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Crise Post-électorale au Nord : Des candidats envisagent de porter plainte contre l’Etat !
Publié le mardi 6 decembre 2016  |  Le repère
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© aBamako.com par mouhamar
Primature: La passation de pouvoirs entre le PM sortant Moussa Mara et le PM entrant, Modibo Keita
Bamako, le 09 janvier 2015. La passation de pouvoirs entre le Premier ministre sortant, Moussa Mara et le Premier ministre entrant, Modibo Keita a eu lieu ce vendredi à la Primature.  
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La non-tenue des élections communales du 20 novembre dernier dans certaines localités, a fait comprendre aux populations le degré d’inexistence de l’Etat au nord du Mali. Des cercles comme Goundam qu’on croyait sous contrôle du gouvernement, ont fini dans l’escarcelle des troupes de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Sur les 16 communes que compte le cercle de Goundam, seules deux (Tonka et la commune urbaine de Goundam) ont pu tenir les élections. Les autres ont été privées de leur droit de vote par des mouvements armés. Et l’administration a brillé par son absence.
Et pourtant les populations du nord ont cru à leur gouvernement et à sa volonté de tenir contre vents et marées les élections communales du 20 novembre 2016. Car celui-ci leur a promis des élections transparentes et sécurisées. Mais, hélas ! Le réveil fut brutal. Convaincus que l’Etat prendra les dispositions qui s’imposent, les partis politiques et les candidats se sont lancés à fond dans la campagne électorale. Des moyens substantiels ont été déployés sur le terrain pour convaincre l’électorat de la tenue du scrutin et des garanties sécuritaires. Les communes composées, en particulier, de sédentaires n’ont ménagé ni leur temps, encore moins leur énergie, pour faire de ces élections une réussite. Les candidats et les partis dans ces localités ne s’expliquent pas les raisons qui ont empêché l’Etat d’y tenir les élections. Parce que les zones concernées n’étaient pas sous contrôle des mouvements armés. L’Etat y est présent à travers les forces armées maliennes.

A Bintagoungou, malgré la présence des militaires qui assuraient depuis juin 2015 la sécurité des populations, les élections n’ont pas pu se tenir dans cette localité, à fortiori dans les communes voisines de Issabéri et de M’Bouna (des communes composées exclusivement de sédentaires). Donc, la déception des populations fut grande. Abandonnées à leur sort, elles ont été obligées d’accepter la réalité. Celle d’une occupation matérialisée par les va et vient des groupes armés sur les différents tronçons de Goundam.

A Issabéry où votre serviteur était présent, deux véhicules de la CMA avec quelques éléments sont rentrés, le samedi 19 novembre vers 18h, dans le chef lieu de commune (Toucabangou) pour exiger que les populations et les notabilités montrent le matériel électoral. Qui n’avait d’ailleurs pas quitté le chef lieu de cercle. Les rebelles ont fait remarquer qu’ils n’ont rien contre les populations, mais qu’ils n’entendent pas laisser le gouvernement organiser ces élections. La menace est désormais réelle. Ce n’est plus une rumeur. Mais certains candidats voyaient cette menace comme une blague. Parce que pour eux, l’Etat ne pourra pas les abandonner dans de telle situation. La nuit passa dans une peur glaciale. Le Jour « J », il n’y a aucun signe de la présence étatique. Ni urnes, ni documents, encore moins de présence de forces de sécurité à Issabéry. C’était le K.O débout et la grosse déception pour les différents candidats qui ont investi leurs maigres ressources dans la campagne électorale. L’annulation des communales dans ces localités a créé un choc chez les populations et particulièrement les partisans de la normalisation. Qui n’ont pas apprécié le manque d’initiatives des autorités en direction des communes sédentaires de Goundam. C’est ainsi que certains candidats ont décidé de saisir la justice et porter plainte contre l’Etat pour obtenir le remboursement des frais engagés dans la campagne électorale. D’autres candidats veulent aller même très loin et poursuivre le pouvoir central pour « non-assistance à une personne en danger ». Les candidats de certaines communes (Issabéry et M’Bouna) qui ont des électeurs dans le « Horo » ont même frôlé le pire. Ils étaient la cible des groupes armés qui interdisaient le transport de tout document en rapport avec les élections (affiches, spécimens de bulletin, cartes NINA…). Dieu seul sait la gymnastique qu’ont faite lesdits candidats pour passer les mailles des hommes de la CMA, postés dans tous les carrefours entre le Faguibine et le Horo.

Idrissa Maïga
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