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A propos de l’Accord sur les Migrants : De qui se moque Abdoulaye Diop ?
Publié le mardi 20 decembre 2016  |  Le Malien
Conference
© aBamako.com par A S
Conference de presse de Abdoulaye Diop
Bamako le 19 décembre 2016 le ministre a tenu une Conference de presse sur l`accord de réadmission avec l`UE a Koulouba
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Le Gouvernement malien tente depuis quelques jours à minimiser la portée d’un acte extrêmement et honteusement grave qu’il a posé récemment : « La signature d’un communiqué conjoint avec l’Union Européenne qui favorisera le retour des migrants irréguliers maliens en Europe dans leur pays d’origine (la République du Mali. Me Mountaga Tall, Ministre porte – parole, s’y est essayé. Puis, ce fut le tour du principal artisan de l’accord, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Abdoulaye Diop, de monter au créneau. Sur les ondes des médias, diffusion de communiqués en plus et en différentes langues, il a « démenti ». Or, la réalité est têtue !

Les titres de nos différents confrères en disaient long sur ce qui s’est passé . La semaine dernière, il était loisible de lire : « Quand IBK transforme ses compatriotes en gueux » (Journal « Waati ») ; « Accord de Retour des Migrants Maliens de l’Europe – quand le régime IBK accepte pour l’UE ce qu’ATT avait refusé pour Sarkozy » (« le Combat ») ; « La Trahison Consommée » (« Le Sphynx »), etc.



Paraphe, signature du fameux accord, c’est ce qui préoccupait les confrères et leurs lecteurs.

Comme on l’aura constaté, le sujet attira beaucoup d’attention de la part de nos compatriotes.

Eux dont les proches parents, amis et autres ont fui le Mali des conflits, de la guerre, mais aussi et surtout de la misère, de la pauvreté, de la corruption, du vol,… pour aller en Europe. Ils sont ainsi des dizaines de milliers, par exemple, en France, des milliers en Espagne, Hollande, Allemagne,…

Il faut rappeler que les réactions les plus vives sont venues d’Europe. Des Maliens, installés là –bas, sidérés par l’attitude er le comportement de leur gouvernement, n’ont pas hésité à proférer beaucoup de choses sur les réseaux sociaux. De nombreux corps de fil ont été reçus à Bamako. Et leurs familles commencèrent à mesurer toute la gravité de l’acte posé par leur gouvernement. Des associations menacèrent de prendre la rue. Les radios privées furent prises d’assaut. La réaction tant attendue du parti SADI du Dr Oumar Mariko, toujours prompt à défendre les sans- voix et les pauvres, tomba. A la lecture de son communiqué, l’opinion publique apprit que tous les « régimes précédents » n’avaient osé s’engager dans un tel accord. Ce serait aujourd’hui une « première. »

Apparemment, cette levée de bouclier fit tousser le gouvernement. Son porte – parole, Me Mountaga Tall, tenta de noyer l’accord sans pour autant convaincre. Car, après sa sortie médiatique, des confrères publièrent les termes du communiqué relatif au fameux accord.

« C’est la première fois que l’Union Européenne établit des engagements aussi précis avec un pays africain à propos du retour des demandeurs d’asile refusés », ont – ils rappelé en faisant référence à la déclaration de Bert Koenders, Ministre Néerlandais des Affaires Etrangères à l’issue de sa visite à Bamako, le dimanche 11 Décembre dernier.

« Engagements », avait dit Bert Koenders, en ajoutant « aussi précis avec un pays africain… » Cela a été prononcé en présence de son homologue malien, Abdoulaye Diop. Il n’a pas recadré, a fortiori démenti. Serait – ce après le départ du visiteur de marque qu’il aurait retrouvé ses esprits ?

Le porte – parole du gouvernement, Me Mountaga Tall, ne pouvait pas trop s’aventurer sur le sujet.

Lui, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Abdoulaye Diop, pouvait oser. Il était en effet dans son rôle. Un rôle ingrat, serons – nous tenté de dire, d’autant plus que la réalité est têtue ici.

A moins que l’on nous dise que les engagements pris entre deux parties n’ont aucune valeur juridique. Dans le cas présent, il y a eu signature de partenariat entre l’Union Européenne et la République du Mali, par les Ministres Koenders et Diop. Avaient – ils en mains un chiffon ?

Bien sûr que non ! Leur communiqué conjoint est clair en ces termes : « Le partenariat établit des engagements pour identifier des migrants maliens en situation irrégulière en Europe et en leur fournissant les documents nécessaires pour retourner dans leur pays d’origine. » Mieux, il y est écrit : « Bientôt des fonctionnaires maliens se rendront dans les pays membres de l’Union Européenne pour aider à déterminer l’identité des migrants. Cela devrait accélérer les retours ». Lisez bien les « retours » !

En clair, le partenariat conclu entre l’UE et le Mali concerne le retour des migrants dans leur pays d’origine.

Abdoulaye Diop qui est allé à l’école, lui seul parmi les millions de Maliens, peut donc se permettre une gymnastique intellectuelle. N’ayant peur de rien, il s’exprime en différentes langues, envahit les médias, histoire de calmer les esprits. Il a décidé d’emprunter le chemin de Me Tall dans la dénégation de l’accord.

Selon leur logique, le gouvernement malien a simplement et utilement signé un partenariat avec l’Union Européenne, pas avec la France, l’Allemagne, la Belgique, etc. Autrement dit pas, avec les Etats. C’est de bon droit.

B. Koné

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