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Abdoulaye Diop : les faits d’armes d’un diplomate atypique
Publié le mercredi 21 decembre 2016  |  Le Reporter
Conférence
© aBamako.com par A S
Conférence de presse du ministre Abdoulaye Diop
Bamako le 19 décembre 2016 le ministre a tenu une Conference de presse sur l`accord de réadmission avec l`UE a Koulouba
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Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale, de l’Intégration africaine, passe pour un homme sérieux et un «gros» travailleur. Toujours en costume et tiré à quatre épingles comme un présentateur de JT, ce diplomate de rupture, rupture d’avec tout ce qui faisait la fierté des Maliens, multiplie à souhait les pratiques déshonorantes. En voici quelques-unes !
Pendant les négociations d’Alger, il était le chef de file de la délégation malienne, même s’il ne connaissait rien de ce dossier. Dans la précipitation, il s’est rendu à Alger sans rencontrer la classe politique et la société civile, ignorant du coup les réserves formulées par celles-ci. Résultat : plus d’une dizaine de points ne seront pas pris en compte, à cause de la légèreté du ministre Diop. Pis, l’accord conclu est en défaveur du Mali. Comme seul argument, il s’est contenté de dire que la ligne rouge n’avait pas été franchie. Mais elle est où la ligne rouge ? À Ségou, peut-être.
Abdoulaye Diop est aussi l’homme qui est à base de l’introduction de visa entre le Mali et le Cameroun. Sous sa Courtoise Suffisance, le Mali a cautionné l'annulation d’un traité vieux de plus de 50 ans, avec le Cameroun, concernant le visa d'entrée.
Népotiste. Depuis sa nomination comme ministre, il a profité de la faiblesse d’IBK, pour nommer des parents, amis et camarades incompétents dans des ambassades stratégiques. Comme Yeah Samaké en Inde, Soumaré en Turquie, Cissé à Bruxelles, Traoré au Brésil, Fafré à Addis-Abeba.
À croire qu’il veut dilapider le peu de crédit que les Maliens ont en leurs autorités, Abdoulaye vient de faire une bourde monumentale avec l’UE. Devenant ainsi un diplomate de rupture, parce qu’il ne bénéficie plus d’aucune confiance des Maliens de la diaspora ; diplomate de rupture d’avec les Maliens en général. Il vient de poser les jalons de quelque chose qu’aucun Malien ne pouvait imaginer, à fortiori pardonner. Abdoulaye Diop ne peut pas mesurer le fossé qu’il vient de creuser entre le peuple et les autorités en charge des questions de migrations.
Les démentis à l’emporte-pièce et autres justifications ne peuvent donner espoir, encore moins rassurer les Maliens. À travers cette affaire, nous avons vu le vrai visage de la diplomatie malienne. Car, tous ceux qui ont été nommés grâce au diplomate de rupture, ont pris leur plume pour répondre aux journalistes maliens et étrangers. On a aussi vu le ministre Diop lui-même répliquer et contredire les animateurs des réseaux sociaux, notamment sur Face book.
Comme si tout cela ne suffisait pas, le gouvernement, à travers son porte-parole, qui ne parle jamais, s’est lancé dans la danse. Objectif : corriger l’erreur du diplomate de rupture. Mountaga Tall a certainement oublié de porter la parole du gouvernement à propos des Maliens refoulés d’Algérie. Ceux-ci ont tout perdu, certains sont morts dont deux en cours de route entre le Mali et le Niger ; d’autres sont gravement blessés.
Notre diplomate atypique n’a rien dit au gouvernement algérien quand celui-ci a fait une répression violente contre nos compatriotes en les conduisant dans des camps militaires, avant d’aller les jeter à sa frontière avec le Niger. Il n’a eu aucun de mot de compassion pour ces Maliens meurtris dans leur chair par un «pays ami».
À leur attention, à Diop et Mountaga, que le Mali ait signé ou pas un accord avec l’UE, ça ne change rien. Les conditions des Maliens (on parle de la majorité des Maliens qui sont très pauvres) demeurent inchangées, et les mêmes causes produisent et produiront les mêmes effets. Globalement, les Maliens ne bénéficient pas d'attention et de la considération des hautes autorités, alors qu'elles sont censées être là pour eux.
Diplomate atypique, quand allez-vous traiter les Maliens comme des personnes humaines ? Si le Malien ne voit pas le Malien en frère, le risque est grand de perdre le peu qui reste de notre pays au profit des voisins ou de nouvelles entités.

Sinaly KEITA

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