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Naturalisation facilitée pour les tirailleurs Sénégalais en contre partie des massacres des dizaines d’anciens militaires africains à Thiaroye (Sénégal) par l’Armée française
Publié le lundi 9 janvier 2017  |  Le Malien
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L’annonce du Président français de faciliter la naturalisation française aux soi-disants tirailleurs sénégalais a pour objectif d’occulter les crimes perpétrés par la France contre nos pères, grand-pères et arrière grand-pères en 1944 à Thiaroye. Pourquoi soi-disants tirailleurs sénégalais car ceux qui ont été massacrés comprenaient des africains noirs qui n’étaient pas tous sénégalais. On y comptait des soudanais, des ”voltaïques”, des nigériens et bien d’autres africains. On est choqué d’entendre qu’à chaque fois que la France cite cet évènement, elle se limite aux tirailleurs sénégalais, ce qui est inexact et un mépris pour l’Afrique.
Du 1er décembre 1944 à nos jours, la France n’a jamais véritablement reconnu ces assassinats d’africains noirs le 1er décembre 1944 et aucun dirigeant africain n’a dénoncé ce comportement criminel de l’Armée française.
La version répandue était que ces militaires africains ont désobéit aux ordres de leurs supérieurs blancs et se sont rendus coupables de rébellion contre la France. En vérité, ces hommes ont été massacrés parce qu’ils réclamaient leurs dûs (salaires et congés de fin d’activité dans l’Armée française).
Ces dizaines de soldats africains en voie de démobilisation ont été massacrés dans leur sommeil. Est-ce que réclamer des droits constitue une rébellion ou une désobéissance ? Est-ce que l’Armée française aurait massacré des soldats de race blanche dans ces conditions. Il s’agissait purement et simplement de racisme anti-noir dont a fait montre l’Armée française le 1er décembre 1944 à Thiaroye.
Ces crimes de la France contre l’Afrique restent toujours impunis. Il en est de même des crimes perpétrés en 1947 contre les populations civiles malgaches et ceux commis contre les civils camerounais lors de la lutte de l’Union des Populations Camerounaises (UPC) pour l’indépendance du Cameroun et récemment les massacres des civils ivoiriens aux mains nues devant l’hôtel Ivoire à Abidjan. Tous ces crimes restent impunis contrairement aux crimes perpétrés par les Nazis allemands lors de la deuxième Guerre mondiale. La vie du noir ne vaut-elle pas celle des autres êtres vivants ? Il est inacceptable que certains africains s’émerveillent d’entendre le Président français parler de naturalisation française des tirailleurs sénégalais sans condamner les crimes de la France contre ces mêmes tirailleurs sénégalais. Si la France veut expier ses crimes contre les Africains noirs en 1944, elle doit les reconnaitre, les condamner, se repentir et indemniser les descendants de ces victimes de l’Armée française. Peut-on compenser des crimes de masse contre de simples naturalisations. Le où les africains, fussent-ils, Présidents ou descendants des africains assassinés en 1944, qui mettent de l’eau dans le vin du Président français, sont indignes de l’Afrique et ne font que souiller la mémoire de nos pères, grand-pères et arrière grand-pères assassinés injustement par la France en 1944 à Thiaroye (Sénégal).
Tiécoro DIAKITE
Docteur en Economie du Développement (Paris I)
Ancien Ministre
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