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Un défi majeur pour le marché céréalier malien : Concilier bénéfice et souveraineté alimentaire
Publié le mardi 26 fevrier 2013  |  Le 26 Mars




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Le défi majeur auquel est confronté le fonctionnement du marché céréalier est comment concilier les préoccupations de garanti de prix rémunérateurs aux producteurs et celles d’assurer un accès à l’alimentation aux consommateurs à des prix compatibles à la faiblesse du pouvoir d’achat de l’immense majorité d’entre eux. Cette situation soulève l’épineuse question du ciblage de la catégorie des acteurs à soutenir ou pour améliorer la performance du marché.
Le marché des produits céréaliers du Mali a enregistré de profondes mutations suite aux reformes structurelles qu’il a connues depuis le début des années 1980. Cependant, sa performance se heurte à la persistance d’un certain nombre de problèmes inhérents à sa très forte exposition à divers chocs endogènes et externes. Le marché des produits céréaliers doit faire face à l’enjeu classique des marchés des produits vivriers des pays en développement en général, et ceux de l’Afrique de l’ouest en particulier.
Le marché des céréales du Mali est caractérisé par une structure en pleine évolution. La demande connait une augmentation rapide, impulsée par une croissance démographique assez forte et les besoins des pays voisins. Elle est de plus en plus segmentée en lien avec les changements d’habitude alimentaire induit par l’amélioration du pouvoir d’achat d’une frange de plus en plus importante des consommateurs. A cela s’ajoute le développement des besoins en aliment pour l’aviculture. Le développement de certains segments du marché, notamment de ceux du riz et du maïs traduit les tendances lourdes de la demande, de plus en plus portée sur des produits normés et plus faciles à cuisiner.
L’offre des produits céréaliers a connu une augmentation substantielle au cours des vingt dernières années. Les productions céréalières ont cru à un rythme moyen supérieur à celui de la croissance démographique. Les progrès les plus remarquables ont été enregistrés au niveau du riz et du maïs qui ont bénéficié des incitations assez suivies (initiative riz, maïs).
A travers ces produits, le Mali compte à court et à moyens termes, dégager de substantiels surplus à exporter vers les pays voisins. L’augmentation de l’offre se traduit par une très forte réduction de la dépendance extérieure du pays en céréales. Le taux de couverture des besoins locaux par la production nationale du riz est le plus élevé de l’Afrique de l’ouest (plus de 80 %).
Les prix nominaux des céréales toutes catégories confondues ont plus que doublé tant au niveau producteurs que consommateurs. On notera cependant que l’augmentation a été relativement plus forte au cours de la décennie 2001 – 2011 comparée à la décennie 1990 – 2000. Concernant la variabilité saisonnière, une analyse des indices saisonniers calculés à partir des séries de prix moyens nationaux au consommateur montre que durant la période de 1990 à 2010, les prix ont augmenté en moyenne de 21 % pour le mil, 28 % pour le sorgho, 27 % pour le maïs, 16 % pour le riz local, 7 % pour le riz RM40 importé et 5 % pour le riz brisé importé.
Le schéma de commercialisation implique plusieurs acteurs dominés par les producteurs qui représentent le maillon le plus faible, les transformateurs très actifs autour de deux grandes filières (riz et blé) mais dont la composante artisanale et semi industrielle éprouve des difficultés à produire des produits normés et standardisés.
Pour lever ces contraintes, il est apparu nécessaire de proposer un schéma qui repose sur un système flexible et robuste de commercialisation, ayant la capacité de s’adapter rapidement aux conditions et opportunités du marché.
La mise en œuvre du schéma est sous tendue par un programme dont la finalité est que d’ici à l’horizon 2012, l’amélioration de la commercialisation des céréales contribue à maintenir à un niveau élevé la production céréalière, à réduire l’insécurité alimentaire, à augmenter le revenu des producteurs et à réduire substantiellement la pauvreté. Il a pour objectif d’améliorer le fonctionnement du marché céréalier en vue de garantir la sécurité alimentaire et intensifier les exportations des surplus de production.
Le programme de mise en œuvre du schéma comporte trois axes d’intervention ou objectifs spécifiques : améliorer la connaissance du marché des produits céréaliers, faciliter le commerce des céréales dans l’optique de la garantie de la sécurité alimentaire, améliorer le cadre réglementaire et institutionnel du commerce des produits céréaliers. Il comporte huit résultats majeurs et vingt et une activités décomposées en actions.
Le schéma institutionnel de mise en œuvre fait de l’interprofession, la principale instance de régulation du marché. Il conforte l’Etat dans sa fonction de réglementation et de contrôle. Il repose sur les principes de partenariat et de responsabilisation des acteurs privés et de faire faire.
Diagnostic du marché céréalier Malien

Avec une offre qui atteint plus de 6 millions de tonnes en 2011 et une demande en pleine mutation, le marché céréalier du Mali est sans nul doute le second plus important de l’Afrique de l’ouest après celui du Nigeria. Il a subi de nombreuses reformes au cours des trente dernières années, réformes qui ont placé les acteurs privés au cœur du dispositif de commercialisation. Il reste cependant marqué par l’une des plus significatives caractéristiques des marchés des produits agricoles ouest africains : la double variation des prix, expression de la fluctuation de l’offre, de l’insuffisance des infrastructures de stockage et des difficultés d’accès à des financements adéquats par les principaux acteurs.
Le système de l’offre comprend la production nationale, les exportations, les importations, le stockage et la transformation.
Les cinq filières céréalières les plus importantes au Mali sont : le mil, le sorgho, le riz, le maïs et le blé ; l’offre de la dernière reposant en grande partie sur les importations. Parmi les quatre céréales dont l’offre est largement assurée par la production nationale, le riz et le maïs ont enregistré la croissance la plus dynamique ces vingt dernières années, la production de maïs ayant progressé chaque année de 8 % entre 1990 et 2011 et celle du riz de plus de 10 %.
La production nationale brute du riz s’est chiffrée à 1,5 million de tonnes en 2009/10, à peu près 91 % de l’offre totale, les importations comptant pour 140.860 tonnes. Une partie importante de cette offre est destinée à l’autoconsommation. Il y a quelques exportations, destinées surtout à la Mauritanie et à la Guinée, mais les volumes sont mal connus.
Les céréales sèches (mil, sorgho et maïs)
Le surplus commercialisable des céréales sèches alimente le segment de la consommation des ménages à 50 % d’environ. L’autre moitié se repartie entre le segment transformation pour la consommation humaine et la bière locale et celui de la transformation pour l’alimentation animale et les exportations. Même si les circuits de commercialisation au niveau de la collecte sont similaires, la dynamique de l’offre diffère beaucoup entre le maïs dont la production est en rapide expansion et le mil/sorgho, où la production progresse plus lentement surtout à travers une expansion des surfaces cultivées au lieu d’une augmentation des rendements.
Pour les céréales sèches, les importations commerciales et les aides alimentaires sont très modestes. Les importations commerciales concernent surtout du maïs de la Côte d’Ivoire qui arrive en période de soudure (juin-juillet) profitant d’une récolte plus précoce en Côte d’Ivoire qu’au Mali.
L’offre de blé repose essentiellement sur les importations (94 % pendant la période 2005/06 à 2008/10), la production nationale ayant évolué en dents de scies au cours de la période 2001/2002 à 2008/09. On note une légère augmentation de la production nationale en 2009/10, suite à l’initiative blé et aux investissements dans la production par les transformateurs industriels, notamment les Grands Moulins du Mali, GDCM et les Moulins du Sahel. Ces nouveaux investissements ouvrent de bonnes perspectives pour la production locale de blé qui, selon les spécialistes, devient de plus en plus compétitive par rapport à l’importation.
Principaux segments du marché
On attend par segment de marché, un sous-groupe de consommateurs qui ont des caractéristiques similaires, exprimant des besoins et des désirs semblables et réagissent à la même stratégie de marketing. La compréhension de la segmentation des marchés concernés est donc très importante dans la mesure où elle nous permettra d’identifier pour chacun de ces produits une stratégie de marketing en fonction de ces segments.
Pour le riz : on distingue quatre segments: le segment de riz entier ELB haute gamme, le segment de riz à 15% – 25% représentant une qualité intermédiaire, le segment du riz RM40, assimilé au 35% du marché mondial, et le segment du riz brisure parfumé.
Pour le blé : Le blé est produit au Mali essentiellement dans la région de Tombouctou, on retient deux segments pour cette filière, à savoir le segment de la transformation artisanale par lequel près de 75% de la production nationale est utilisée et le segment des industries qui n’utilise que le quart de cette production et qui repose largement sur les importations.
Pour le maïs : on distingue essentiellement trois segments de marché ; la consommation humaine représente la principale forme d’utilisation du maïs au Mali, le segment de la transformation artisanale qui est le mode dominant et l’exportation vers le Sénégal, la Mauritanie, le Burkina…
Pour le mil/sorgho : Les segments sont constitués de la consommation humaine et de la transformation. La consommation humaine constitue la principale forme d’utilisation du mil ; le mil et sorgho sous forme d’aliments précuits qui sont exportés vers les pays de l’Afrique de l’Ouest, la transformation du mil et sorgho en bière locale surtout dans les zones de production

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