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Huicomabougou à Bamako : 954 déflatés réclament justice
Publié le lundi 16 janvier 2017  |  Le Malien
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Depuis le 05 janvier, ils ont élu domicile à la Bourse du Travail, siège de l’UNTM. Ils ont célébré à leur manière la tenue du 27ème Sommet Afrique-France dans notre pays. Retraités et licenciés de la Société Huilerie Cotonnière du Mali (HUICOMA), ils ont lancé un appel pressent aux plus hautes autorités pour qu’ils puissent rentrer dans leurs droits légaux. Pour Dramane Dicko, président du Collectif, ”il y a assez de victimes dans nos rangs, des familles brisées, …”.

La cour de la Bourse du Travail refuse actuellement du monde. Ça et là, ce sont des nattes étalées, des bancs, des marmites sur le feu, des seaux d’eau qui se déversent. Hommes et femmes, vieux et jeunes, cachent mal leurs souffrances. Dans un bureau exigüe, se réunissent de temps à autres quelques responsables. Il s’agit des responsables du Collectif des retraités et licenciés de la société HUICOMA. A leur tête, un certain Dramane Dicko, les cheveux grisonnants, les yeux presque rouges par la mauvaise passe. C’est lui le président du collectif.



D’un ton calme, il rappelle que c’est la seconde fois que le collectif organise un sit-in à la Bourse du Travail de Bamako. La première, indiqua-t-il, s’est déroulée du 09 novembre 2009 au 09 novembre 2010. A l’époque, l’Etat avait juste octroyé un petit fonds en guise d’indemnité de solidarité nationale. Quelle est la situation aujourd’hui ? Pour Dramane Dicko : ”Nos camarades sont venus de Kita, Koutiala, Koulikoro, en plus de ceux de Bamako. On nous avait dit qu’après, nos droits seraient payés. Mais, rien n’a été fait. Nous avons donc décidé de nous installer ici jusqu’à ce que notre plan social soit une réalité”.

A ses côtés, Seni Coulibaly (président des retraités de Koutiala) dira : ”Nous sommes au nombre de 954. Il y a eu des morts, des divorces ont été enregistrés et la scolarité des enfants détruite. Nous vivons dans la misère”.

Djénéba Cissé et Mariam Coulibaly, deux veuves venant de Koutiala, ne cessent de retenir leurs larmes. ” ” Notre calvaire a assez duré. Nous en appelons aux plus hautes autorités du pays, notamment le Président de la République, M. Ibrahim Boubacar Kéïta. Pour le bonheur des Maliens et l’honneur du Mali, il doit s’investir pour nous remettre dans nos droits”.

Pendant que les participants au sommet défilaient sur le Boulevard de l’Indépendance, dans la cour de la Bourse du Travail, les déflatés de HUICOMA bravaient le froid, la poussière, les moustiques. Dramane Dicko se veut toutefois optimiste en ces termes : ”Nous sentons des progrès timides dans la mesure où le Secrétaire général de l’UNTM, M. Yacouba Katilé, est en train de s’investir sérieusement pour trouver une solution à notre situation. Nous restons derrière lui et nous prions dans ce sens. Auparavant, des mauvais esprits avaient osé exclure des ayant-droits, des noms avaient été rayés des listes, en particulier des travailleurs de HUICOMA-Koutiala. Nous sommes aujourd’hui d’accord avec l’UNTM que seul un plan social équivaut à la justice”.

B. KONÉ
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