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Sommet Afrique France : Après les déclarations d’intention, place aux actes !
Publié le samedi 21 janvier 2017  |  Aujourd`hui
Rencontre
© aBamako.com par Androuicha
Rencontre des Chefs d`Etats au 27è Sommet Afrique France.
Bamako, le 14 janvier 2017 au CICB. Le président IBK a reçu ses homologues africains et français pour la cérémonie inaugurale du Sommet de Bamako pour le Partenariat, la Paix et l`Emergence
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Le 27e Sommet Afrique-France a vécu et a battu le record de participation avec notamment la présence de plus de cinquante délégations dont au moins 35 dirigées par des chefs d’Etat et de gouvernement. Bamako a gagné le pari de l’organisation et le Mali vient donc de renforcer sa notoriété internationale. Reste maintenant à espérer que l’engagement des chefs d’Etat et de gouvernement, tel que reflété dans la Déclaration de Bamako issue des travaux, puisse se transformer en une volonté politique des dirigeants africains et français pour parvenir à leur réalisation.

Se déroulant à Bamako trois jours seulement après le quatrième anniversaire de l’opération Serval, le 27è Sommet Afrique est la confirmation de tout un symbole : l’engagement de la France aux côtés de l’Afrique en général et du Mali en particulier.

Certes l’histoire des relations franco-africaine est jalonnée d’interventions militaires de Paris sur le continent noir, mais aucune de ces opérations ne peut égaler celle déclenchée le 11 janvier 2013 au Mali par François Hollande, notamment en termes d’opportunité et de nécessité. En effet, l’existence de la République du Mali était sérieusement menacée pour nécessiter, de la part de la France, le déploiement des gros moyens pour stopper l’avancée djihadiste avant de mener une grande offensive en mesure non seulement repousser les terroristes, mais pratiquement lui casser l’épine dorsale djihadiste pour ainsi détruire la capacité de nuisance de cette centrale terroriste qui fonçait droit sur Bamako après avoir fait sauter le verrou de Konna.

C’est une décision historique que prenait ainsi le président français, François Hollande, malgré les réticences, voire même les oppositions d’une partie du peuple français qui a dû se résoudre à soutenir par la suite, après avoir pris la juste mesure du danger terroriste qui a motivé l’envoi des troupes françaises au Mali. C’est donc un François Hollande chef de guerre qui est venu fêter sa victoire au Sommet Afrique-France de Bamako.

C’est d’autant plus important que le président français, qui doit se retirer du pouvoir dans quelques semaines, pour avoir renoncé à briguer un second mandat, peut se targuer d’un bilan éminemment positif de sa politique africaine qui est avant tout sécuritaire et dont les interventions en République Centrafricaine et au Mali en constituent les points culminants, notamment avec les opérations Sangaris et Serval. Pour le cas du Mali, pays lancé au-devant de l’actualité à travers ce Sommet, Hollande décrira un bilan élogieux en précisant notamment qu’au Mali “la démocratie a repris son cours” et “les terroristes ne contrôlent plus aucun territoire”. En plus, l’opération Serval a permis au Mali de se ressaisir et Hollande d’affirmer qu’ “il y a peu d’exemples au monde comme celui du Mali, qui a été capable de se redresser aussi vite “ après une telle crise

Rappelons que pour marquer davantage sa proximité avec le Mali, François Hollande est descendu sur le terrain en 2013, plus précisément à Tombouctou et à Bamako, au moment où encore en Afrique, des chefs d’Etat hésitaient encore à se rendre au Mali, doutant encore de sa libération de la menace persistante d’invasion par les narco djihadistes.

Le Président IBK a laissé parler son cœur

C’est pourquoi, profitant de ce Sommet de Bamako – car occasion ne pouvait être meilleure- le Président IBK a rendu un vibrant hommage au Président Hollande en des termes bien en dehors du diplomatiquement correct comme le pensent certains observateurs. C’est parce que le Président IBK a laissé parler son cœur, comme il l’a lui-même précisé, après avoir déversé sur “ son cher ami François “ une pluie de remerciements du genre : “De tous les chefs d’État français, il aura été celui dont le rapport à l’Afrique a été le plus loyal et le plus sincère”.

De toute façon, un certain Nicolas Sarkozy est mieux placé que quiconque pour apprécier la valeur d’une telle assertion, lui qui doit trainer comme un boulet et durant toute sa vie un cas de conscience en ce qui concerne le chaos libyen, une des causes rapprochées de la déstabilisation du Mali. En plus, si Hollande était comme Nicolas Sarkozy, certainement que les dirigeants du Mnla seraient encore dans des villas cossues et climatisées entre un pays voisin et la France où ils s’exprimaient sur les médias d’Etat pour couvrir leur propre pays, le Mali, de pou et de boue.

Quand l’heure de vérité sonne, il n’y a pas de place à la mascarade. Hollande mérite du Mali que lui soit signifiée de manière éloquente la gratitude du peuple malien. “Monsieur le Président, que le peuple malien n’oubliera jamais ce qu’il vous doit. Cet hommage à vous et à l’ensemble de la classe politique française, ainsi qu’au peuple ami de France est de droit” a lâché le président IBK, au cours de son discours prononcé lors de la cérémonie inaugurale de ce 27e Sommet Afrique-France de Bamako.

Hollande a fait preuve de pragmatisme

En un mot comme en mille, François Hollande a fait preuve de pragmatisme en Afrique et mérite bien que les chefs d’Etat et de gouvernement le lui rendent en évitant que la Déclaration de Bamako ne soit un vœu pieux qui ira rejoindre le cimetière déjà trop rempli des déclarations qui jalonnent les rencontres internationales et africaines.En effet, la Déclaration révèle que les chefs d’Etat et de gouvernement ont pris conscience des grands défis auxquels font face le continent et ont promis d’y répondre par une série de mesures énoncées, dans le cadre d’un partenariat promis par la France. Mais à vrai dire, si ce Sommet était perçu par beaucoup d’observateurs comme une rencontre plutôt politique pour faire honneur au Mali et marquer son grand retour sur la scène internationale, il s’est avéré finalement être un cadre de promotion de la diplomatie économique pour prendre en compte les préoccupations des pays africains, lesquelles, au-delà de la question sécuritaire, ont pour noms : économie et développement, notamment pour l’émergence et une croissance inclusive et créatrice d’emplois.

Amadou Bamba NIANG
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