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Concours d’Entrée à la Fonction Publique : un véritable casse-tête au Mali
Publié le mercredi 27 fevrier 2013  |  Le Progres


© aBamako.com par as
Interpellations du Gouvernement: Questions orales au ministre de `Administration Territoriale et le ministre Ministre de la Fonction Publique de la Reforme Administrative Mamadou Namory Traoré
14/12/2012. Bamako. Hemicycle de l`Assemblee Nationale. Ministre de la Fonction Publique de la Reforme Administrative, chargé des relations avec les institutions: Mamadou Namory Traoré


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Au Mali, l’accès à la Fonction Publique de l’Etat devient de plus en plus compliqué, les postes à pourvoir étant extrêmement limités par rapport à la demande. Que deviennent donc de milliers de diplômés sans emplois?

Depuis plus de deux décennies, la problématique d’emploi se pose avec acuité au Mali. Il ne suffit plus d’avoir des diplômes pour se voir offrir un poste correspondant à son profil comme ce fut le cas après l’accession de notre pays à l’indépendance. A cette époque, on allait même chercher des étudiants maliens encore en formation pour leur proposer des emplois après leur fin de cycle. Ce temps est révolu. Les choses ont beaucoup changé, autres temps autres mœurs. La belle époque qui ne reviendra pas certainement. Certes, le taux démographique s’est accru inexorablement au fil du temps dans le pays. Et puis il y a plus d’hommes instruis aujourd’hui qu’à cette période, où se voir inscrire à l’école des blancs n’étant pas un privilège accordé à tout le monde. Ceux qui occupaient une place notable refusaient d’envoyer leurs enfants à l’école, seuls les enfants des pauvres ont été inscris contre leur gré. La plupart des privilégiés de l’époque ont regretté amèrement leurs actes. C’est ainsi que beaucoup de fils d’esclaves et de pauvres ont réussi à suppléer le colonisateur après départ dans des colonies qu’ils régnaient en maitre absolu. Peu à peu, les gens ont commencé à découvrir l’importance des études.

Pratiquement, le taux de scolarisation des filles et garçons a atteint un niveau jamais égalé dans le passé. Sur le plan de formation académique, une frange importante de la population malienne en a bénéficié, mais la chose la plus préoccupante c’est leur insertion dans le tissu socio-économique du pays. La plupart des dirigeants de notre pays se sont contentés de former des jeunes sans avoir à la clé une véritable politique de création d’emplois pouvant les accueillir. Depuis le fameux Programme d’Ajustement Structurel imposé par les institutions financières internationales à savoir, le Fond Monétaire Internationale(FMI) et le Banque Mondiale (BM) dans les années 1981 qui ont fait soumettre nos pauvres pays à des reformes budgétaires drastiques avec son corollaire le chômage et l’augmentation des dettes publiques, toute l’Afrique est confrontée à un problème de chômage endémique. Une situation pénible qui est assimilable à une bombe à retardement, si les décideurs n’envisagent pas de prendre des dispositions favorables à temps pour faire face à la forte demande sociale. Le réveil serait catastrophique. Ne perdons pas de vue que le problème d’emplois est a la base du bouleversement dans les pays arabes appelé le «printemps Arabes». Débuté en Tunisie où le jeune Mohamed Bouazizi s’est immolé en signe de désespoir, ce fut le début d’une ère nouvelle qui a emporté de son passage le régime de Ben Ali en Tunisie, et Hosni Moubarak en EGYPTE.

Problématique d’emploi au Mali:

La situation d’emploi au Mali constitue une véritable source de préoccupation nationale. Les politiques de création n’ont visiblement pas porté leur fruit. Les organismes et autres sociétés privés de la place qui doivent absorber le maximum de gens utiles à son service n’arrivent pas à épouser la réalité du pays. Car un pays où le simple stage de formation n’est pas du tout facile à obtenir, on ne peut pas logiquement avoir trois ou cinq ans d’expériences. Il faut qu’ils essayent de recadrer leur offre d’emploi en tenant compte de notre environnement. Il faut le dire, les fonctionnaires africains n’aiment pas aller à la retraite. Ils font tout pour demeurer dans la boite autant qu’il vivent.

Paradoxalement, leurs homologues français se battent pour quitter la vie administrative aussitôt que possible afin de pouvoir se reposer tranquillement et de s’occuper de leur famille. Hélas ! Les fonctionnaires africains surtout maliens veulent mourir à la tache au détriment de leurs progénitures qui rasent le mur à la maison, n’ayant d’autres perspectives que de siroter paisiblement le thé.

La jeune génération n’a certes pas assez d’expérience pour mieux servir, mais ce qu’on ne doit pas perdre de vue c’est qu’on ne naît pas avec l’expérience, on l’acquiert au fur et à mesure qu’on évolue dans la profession. On ne peut faire son temps et celui de ses enfants. Une si troublante situation qui ne suscite pas l’envie à faire de longues études. Il faut que ceux qui partent à l’école réussissent non pour leur orgueil personnel mais pour donner espoir à ceux qui les suivront. Sinon le découragement pourrait gagner bien de personnes à ne plus poursuivre les études. Ils arriveraient bien à la déduction qu’il vaut mieux faire autre chose que de perdre son temps à l’école. Et après tout, tu ne trouverais pas d’emploi. Il faut qu’une nouvelle page soit tournée au Mali, l’ancien système d’obtention d’emploi public a tué la qualité du système éducatif. Toutes les structures publiques n’étaient détenues que par une minorité et l’accès était lié à l’affinité des uns et des autres. Il est même arrivé qu’on recrute clandestinement au grand dame des pauvres sans ressources et sans un soutient de poids. Le licenciement des fonctionnaires après ATT, en atteste largement.

Des chômeurs en retraite

La Fonction Publique représente l’espoir de tous ceux qui ont été formés aux moyens de l’Etat en vue de s’acquitter de leur part de dette envers la mère patrie. Les conditions de recrutement direct à la fonction publique disqualifient bon nombre de personnes désireuses de servir avec honneur le service public et les privent de concourir pour faire valoir leurs qualités intrinsèques. Ils sont des milliers de personnes qui sont disqualifiés d’office en raison de leurs âges. Alors que tout le monde sait que le recrutement qui se fait annuellement ne met pas suffisament de postes à pourvoir, rares sont les filières de formation dont le besoin exprimé par l’Etat ne dépasse pas vingt cinq (25). Il existe des filières dans des facultés que l’Etat s’en fiche, car les offres d’emploi de la Fonction publique ne les concernent même pas. Cette situation est extrêmement éprouvante.

Du coup, la formation reçue devient quasi inutile, car l’aspiration de tout bon patriote est de mettre son savoir faire au service de son pays. Par ce système, on devient par la force des choses un chômeur qui a été mis en retraite avant même qu’il ne prenne fonction. Rien n’est plus dur dans la vie que d’avoir épuisé tout les cycles, et qu’on vous dise que votre diplôme ne peut plus rien servir. Il n’est pas à la portée de tout le monde de créer et de financer son projet. Ce triste tableau dénote en principe l’incapacité des pouvoirs publics à anticiper un phénomène contre productif. Le plus grand mal est le mal qui provient de l’intelligentsia, dit-on. Les Universités sont de nos jours de véritables usines de fabrique de chômeurs, dans la mesure où les sortants de certaines filières sont peu sollicités sur le marché de l’emploi

Emploi Jeunes, un défis majeur pour les autorités

La jeunesse constitue l’avenir d’une nation. De ce fait, elle doit bénéficier d’une attention soutenue des pouvoirs public pour pouvoir assurer la relève de demain. Pour ce faire, la formation doit être de mise. Une bonne formation est une véritable arme de combat pour affronter toutes les éventualités de la vie. Mais au Mali, force est de constater qu’il existe un sérieux problème d’inadéquation formation-emploi. Ce qui fait que lors du récent concours d’entrée à la fonction publique certains postes n’ont pas été pourvus. Il urge d’ors et déjà pour les futurs gouvernants du pays, de lutter contre le chômage, seule bataille pour l’heure qui vaut la peine.

Boubacar SIDIBE

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