Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Mali-Niaiserie: Sommet France-Afrique : le Mali qui dérive et les médailles du «patriotisme»
Publié le mercredi 1 fevrier 2017  |  Le Reporter
Rentrée
© aBamako.com par Momo
Rentrée politique du PARENA
Bamako, le 20 février 2016 le PARENA a tenu sa rentrée politique 2016 au Palais de la culture
Comment


Deux questions à ceux qui connaissent notre pays : Tièbilé Dramé a-t-il encore un besoin de reconnaissance au Mali ? ATT pouvait-il confier la présidence du Comité d’organisation du Sommet France-Afrique 2005 à un homme dont il a peur du succès ? Nous avons eu droit cette semaine à un coup de gueule de notre camarade Djiguiba Keita dit PPR (Prêt Pour la Révolution) dénonçant pêle-mêle ce qu’il appelle l’ostracisme qui frappe son camarade-président de parti, Tièbilé Dramé, par tous les chefs d’Etat de l’ère démocratique du Mali.

N’eut été ma connaissance personnelle de l’homme et du camarade PPR, sa sincérité dans la défense de la veuve et de l’orphelin, connaissance établie par un long compagnonnage dans la lutte pour la démocratie, j’aurais trouvé suspect, le moment, et surtout le prétexte de cette accusation tous azimuts, contre Alpha Oumar Konaré, Amadou Toumani Touré, Modibo Sidibé et Ousmane Issoufi Maïga. Ce qui déroute le plus le lecteur honnête, non partisan, ce sont les couronnes de lauriers tressées sur la tête du président IBK pour une prétendue «grandeur d’âme et le sens de la reconnaissance du mérite» (sic).

Comment expliquer qu’après tout ce que le pays connaît comme problème, que PPR en soit à magnifier les actions du Pouvoir IBK ? Nous sommes ici au Mali, ce ne sont pas les bienfaiteurs de IBK qui manquent, on peut sans risque d’être contredit soutenir que Alpha Oumar Konaré et ATT sont du nombre. C’est un fait que dans ce pays, aujourd’hui, pour plaire à certains secteurs et avoir l’air savant, il faut avoir comme ligne de conduite la critique du régime ATT et/ou Alpha Oumar Konaré. Ce faisant, des cadres ont érigé l’expression de leurs frustrations cumulées au rang d’analyses scientifiques dans la médisance sur le président ATT et de ceux qui ont été ses principaux collaborateurs.

Il faut s’élever contre une telle attitude qui obscurcit les enjeux du débat politique au Mali. Il y a un fort vent de réhabilitation du président ATT à l’interne comme à l’international, après trois ans de mensonges, de calomnies de toutes sortes contre lui. Après des années d’insinuation sur la question de rançon des otages, la vérité vient enfin de ceux-là même qui ont plombé notre pays par leur soutien multiforme à la rébellion. Ce qui met à mal l’agenda de nombre de menteurs dans notre pays, parce que chaque jour apporte son lot de clarification à leur haineuse campagne contre ATT ou Modibo Sidibé. Cette situation de clarification ne semble pas plaire à tout le monde, si j’en juge par certaines incongruités parues dans la presse cette semaine, PPR peut-il rassurer l’opinion nationale qu’il ne joue dans la fange des accusateurs de ATT ?

Le fait est que le sommet France-Afrique de 2005 a été vécu avant tout comme un succès diplomatique du président ATT. S’il avait été un échec à l’époque, cela se saurait. Prétendre que le Sommet 2005 a été terni parce que le président du comité d’organisation n’a pas été décoré, ou même qu’un dossier sur la gestion de l’évènement ait été évoqué relèvent du nombrilisme incroyable. Les Médailles sont-ils vraiment le signe distinctif du patriotisme au Mali ? Combien de compagnons de la génération Abdou Karim Camara dit Cabral n’ont pas été décorés ? Combien de camarades de Ibrahima Ly sont dans la même situation ? Combien de citoyens lambda honnêtes ont usé leur vie dans la défense anonyme du Mali, sans savoir qu’ils peuvent même prétendre à une reconnaissance même honorifique de leur pays ?

En revanche, combien sont-ils des récipiendaires qui méritent mille fois la prison pour crime contre la nation malienne ? Pourquoi faudrait-il que nous jetions le bébé avec l’eau du bain du sommet 2005 ? Quand on a le sens de l’Etat, la réussite d’un évènement comme le sommet France-Afrique, ne profite qu’au chef de l’Etat en place, aucune personne dotée de logique ne peut croire que le citoyen commis à l’organisation d’un tel évènement peut y avoir un agenda caché. Juste après le Sommet France-Afrique, Soumeylou Boubeye Maïga a organisé le Sommet de la CENSAD, avec autant de succès, qui peut croire que ses décorations résultent de là ? Justement, c’est cette prétention qui rend suspects et inacceptables certains actes posés, si ça se trouve. Quant aux postes qui sont exposés à la vindicte dans le texte, leurs titulaires avaient-ils organisé des Sommets avant que de les occuper ? Que non. L

es nominations sont de la seule responsabilité du président de la République, tout comme l’a été sans concours ou autre test la nomination à la qualité de président du Comité d’organisation du Sommet France-Afrique de 2005, sauf que ladite nomination relevait à tout le moins du contexte du consensus politique.

Sur un autre plan, PPR, après avoir tressé sa couronne de fleurs pour IBK, suggère-t-il au citoyen malien, à l’homme politique malien, aux populations maliennes, de prendre les récompenses distribuées par le président IBK, pour une preuve de la réussite du Sommet France-Afrique, quand tous les contrats n’ont pas été exécutés à temps, quand le coût exact de l’évènement sur le budget national n’est pas connu, quand on soupçonne des surfacturations à nulle autre pareil, quand des marchés sont passés dans les conditions les plus opaques ? Quand la communication a été la plus désastreuse de l’histoire médiatique du Mali ?

Sur le plan financier, faudrait-il faire l’impasse sur la gestion du Sommet France-Afrique de 2017 ? Doit-on prétendre au succès sécuritaire du sommet quand après avoir dégarni dans le reste du pays nos positions de défense pour n’assurer que la sécurité de Bamako, Gao paie le prix fort depuis le 18 janvier ? Quelle est la conception du succès chez PPR, s’est-il si subitement converti à la culture du spectacle tant prisée par la gouvernance actuelle ? Alors, si comme je le crois, le Sommet de 2017 n’avait pas eu le succès tant auto-clamé, si la décoration du président du comité d’organisation n’est qu’un prétexte, l’arbre qui cache la forêt, quelle est la véritable motivation de PPR ?

L’opposition républicaine et démocratique s’organise au mieux pour faire face à la gouvernance calamiteuse qui sévit dans le pays, le parti de PPR n’est pas le moindre des acteurs dans cette opposition, celui de Modibo Sidibé en est un acteur majeur. Les rumeurs sur le remaniement ministériel en vue font circuler le nom d’une personnalité précise qui évolue au sein du parti de PPR. Alors, ma question est celle-ci : PPR peut-il rassurer l’opinion malienne que cet article n’a pas de lien avec ces évènements à venir ?

L’accusation de PPR contre les présidents Alpha Oumar Konaré, Amadou Toumani Touré et les infortunés Modibo Sidibé et Ousmane Issoufi Maïga constitue une dérive qu’on ne saurait laisser prospérer. Il doit être clair pour nous militants de la génération Cabral-UNEEM que les médailles ne constituent nullement une preuve du patriotisme, ni même du travail bien fait dans notre pays, PPR en convient, mais alors pourquoi en réclamer en ce moment et de façon si maladroite ?

Souleymane KONE
Commentaires