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Laurent Gbgabo se présente comme un démocrate aux juges qui doivent décider de son sort
Publié le jeudi 28 fevrier 2013  |  AFP


© AFP par DR
CPI : l’ex Président ivoirien Laurent Gbagbo devant les juges
Mardi 19 février 2013. La Haye. L’ancien président ivoirien comparait à la Cour pénale internationale (CPI), pour crime contre l’humanité.


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LA HAYE, 28 fév 2013 (AFP) - L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a
tenté jeudi de convaincre la CPI de ne pas le poursuivre pour crimes contre
l’humanité, se présentant comme une homme de paix et un démocrate juste avant
que les juges ne se retirent pour décider si un procès doit être mené contre
lui.
"Toute ma vie, j’ai lutté pour la démocratie", a assuré Laurent Gbagbo lors
d’une audience publique à La Haye, où siège la Cour pénale internationale. Il
a régulièrement regardé en direction de ses partisans installés dans la
galerie du public, séparée de la salle d’audience par une vitre insonorisante.
Vêtu d’un costume noir, d’une chemise blanche et d’une cravate bleue à pois
blancs, l’ancien président a ajouté, s’exprimant pour la première fois en
public depuis sa comparution initiale en décembre 2011 : "je n’ai jamais cru
que la Côte d’Ivoire allait s’en sortir par la guerre, je n’ai jamais cru ça,
j’ai toujours cru qu’on s’en sortirait par la discussion".
Laurent Gbagbo, 67 ans, est soupçonné d’avoir fomenté un "plan" impliquant
notamment la commission de meurtres et de viols afin de rester au pouvoir
après l’élection de son rival Alassane Ouattara en 2010, certifiée par l’ONU.
Premier ex-chef dÉtat remis à la CPI, Laurent Gbagbo est soupçonné d’être
"co-auteur indirect" de quatre chefs de crimes contre l’humanité commis
pendant les violences post-électorales.
Ce refus de quitter son poste après dix ans au pouvoir avait plongé la Côte
d’Ivoire dans une violente crise, longue de quatre mois qui a coûté la vie à
près de 3.000 personnes.
"Je ne gouverne pas avec ma famille", a-t-il également assuré, répondant
aux accusations de népotisme dont il a fait l’objet : "j’étais président, chef
de lÉtat et ma femme était députée", a-t-il affirmé, faisant référence à son
épouse Simone, également sous le coup d’un mandat d’arrêt de la CPI mais
toujours détenue en Côte d’Ivoire.
L’audience de confirmation des charges, qui avait débuté le 19 février et
s’est achevée jeudi, doit permettre aux juges de déterminer si les éléments de
preuves rassemblés par l’accusation sont suffisamment solides pour permettre
la tenue d’un procès contre M. Gbagbo, qui avait été arrêté en avril 2011 dans
son palais d’Abidjan grâce à l’appui militaire de la France et de l’ONU.
Une décision n’est pas attendue avant mai.
Selon l’accusation, les attaques commises par des forces pro-Gbagbo entre
le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011 "revêtaient un caractère généralisé et
systématique" et étaient dirigées "contre des communautés ethniques ou
religieuses spécifiques".
Dans sa déclaration finale, le bureau du procureur avait insisté sur la
responsabilité pénale individuelle de M. Gbagbo : "les charges retenues ne le
sont pas contre un groupe ethnique (...), les charges portées sont contre
Laurent Gbagbo, qui a commis des crimes contre l’ensemble du peuple ivoirien",
a assuré Eric McDonald, du bureau du procureur.
Au cours de l’audience, l’accusation a notamment évoqué la répression d’une
marche de l’opposition dirigée sur la Radio Télévision Ivoirienne en décembre
2010 et le bombardement du marché d’une municipalité d’Abidjan.

"seul moyen d’assurer une réconciliation nationale"

La défense réfute néanmoins cette version des faits et assure que la thèse
de l’accusation ne reflète pas la réalité mais la vision des médias, de la
communauté internationale et du gouvernement d’Alassane Ouattara.
L’accusation reprend notamment les "formules utilisées par Ouattara pendant
la crise pour sensibiliser la communauté internationale à l’injustice qui lui
était supposément faite", a assuré l’avocat de Laurent Gbagbo, Emmanuel Altit.
Selon l’avocat français, le procès de M. Gbagbo est un "procès politique" :
"ne confirmez pas les charges, c’est le meilleur moyen de rendre la justice,
c’est le seul moyen duvrer à une réconciliation nationale en Côte d’Ivoire",
a-t-il déclaré aux juges.

Pendant huit jours, l’ancien président a écouté les débats de manière
attentive, levant parfois la tête de manière bravache, transmettant
régulièrement à son avocat des notes griffonnées sur des feuilles de papier.
Laurent Gbagbo avait été arrêté le 11 avril 2011 avec son épouse Simone,
après avoir tenu tête jusque dans son "bunker" au sous-sol de sa résidence
d’Abidjan, sous le feu des forces armées françaises.

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