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Sidi Ali Ould Bagna, Président du Conseil Régional de la Jeunesse de Taoudénit : « Toutes les conditions pour matérialiser la région Taoudénit sont réunies. Arawane doit en être le chef-lieu. »
Publié le jeudi 9 fevrier 2017  |  L’Informateur
Sidi
© Autre presse par DR
Sidi Ali Ould Bagna, président de « La jeunesse Arabe du Mali
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Créée en même temps que la région de Ménaka, la région de Taoudénit tarde à prendre forme. L’insécurité résiduelle, la précarité des conditions climatiques et l’absence de l’Etat en sont les principales causes. Un autre problème et non des moindres, qui est le choix de la capitale de la neuvième et plus vaste région du Mali, entre la ville éponyme de Taoudénit hostile à toute vie humaine et la ville de Arawane, le poumon économique de la région. Une rencontre des chefs de fractions de la nouvelle région, prévue le 15 février prochain, devra accepter le choix de la ville d’Arawane comme chef-lieu de la nouvelle région. Ce qui est une première mais que le président du Conseil régional de Taoudénit et non moins chef de fraction, Sidi Ali Ould Bagna, qui nous a accordé cette interview.
L’Informateur : Votre région vient d’être créée. Elle manque de tout. Quelles sont ses priorités ?
Sidi Ali Ould Bagna : Merci de me donner cette occasion que vous m’offrez de parler un peu de la 9ème région administrative du Mali, qui a été créée depuis 2012, mais vous avez constaté que la matérialisation de cette région tarde encore à venir. Je pense que depuis une année, nous avons commencé à voir un peu sa matérialisation se mettre en œuvre, avec la nomination d’un Gouverneur. Cette région, qui est une continuité de la région de Tombouctou, n’a jamais été administrée par l’Etat. Elle n’a jamais connu l’autorité de l’Etat malien encore moins l’administration sur l’étendue de son territoire. Donc aujourd’hui, c’est une nouvelle donne. La création de cette région donne d’abord l’opportunité aux populations de pouvoir se rapprocher de l’administration, ou à l’administration de se rapprocher des populations et de permettre à ces populations qui vivent dans cette zone depuis des siècles de pouvoir bénéficier des avantages et de services sociaux de base. Mais ça tarde à venir. Même s’il est vrai qu’il est difficile de mettre en place une région, vous avez constaté que la région de Ménaka a pris un peu de l’avance sur celle de Taoudénit. Ce qui est dû d’abord à son isolement et le fait que cette région est complètement vierge. Et, comme vous l’avez dit, c’est une région qui a besoin de tout. Une région qui n’a rien. Nous avons six cercles, trente arrondissements, qui aujourd’hui, attendent encore la mise en œuvre de la loi sur la création des collectivités de cette région, pour pouvoir dès maintenant amorcer leur décollage économique.
Les élections municipales n’ont pu se faire dans la région de Taoudénit. Comment pensez-vous qu’il faudrait mettre en place les autorités transitoires ?
Je pense que nous étions les premiers à saluer d’abord la signature de l’accord pour la paix pour dire que cet accord est un accord qui peut régler beaucoup de problèmes et qui peut précipiter la mise en œuvre de la région de Taoudénit. C’est vrai qu’il n’y a pas eu d’élections à Taoudénit, je vous l’avais dit, là où vous n’avez pas d’autorité de l’Etat et ses autres forces sur le terrain, il ne peut y avoir d’élections. Je crois qu’on a salué la nomination des autorités intérimaires pour que la région puisse avoir au moins des administrés, commencer à avoir déjà des collèges transitoires comme pour la région de Ménaka. Ce qui va permettre de créer les conditions de retour des réfugiés, créer les conditions de recensement des populations, parce que vous avez une population à 90% nomade qu’il faut aujourd’hui recenser, qu’il faut corriger, qu’il faut fixer pour, par la suite, organiser des élections. Mais malheureusement ça tarde à venir parce qu’il ne peut pas y avoir d’autorités intérimaires tant qu’il n’y a pas le minimum de sécurité. Ce minimum de sécurité était basé sur le MOC, à travers des patrouilles mixtes qui, aujourd’hui, eu égard à ce qui s’est passé à Gao, a fait tomber par terre tout le système mis sur place comme un château de carte. Je pense qu’on ne désespère pas et les choses vont se remettre en place. On attend beaucoup de la rencontre de haut niveau qui se tiendra dans le cadre du Comité de suivi de l’accord (CSA), à Bamako les 16 et 17, qui peut soutenir le blocage de l’accord. Parce que tant que l’accord ne se matérialise pas, il y aura beaucoup d’inquiétudes.
L’autre débat autour de Taoudénit et le choix de la ville qui devra abriter le chef-lieu de région. Quelle est la ville qui fait aujourd’hui l’unanimité ?
La question a été déjà posée. Nous avons dit que la région s’appelle Taoudénit. Nous avons une ville qu’on a appelle Taoudénit, mais qui n’est en réalité qu’une mine de sel. Un gisement de sel gemme et il y a beaucoup de travail qui s’est fait aux alentours. C’est une ville où la vie est très difficile. Il est très difficile aux humains et aux animaux de pouvoir y vivre, C’est la raison pour laquelle la question été posée aujourd’hui. Taoudénit est quand même difficile pour la vie des populations, mais qu’est-ce qu’il faut faire ? Moi je crois que la ville la plus historique, la plus célèbre de toute la zone, c’est celle d’Arawane, située à 250 kilomètres de Tombouctou, et qui est, à peu près à 300 kilomètres de Taoudénit. Ce qui en fait un point central. Les cercles d’Al Ourche, de Foum Alba, d’Achouratt et de Boudje-Beha se trouvent tout autour. C’est donc vous dire que si on veut une ville aujourd’hui pour la matérialisation rapide de la région de Taoudénit, c’est prendre le point central qui est Arawane, comme chef-lieu de la région.
Vous en avez parlé avec les autorités du pays ?
Bon, je pense qu’aujourd’hui il y a beaucoup d’études qui ont montré qu’Arawane, par son ancienneté, par sa célébrité par la vitalité de ses populations, présente plus de potentiels pour être le chef-lieu de cette région. C’est l’Etat, ce sont les techniciens qui savent de quoi il s’agit, qui ont pris tous ces critères là pour faire d’Arawane le chef-lieu de la région. Mais on a une grande rencontre à Tombouctou le 15 février prochain avec tous les chefs de fractions de la région pour essayer de se comprendre là-dessus et de choisir enfin Arawane comme chef-lieu de la région. Je prendrais part Inch’Allah à cette rencontre.
Au-delà, des gens parlent de tout. Il y a une jurisprudence qui dit par exemple que la ville éponyme de la région est forcément chef-lieu de région. Par exemple, la ville de Sikasso est le chef-lieu de la région du même nom. Mais, c’est une jurisprudence, ce n’est pas une loi. Mais je le répète, aujourd’hui toutes les conditions pour matérialiser la région Taoudénit sont réunies et Arawane doit en être le chef-lieu.
Les populations de la région ont un moment donné proposé de prendre en charge la réalisation des infrastructures physiques devant abriter les services de l’Etat. Qu’en est-il aujourd’hui ?
C’était quand les populations ont vu la lenteur de la matérialisation pour montrer la bonne volonté des populations à l’Etat. Ce qui nous manque aujourd’hui, c’est la sécurité. Nous avons des populations très battantes, qui peuvent travailler, qui ont dit à l’Etat qu’elles sont prêtes aujourd’hui à contribuer à la réalisation du gouvernorat, à faire des CSCom, à faire des forages, à faire tout ce dont on a besoin comme services de base pour montrer le bon exemple à l’Etat. Le message est de dire à l’Etat : « nous, populations, commençons, et vous, Etat, allez nous suivre...
Entretien réalisé par Elgoly Kassogué
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