Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Faits Divers
Article
Faits Divers

Litige foncier à SENOU: Une cinquantaine de familles jetées dans la rue par la prétendue propriétaire Lala Kéïta
Publié le samedi 11 fevrier 2017  |  Le Tjikan
Comment


Ça vraiment chauffé hier à Sénou entre les habitants et les forces de l’ordre commis par Lala Kéïta, une dame dont l’Huissier, muni d’une grosse de justice, s’était présenté aux occupants du site pour leur demander de quitter ses terres. Soit de leur propre gré ou à coups de pelle d’un bulldozer. L’espace en jeu est situé sur la route de Diatoula et couvre une superficie d’environ 10 ha, actuellement occupé par une population estimée à plus de 2000 âmes, habitants 800 concessions recensées, selon le maire de Sénou, Alou Danfaga que nous avons joint au téléphone. Notons que Diatoula et les villages environnants sont l’attraction de tous les grands spéculateurs fonciers de la capitale. Dans ces villages, les exploitants agricoles sont en train de brader parfois même à des moins disant, le peu de terres agricoles qu’il leur reste. De peur d’en être expropriés un jour par des plus forts qu’eux. Car, désormais dans ce pays, il n’y a plus de place pour les pauvres. Le « Dieu Argent » qui trône sur la cité est sans pitié pour les non nantis. A la place du cœur, Lala Kéïta doit avoir de la pierre pour mettre des femmes comme elle et leurs enfants dans la rue en cette période de froid la nuit et de grande chaleur le jour.
Selon des témoignages recueillis sur place, les occupants (hommes, femmes et enfants) avaient été surpris un jour dans leur tranquillité par la bonne dame qui s’était présentée avec son titre comme propriétaire de la zone. La question qui taraude les esprits est de savoir si le titre a été créé avant ou après l’occupation de la zone par les populations ? Parce que la zone semble être lotie par la Mairie. Car, les rues sont bien tracées comme un lotissement normal. C’est autour de la table que cette question pourrait être discutée avec beaucoup de lucidité. En attendant, les occupants font les frais. Puisqu’il est important de savoir si la création du titre précède l’aménagement de la zone par la Mairie. Toute chose qui remonte à quelques années maintenant selon nos interlocuteurs. A l’époque, l’ancienne équipe municipale avait été associée à des échanges avec la bonne dame qui avait fini par saisir le Tribunal. Entre temps, les choses s’étaient calmées. Pour nombre de gens, l’histoire était finie et rangée dans les tiroirs. Mais, c’était sans compter avec la détermination de la dame Lala Kéïta, très téméraire. A leur grande surprise, leur grasse matinale a été brutalement interrompue par le bouclage de leur zone par les forces de l’ordre qui accompagnaient Lala Kéïta, son huissier et un bulldozer commis pour démolir leurs habitats. Sans sommation, l’ordre leur a été donné d’évacuer les lieux ou la machine va casser leurs maisons avec leurs affaires dedans.
Démolir coûte que coûte
Aussi dit, aussi fait. A peine, les habitants ont commencé à faire sortir leurs affaires des maisons que l’Huissier ordonna de commencer la démolition. Ce sont les cris de détresse de la population qui alertèrent les autorités municipales et coutumières qui ont accouru pour se joindre à la souffrance des pauvres habitants. Qui ne savaient plus où donner de la tête. Mais, avant leur arrivée, une cinquantaine de maisons avaient déjà été démolies. Les jeunes du quartier qui n’ont pas pu contenir leur colère se sont organisés pour mettre des pneus sur la route nationale 7 (RN7) qui traverse la zone et d’autres issues du quartier. Mais, le maire Danfaga de concert avec le commissaire du 12ème arrondissement ont réussi à sensibiliser les jeunes pour ne pas poser d’actes qu’ils pourront regretter après. Heureusement, qu’ils ont entendu le conseil de l’édile. Ensemble, ils ont dégagé les voies.
Accompagnés du député Bafotigui Diallo, la chefferie locale de Sénou et le Commissaire se sont transportés sur les lieux pour demander à l’Huissier et son équipe de démolisseurs d’arrêter le travail. Mais, ils se sont buttés à une fin de non-recevoir au motif qu’ils n’ont pas reçu d’ordre de leur hiérarchie. C’est ainsi que l’honorable Bafotigui Diallo a tenté de rentrer en contact avec le Procureur de la Commune VI sans jamais le trouver au bout du fil. Ils sont allés jusqu’à vérifier sur place. Mais, il n’y était pas. Idem aussi pour Lala Kéïta. Elle aussi était injoignable, comme si elle s’était arrangée avec le Procureur pour disparaître dans la nature, histoire d’éviter les interventions extérieures. En désespoir de cause, ils ont appelé les ministres Mohamed Aly Bathily des Domaines et Ousmane Koné de l’Urbanisme pour qu’ils usent de leur pouvoir discrétionnaire pour faire arrêter la démolition. Entre temps, la Présidence de la République avait dépêché sur le terrain un éclaireur pour s’informer de l’évolution de la situation. Les efforts conjugués de tout le monde sont arrivés à bout de la résistance des démolisseurs. Qui ont accepté d’entendre raison. Il ne pouvait en être autrement. Car force devrait rester à la loi.
Ils ont donc convenu avec les démolisseurs de se retrouver après au retour du Maire de la Commune VI, Alou Coulibaly qui se trouve présentement en déplacement. Dans tous les cas, c’est une patate chaude qu’il est appelé à gérer à peine installé.
C’est après toutes ces démarches qu’ils se sont occupés des familles sinistrées en demandant aux voisins de les héberger en attendant le dénouement du litige. Cette opération a été conduite par les services sociaux de la Commune VI et les Sapeurs-pompiers.
Affaire à suivre…
M.A. Diakité
Commentaires