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Afrik’ actu : Le redéploiement intégral de l’armée malienne : Gage de toute restauration de la paix et de la réconciliation
Publié le mardi 14 fevrier 2017  |  Le challenger
Patrouille
© AFP par PHILIPPE DESMAZES
Patrouille de l`armée malienne et française à Goundam
Patrouille de l`armée malienne et française entre Goundam et Tombouctou
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Le Brigadier-général, Daniel Ménaouin, chef d’état-major de la MINUSMA, affirme qu’il faut d’abord instaurer de la présence (certainement militaire et civile) sur l’ensemble du territoire malien pour instaurer la confiance chez les populations. Ce qui est une évidence pour qu’elles puissent vaquer à leurs occupations ordinaires. Mais le Haut représentant de la MINUSMA aurait dû être plus explicite, en reconnaissant que les populations du Mali font d’abord confiance en leurs propres forces de défense et de sécurité. Lesquelles ne sont que l’émanation du peuple.

C’est pourquoi la souveraineté nationale du Mali est la condition sine qua none pour la restauration d’une paix et d’une réconciliation durables et justes dans ses régions nord. Ainsi, la Communauté internationale doit, plus que jamais, se résoudre de façon claire et nette, à aider notre pays afin de lui permettre d’assoir sa pleine et effective souveraineté sur l’ensemble du territoire national. Toute chose qui exige le redéploiement normal de notre armée nationale dans l’ensemble des régions du Mali, sans exclusive. Ce, afin d’assurer sa mission régalienne de protection de l’intégrité territoriale et de celle des personnes et des biens. Ce qui n’est malheureusement encore le cas.

Il est bien une réalité que depuis 2013, le déclenchement de l’Opération Serval mue après en force Barkhane, a permis à notre armée régulière de reprendre position dans les régions de Gao et Tombouctou. Mais une autre réalité est que malheureusement, il subsiste une grande incompréhension chez les maliens en constatant que la région de Kidal n’est toujours pas retournée dans le giron national. Un status quo qui est manifestement imposé et entretenu par la France et l’ensemble de la communauté internationale. Lesquelles ne cessent pourtant d’afficher de façon démagogique, leur soutien indéfectible à l’intégrité du Mali sur l’ensemble de son territoire.

Ce qui est une véritable illusion, lorsque l’on sait que cette même communauté internationale ne cesse d’entretenir des relations très ambiguës avec les mouvements armés (quasiment terroristes) qui demeurent en insurrection contre toutes formes de présence de l’Etat. Notamment, celle de l’armée régulière qui est interdite par Barkhane et la MINUSMA de s’y redéployer. Toute chose qui est contraire aux fondamentaux de la mission à elles confiée. C’est-à-dire, intervenir dans notre pays pour l’aider à sécuriser ses populations, rétablir son intégrité territoriale nationale et sa stabilité. Un vain mot en quatre années de présence infructueuse. Les faits sont là, têtus, pour l’étayer.

Compte tenu donc de la recrudescence du banditisme, des attaques terroristes asymétriques sur les forces nationales et internationales sur l’ensemble des régions du Mali, avec une forte densité et une nette focalisation dans les régions nord, la Communauté internationale doit nécessairement évoluer dans sa compréhension des réalités maliennes. Elle devra mettre à profit le recul de toutes ces années de présence dans notre pays, pour nécessairement renouer avec le langage de la vérité afin de faire évoluer positivement les choses. En d’autres termes, mettre concrètement fin à sa tutelle sur notre pays.

Sans quoi, quel que soit son appui politique, technique et financier pour la mise en œuvre de l’Accord de paix issu du processus d’Alger, il n’aurait pas d’effet bénéfique pour les populations, si l’insécurité perdure au Mali, notamment dans ses régions nord. Les échéances pour le démarrage des patrouilles mixtes dans les régions de Gao, Kidal et Tombouctou dans le cadre du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) ne sauraient jamais être respectées. Encore que l’installation des autorités intérimaires, prévue entre le 13 et le 20 courants dans ces régions, qui deviennent cinq avec le nouveau découpage, ne serait jamais possible.

Gaoussou Madani Traoré
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