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Les privilèges des anciens Présidents et anciens Premiers ministres dans les pays pauvres : inacceptables et injustes
Publié le mardi 14 fevrier 2017  |  Le Malien
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Dans le système des finances publiques dont se proclament les pays pauvres dans le régime républicain démocratique, toute dépense doit être faite dans l’intérêt général. On ne peut pas parler de finances publiques lorsqu’une proportion importante des fonds publics sert les intérêts d’une minorité de dirigeants et d’anciens dirigeants de la ”République”.

En allouant des privilèges matériels et monétaires sur fonds publics à des anciens Présidents et anciens Premiers ministres, on fausse la démocratie et la justice sociale dans le pays. La démocratie ne se limite pas seulement à créer des institutions et à procéder de temps à autres à des élections, elle contient l’égalité des citoyens face aux biens publics.



En s’octroyant des avantages indûs, les dirigeants privent le peuple d’une partie de ses efforts. Il s’agit de détournements ”légaux” des fonds publics à des fins personnelles, en d’autres termes des abus de biens publics comme les Administrateurs dans une société de capitaux ayant fait appel à l’épargne publique, et qui s’octroient des avantages particuliers sans contrepartie à la société.

On peut considérer qu’un Président de la République et Chef de Gouvernement sont des salariés de la République et sont rémunérés comme tout autre salarié avec des avantages en plus (logement, transport, indemnités et rémunération). Etant donné que ces fonctions sont politiques, une fois le mandat politique terminé, tout ce qui est attaché à ce mandat doit prendre fin. A la limite, on peut concevoir qu’ils bénéficient d’une pension de retraite s’ils ont exercé pendant un certain temps l’activité politique, pension en complément. Si l’on tient à accorder des rentes aux anciens dirigeants de la République, il convient de les limiter dans le temps, c’est-à-dire pendant cinq (05) ans de la fin des fonctions de Président. Quant aux anciens Premiers ministres, rien ne justifie leurs privilèges. Leur nomination relève du pouvoir discrétionnaire d’une personne. C’est la tête du client qui prime et non le mérite. A tout moment, le maitre peut mettre fin à leurs fonctions. Une fois remercié, l’ancien Premier ministre devient M. le Ministre comme tout autre Ministre qui est aussi méritant que lui. On ne voit pas l’apport réel d’un Premier ministre en Afrique où les Présidents sont omnipotents et détiennent tous les pouvoirs.

Par conséquent, dans ces pays où il y a un minimum de justice sociale, un ancien Premier ministre ne peut avoir plus de privilèges qu’un ancien Ministre. Or les anciens Ministres n’ont aucun avantage attaché à leur ancienne fonction. Pourquoi donc allouer des privilèges aux anciens Premiers ministres si ce n’est de créer deux poids, deux mesures, c’est-à-dire une injustice sociale.

Tous les fonds publics distribués à ces anciens dirigeants sont faits au détriment de l’intérêt général et maintiennent le pays dans la misère et le sous-développement car ces fonds soustraient du budget de l’Etat réduisent à la portion congrue les investissements publics d’intérêt général tels que les investissements dans la santé, dans l’enseignement et dans les infrastructures routières.

Les pratiques de détournements de fonds publics à des fins personnelles se rencontrent particulièrement dans les pays pauvres de l’Afrique Subsaharienne singulièrement dans sa partie francophone qui plagient les mauvaises gouvernances en vigueur chez l’ex-colonisateur où on octroie des privilèges aux anciens Présidents de la République. De tels privilèges sont quasi inexistants dans les pays anglophones d’où l’écart de justice sociale et de développement entre ces deux parties de l’Afrique. On est tenté de penser que la démocratie à ”l’Occidentale” en Afrique subsaharienne a été érigée au profit des couches dirigeantes les mêmes qui s’approprient les biens publics à leur convenance sans égard à l’intérêt général.

Les peuples manquant de courage, acceptent la démocratie d’un clan sur le pays. Ce clan sous le couvert de la démocratie découpe le pays en morceaux et se les partagent. Pauvre Afrique, à quand la fin de l’injustice sociale et de l’inacceptable.

Tiécoro DIAKITE

Docteur en Economie du Développement (Paris I)

Ancien Ministre

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