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Axe Bamako-Gao : L’enfer des migrants
Publié le jeudi 16 fevrier 2017  |  Le challenger
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Une mission d’exploration initiée par Afrique-Europe Interact en partenariat avec des associations partenaires, a constaté durant deux semaines sur les axes Bamako-Gao, Gao-Niamey, Niamey-Ouagadougou et Ouagadougou Bamako, les souffrances des migrants. Les agents des Forces de sécurité du Mali soutirent aux candidats à l’émigration la somme de 1000 à 25 000 FCFA à chaque poste de contrôle. Ces informations ont été divulguées, le 15 février dernier, au siège de Afrique-Europe Interact sis à Djélibougou sous la houlette de son coordinateur, Ocaf Bexnau.

Partie de Bamako le 27 janvier dernier, la mission a pris fin le 10 février 2017. Au cours de cette mission de Bamako à Ouagadougou en passant par Gao et Niamey, les responsables de l’Afrique-Europe Interact, l’Association des Refoulés de l’Afrique Centrale, l’Association pour le développement des migrants du cercle de Kita, l’association pour la défense des migrants au Mali se sont rendus compte des souffrances des candidats à l’émigration sur la route.Tracasseries policières, traitements inhumains des passeurs, haine etc. !

Selon Pierre Yossa de l’ARACEM, le monde migratoire est devenu un business au vu et au su de tout le monde. « Les arnaques commencent depuis les gares routières de Bamako. Certaines compagnies de transport affichent le prix du transport sur l’axe Bamako-Algérie à …60 000FCFA sachant bien qu’il n’y a pas de véhicule direct reliant les deux capitales. N’étant pas au parfum de cette arnaque, le migrant tombe facilement dans le filet. Sur le trajet de Sévaré et Gao, des passagers sont forcés à payer la somme de 1000 à 25 000FCFA à chaque poste », détaille Pierre Yossa en ajoutant que les agents n’hésitent pas à s’accaparer des téléphones portables de ceux qui refusent de payer.

D’autres sont bloqués au poste et ratent du coup leur bus. Selon lui, cette situation traumatise les migrants.« Si le trajet est très dur pour les migrants au niveau des postes, à Gao, c’est encore pire », a précisé Pierre Yossa.

A en croire Djélika Kanté, Présidente de l’Association pour le développement des migrants du cercle de Kita, c’est un traitement inhumain qui attend à Gao les candidats à l’émigration. Les passeurs ont noué des complicités avec des policiers de la ville. « C’est à cause des difficultés que ces jeunes quittent leurs localités à la recherche de moyens. Mais ils partent se donner à la mort à cause de certaines personnes qui leur fournissent de mauvaises informations. Sans informations ou souvent avec des informations erronées, ils risquent leur vie ».
Quant à Mme Djori Traoré de l’Association pour la défense des migrants maliens, elle a affirmé qu’il y a au moins trois maisons remplies de migrants sous l’emprise des passeurs à Gao. « Impossible pour eux de s’échapper », déclare-t-elle.

Pour atténuer la souffrance des migrants et pour une bonne orientation, le coordinateur d’Afrique-Europe Interact, Ocaf Bexnau, a affirmé que sa structure entend mettre en place un "alarmphone désert" qui va permettre aux migrants d’être orientés.

Selon les missionnaires, la politique de refus d’entrée et de refoulement du Niger pousse les migrants à emprunter les couloirs dangereux. Cela peut augmenter le nombre de mort dans le désert. Au Burkina Faso, l’équipe de la mission a été rackettée par des agents de police et de gendarmerie sous prétexte que des agents maliens infligent la même souffrance aux Burkinabé.
Drissa Togola
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