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Réaction des participants à la Rencontre
Publié le mardi 21 fevrier 2017  |  Le Républicain
Conférence
© aBamako.com par FS
Conférence de Presse du député Bourama Tidiane Traoré
Bamako, le 6 Décembre 2014 à la Maison de la Presse, conférence de presse du député Bourama Tidiane Traoré
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Au cours de la rencontre d’échanges sur la situation sécuritaire qui prévaut dans la région de Mopti et dans les cercles de Ké-Macina et Niono, organisée le dimanche 19 février 2017, par le Parti pour la renaissance nationale (PARENA), les intervenants ont dénoncé l’ « absence totale de l’administration » dans les zones affectées par crise. Lisez plutôt les réactions ! A lire ces réactions, le Parena aura atteint l’objectif de cette journée de réflexion, qui était de savoir les causes de ce conflits dans le centre du pays, mais aussi de pouvoir dégager des pistes de solution pour restaurer la paix et la sécurité.

Adama Samassékou, ancien ministre, membre de la coordination des associations des ressortissants de la région de Mopti
‘’ Ce qui se passe dans la région de Mopti et dans les cercles de Ké-Macina et Niono ne peut laisser personne indifférent’’
Je remercie le Parena d’avoir initié cette rencontre d’échanges sur la situation sécuritaire dans la région de Mopti et dans les cercles de Ké-Macina et Niono. Ce qui se passe dans la région de Mopti et dans les cercles de Ké-Macina et Niono ne peut laisser personne indifférent. Il est important de se rassembler au regard de ce qui se passe dans la partie septentrionale et dans le centre du pays. C’est pourquoi, le 13 juin 2015, on a mis en place un bureau que je préside, pour voir comment endiguer cette insécurité grandissante. Car sans paix, pas de développement. La région de Mopti a connu des moments heureux. Il y a une dizaine de communautés qui vivent ensemble. Le terrorisme a amplifié la division. Nous sommes en train de préparer un forum à Mopti pour savoir comment en est-on arrivé là et comment trouver une solution à la crise. Il faut non seulement le retour de l’Etat dans la zone mais également la restauration de la confiance entre l’Etat et les administrés.
La situation est gravissime, en conséquence, la prise de conscience doit être générale. Félicitation au Parena d’avoir organisé cette rencontre.

Cheickna D Kamissoko, ancien ministre, membre de Sahel Occidental
«Si nous ne prenons pas garde, le pire est à craindre…»
Je souhaite que le spectre de la violence se rétrécit parce qu’on ne peut se développer que lorsqu’il y a la paix et la sécurité. Il faudrait collaborer avec les services de l’Etat. C’est dommage que nous en sommes arrivés à ce stade. Mais si nous ne prenons pas garde, le pire est à craindre. Agissons !

Docteur Abdoul K Diallo
‘’Si les autorités ne prennent pas garde, la situation sécuritaire dans la région de Mopti risque de s’aggraver’’
Si les autorités ne prennent pas garde, la situation sécuritaire dans la région de Mopti risque de s’aggraver. Il y a eu des exécutions. C’est à la suite des arrestations arbitraires de l’armée malienne que la situation a commencé. Les jeunes disent qu’ils ont été oubliés par l’Etat, ce qui fait que certains d’entre eux ont adhéré au Mouvement de libération de Macina de Amadou Kouffa. Depuis août 2016, nous sommes à l’œuvre pour organiser une rencontre à Mopti, mais en vain. Je remercie le Parena d’avoir initié cette rencontre d’échanges sur la situation sécuritaire dans la région de Mopti et dans les cercles de Ké-Macina et Niono.

Me Hassan Barry, ancien ministre
‘’Ce qui s’est passé à Ke-Macina est un crime contre l’humanité et un crime de génocide’’
Cette démarche du Parena doit être saluée. Vous êtes le rare parti politique à réunir les ressortissants de la région de Mopti pour parler de cette situation aussi grave. C’est l’insuffisance de l’Etat et l’absence de l’Etat qui a causé cette situation. Il y a aussi une cause religieuse. Ce qui s’est passé à Ke-Macina est un crime contre l’humanité et un crime de génocide. Nous utiliserons tous les moyens, non pas par les armes, mais dans le cadre de la légalité et de la justice.

Hamane Touré dit Serpent du parti UFC
‘’ Deux problèmes sont les causes de cette situation : le manque de concertation et le manque de communication’’
Tiébilé Dramé est un bon malien. A ma connaissance, il n’est pas de la région de Mopti. Je remercie Tiébilé Dramé d’avoir initié cette rencontre d’échanges sur la situation sécuritaire dans la région de Mopti et dans les cercles de Ké-Macina et Niono. Deux problèmes sont les causes de cette situation : le manque de concertation et le manque de communication. Tout le monde dit que ça ne va pas mais personne ne veut être un martyr. Pourquoi ça nous arrive ? Qui fait quoi ? Je demande au Mopticien de se parler.

Daouda Doumbia, ressortissant de Macina, Chasseur traditionnel (Donso)
‘’ C’est la mal gouvernance qui nous a plongé dans cette situation d’insécurité dans la région de Mopti’’
Il faut la vérité pour résoudre les choses. C’est la mal gouvernance qui nous a plongé dans cette situation d’insécurité dans la région de Mopti. Les Chasseurs traditionnels (Donso) ne sont pas anti-islamiques. Nous avons adressés douze lettres au gouvernement du Mali pour l’alerter sur les dangers du conflit imminent entre Peulh et Bambara pour des raisons de leadership.
Issa Katilé, ressortissant de Macina
‘’ Nous voulons agir dans la légalité’’
Après l’événement tragique, nous avons envoyé une mission à Macina. Nous voulons agir dans la légalité et chercher à savoir là où le bat blesse.

Idrissa Sankaré, député à l’Assemblée nationale du Mali
‘’ Au Centre, l’Etat est en train de sous-traiter sa souveraineté »
C’est l’absence de l’Etat qui a causé ce problème. Ce n’est pas la mal gouvernance mais la non gouvernance. Et il faut que l’Etat s’assume. Au centre, l’Etat est en train de sous-traiter sa souveraineté. Pour le moment, ce n’est pas une guerre ethnique mais si nous ne faisons pas attention, ça sera le cas. Boubacar Diallo, membre de l’Association des éleveurs
‘’Le gouvernement ne fait rien pour décanter la situation’’
Après l’événement de Ke-Macina (tuerie du 12 février 2017), on a rassemblé tous les protagonistes. Les peulhs ont dit qu’ils ne feront pas d’attaques sauf s’ils sont attaqués. Le gouvernement ne fait rien pour décanter la situation.

Dr Boureima Dicko, Universitaire
‘’ Comme solution au conflit intercommunautaire entre peulh et Bambara dans la région de Mopti, il faut baliser les couloirs de transhumance…’’
Toutes les populations sont frustrées. Il y a une stigmatisation sur la base de l’ethnie. Il y a aussi de l’impunité. Comme solution au conflit intercommunautaire entre peulh et Bambara dans la région de Mopti, il faut baliser les couloirs de transhumance, le changement de comportement de l’armée malienne, la cessation des querelles de leadership, le dialogue avec les victimes.

Aminata Dicko, Présidente du collectif des associations du Pulaaku
‘’ Exigeons des forces armées une conduite exemplaire’’
Bien avant les évènements tragiques de Ke-Macina, il y a eu Dialloubé, Yirma, Boni, Nampala, le Kareri, Kita, Nioro du Sahel, et bien d'autres tragédies. Sous tous les cieux du Mali, les communautés d'origine pastorale et nomade ont vécu avec âpreté l'absence de l'Etat et ses conséquences immédiates : le non-respect de la justice, le manque d'éducation, les conditions de prises en charge sanitaire carantes, la destruction de la culture et du tissu social, la perte de confiance dans le futur. Avec la période désignée comme « crise malienne », nos parents ont été tués, volés, emprisonnés, séparés, chassés, insultés, méprisés. Qui leur a parlé ? Qui s'est soucié d'eux avec détermination?

Qui s'est préoccupé de ce qu'ils allaient devenir sans ambigüité ? La classe politique, dans son ensemble, a ignoré nos complaintes spécifiques malgré le retour progressif de la démocratie, dès le moment de la présentation de la feuille de route pour la reconstruction du pays, devant l'assemblée nationale, en 2013. Jusqu'à ce jour où enfin nous pouvons être associés à des processus que les politiques peuvent favoriser, nous nous sentions sans écoute politique sincère.

C'est tout à l'honneur du PARENA de nous avoir invité, en premier, nous du Collectif des Associations du Pulaaku. Nous accueillerons d'autres initiatives de la classe politique, pour assurer la représentation de nos communautés. Nous sommes ici armés des valeurs de notre charte Kisal, de la vérité de nos récits, et de notre engagement à apporter une paix et un développement durables pour nos communautés et tous leurs voisins, car sans entraide et dialogue, personne ne survivra…

La Nation Peule, nous le rappelons, est le ciment du Mali, et de tout le Sahel. Le Sahel entier nous observe. Cette communauté de dizaines de millions d'individus représente la seconde, voire la première communauté au Mali. Faut-il mentionner aussi que l'élevage est la troisième source de richesse pour le Mali, après l'or et le coton ? Il est impossible d'obtenir la paix et le développement, au Mali, sans l'alliance avec nos parents. Eux, ils veulent survivre.

Pour cela, ils veulent dialoguer. Il faut les écouter, et il faut proposer. Nous en appelons à tous les partis politiques, à toutes les organisations de la société civile, à tous les citoyens maliens, et aux amis du Mali : ramenons l'Etat dans nos campagnes, dans nos villes. Rassurons nos populations. Exigeons des forces armées une conduite exemplaire. Désarmons les milices. Rassurons les innocents. Ainsi, il n'y aura aucune raison d'être pessimistes, ou de se réfugier dans la peur et l'esprit de vengeance qui la suit. Il n’est pas trop tard. L’Etat doit s’investir. Il faut l’y amener.

Ali Nouhoum Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale du Mali
‘’ Il faut un Etat juste’’
Je remercie la direction du Parena d’avoir initié cette rencontre d’échanges sur la situation sécuritaire dans la région de Mopti et dans les cercles de Ké-Macina et Niono. C’est un problème national. Ce n’est pas un problème intellectuel peulh et il est important qu’il soit saisit comme tel. Les recommandations que je fais sont d’éviter les non dits, d’éviter les dénis de réalité. Il faut un Etat juste. Quand un Etat n’est pas juste dans la gestion de ses administrés, les citoyens vont se faire justice eux-mêmes. Il faut que notre armée puisse occupée véritablement la zone.

Propos recueillis par Aguibou Sogodogo
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