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Souleymane Tiefolo Koné, 1er vice-président des FARE à propos du cabinet du chef de file de l’opposition « Nous n’en faisons pas partie…nous avons beaucoup de réserves par rapport au statut de chef de file de l’opposition »
Publié le mardi 21 fevrier 2017  |  Le Tjikan
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Dans notre parution du vendredi 17 février dernier, nous parlions de la constitution du cabinet du chef de file de l’opposition, le député Soumaila Cissé, président de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), principal parti de l’opposition. Il s’agit d’un cabinet composé exclusivement des membres des partis de l’opposition. Après la publication de notre article, nous avons été approchés par le 1er vice-président des FARE Anka Wuli (Forces Alternatives pour le Renouveau et l’Emergence), Souleymane Tiéfolo Koné. Qui nous a accordé une interview à travers laquelle, il donne ses impressions sur ce cabinet. Aussi, il a tenu à préciser que le parti FARE n’est pas membre de ce cabinet.

Le Tjikan : Quelles sont vos impressions sur le cabinet du chef de file de l’opposition ?

Souleymane Tièfolo Koné : Je ne pense pas grand-chose du cabinet du Chef de file de l’opposition. C’était attendu dès lors qu’on a nommé par décret pris en conseil des ministres un chef de file de l’opposition. La loi demande qu’il y ait des assistants. Je pense que ce que vous appelez cabinet en fait, ce sont des assistants du chef de file de l’opposition. C’est prévu par les textes. Il a été constitué, tant mieux.

Avez-vous été démarchés en tant que parti politique de l’opposition?

Vous savez, nous les FARE, par rapport au statut même du chef de file de l’opposition, nous avons beaucoup de réserves. La nouveauté avec la nouvelle loi c’est tout simplement la création d’un chef de file de l’opposition. Or, nous avions pensé que pour une telle réforme, cela aurait dû être une réforme globale de nos institutions tel que prévu pas la commission Daba Diawara à l’époque. L’ensemble des forces politiques et sociales du pays avaient été consultées et avaient donné leur adhésion justement à ces réformes. Prendre à l’intérieur de ces réformes, une réforme particulière revient à vider en fait cette réforme de sa substance. Pour revenir à votre question, nous nous ne sommes pas rentrés dans le cabinet du chef de file de l’opposition. Nous avons été démarchés effectivement.

Le chef de file nous a envoyé celui qui apparaît comme son chef de cabinet. En fait, c’est un assistant. Nous lui avons dit la compression que nous faisons du statut de l’opposition. Nous ne pouvons pas figurer dans le cabinet. Plus tard, ils nous ont démarchés à nouveau pour savoir si nous avions évolué par rapport à notre position. Nous avons clairement dit que c’est une position adoptée par les structures du parti et qu’il n’y avait pas d’évolution. En tout cas à notre niveau. C’est pour vous dire clairement que nous ne sommes pas membres du cabinet du chef de file de l’opposition pour des considérations que je viens d’évoquer.

Le pourquoi, c’est vraiment ça. Il faut que dans ce pays, nous respections un certain nombre de valeurs. En vérité, il faut qu’on aille vers des réformes sérieuses et profondes pour notre système politique qui est aujourd’hui dans une situation d’impasse. Il faut que la classe politique en ait conscience et qu’on aille vers des réformes profondes de notre système politique si nous voulons éviter des lendemains douloureux.

Des petites réformes, un chef de file de l’opposition par ci, un cabinet du chef de file de l’opposition par là. On attend 500 millions donnés au chef de file de l’opposition. Cela rime à quoi? L’opposition en tant que tel n’est pas une émanation du pouvoir. C’est une volonté politique souveraine des partis politiques qui ont choisi de ne pas soutenir les politiques du gouvernement en place. Dès lors qu’on a opté pour ça pour combattre, éclairer l’opinion, pour aider même s’il le faut le pouvoir à avancer, il faut que cela soit de façon ferme, de façon interne, réfléchie et indépendante de ce pouvoir. Figurez-vous, un cabinet du chef de file de l’opposition nommé par décret pris en conseil des ministres, c’est de la plaisanterie.

Vous voulez donc dire que ce cabinet n’est pas indépendant ?

De la façon dont on voit les choses, il y’a des risques que le pouvoir se croit autorisé à le contrôler du point de vue de la nomination. A la limite, on peut comprendre que le chef de file de l’opposition soit nommé par décret pris en conseil des ministres. Son cabinet quand même relève de l’autonomie de l’opposition. Pour tout dire, nous ne sommes pas membre du cabinet du chef de file de l’opposition. Nous ne sommes pas concernés par la gestion des 500.000.000 FCFA qui sont supposés être versés au chef de file de l’opposition. Nous n’en savons rien. Nous ne savons pas la couleur ou à quelles modalités ou pratiques auxquelles cela obéit. Donc pour ne pas nous mener dans tout ça, on a préféré de façon autonome, ne pas faire partir de ce cabinet.

Vous pensez donc que ce cabinet ne pourra pas pleinement jouer son rôle dans l’opposition?

Je n’en sais rien. On verra dans la pratique. Mais, nous ne faisons pas partie. Je viens de donner les raisons pour lesquelles nous nous sommes réservés de faire partie de ce cabinet. Parce que nous n’avons pas confiance en la procédure mise en place.

Propos recueillis par Modibo Dolo
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