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Aminata Dicko, Présidente du collectif des associations du Pulaaku : ‘’ Exigeons des forces armées une conduite exemplaire’’
Publié le mardi 21 fevrier 2017  |  Le Républicain
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Bien avant les évènements tragiques de Ke-Macina, il y a eu Dialloubé, Yirma, Boni, Nampala, le Kareri, Kita, Nioro du Sahel, et bien d'autres tragédies. Sous tous les cieux du Mali, les communautés d'origine pastorale et nomade ont vécu avec âpreté l'absence de l'Etat et ses conséquences immédiates : le non-respect de la justice, le manque d'éducation, les conditions de prises en charge sanitaire carantes, la destruction de la culture et du tissu social, la perte de confiance dans le futur. Avec la période désignée comme « crise malienne », nos parents ont été tués, volés, emprisonnés, séparés, chassés, insultés, méprisés.
Qui leur a parlé ? Qui s'est soucié d'eux avec détermination? Qui s'est préoccupé de ce qu'ils allaient devenir sans ambigüité ? La classe politique, dans son ensemble, a ignoré nos complaintes spécifiques malgré le retour progressif de la démocratie, dès le moment de la présentation de la feuille de route pour la reconstruction du pays, devant l'assemblée nationale, en 2013.
Jusqu'à ce jour où enfin nous pouvons être associés à des processus que les politiques peuvent favoriser, nous nous sentions sans écoute politique sincère. C'est tout à l'honneur du PARENA de nous avoir invité, en premier, nous du Collectif des Associations du Pulaaku. Nous accueillerons d'autres initiatives de la classe politique, pour assurer la représentation de nos communautés. Nous sommes ici armés des valeurs de notre charte Kisal, de la vérité de nos récits, et de notre engagement à apporter une paix et un développement durables pour nos communautés et tous leurs voisins, car sans entraide et dialogue, personne ne survivra…
La Nation Peule, nous le rappelons, est le ciment du Mali, et de tout le Sahel. Le Sahel entier nous observe. Cette communauté de dizaines de millions d'individus représente la seconde, voire la première communauté au Mali. Faut-il mentionner aussi que l'élevage est la troisième source de richesse pour le Mali, après l'or et le coton ? Il est impossible d'obtenir la paix et le développement, au Mali, sans l'alliance avec nos parents.
Eux, ils veulent survivre. Pour cela, ils veulent dialoguer. Il faut les écouter, et il faut proposer. Nous en appelons à tous les partis politiques, à toutes les organisations de la société civile, à tous les citoyens maliens, et aux amis du Mali : ramenons l'Etat dans nos campagnes, dans nos villes. Rassurons nos populations. Exigeons des forces armées une conduite exemplaire. Désarmons les milices. Rassurons les innocents. Ainsi, il n'y aura aucune raison d'être pessimistes, ou de se réfugier dans la peur et l'esprit de vengeance qui la suit. Il n’est pas trop tard. L’Etat doit s’investir. Il faut l’y amener.
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