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Lutte contre la déforestation : Découverte d’une « usine » de charbon dans la réserve de faune de Kénié-Baoulé
Publié le mardi 21 fevrier 2017  |  L’Essor
Cérémonie
© aBamako.com par FS
Cérémonie d`inauguration de la rue 132 de Badalabougou
La cérémonie d`inauguration de la rue 132 de Badalabougou a eu lieu le 25 Juillet 2016. Photo:Le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable s’appelle Mme Kéïta Aïda M’Bo
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Les ouvriers qui travaillaient dans cette fabrique bien camouflée au cœur de la forêt classée, ont été arrêtés. Les enquêtes qui se poursuivent permettront de démanteler un important réseau d’exploitation illégale de bois

Le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Mme Keita Aida M’Bo, a effectué, samedi dernier, une visite surprise dans la réserve de faune de Kéniéba-Baoulé. L’opération coup de poing a permis de mettre la main sur des exploitants illégaux de bois.
C’est à la suite d’une dénonciation faite par le groupement des chasseurs et les autorités communales de Siby, que le département a organisé cette visite d’investigation sur le terrain. La Commune rurale de Siby abrite la réserve de faune de Kéniéba-Baoulé, située à une centaine de kilomètres de Bamako. Accompagnée du directeur national sortant des Eaux et Forêts, Boureïma Camara et des représentants des autorités administratives et politiques de la commune, le ministre Keïta Aida M’Bo, sous bonne escorte des éléments de la brigade de gendarmerie et du service local des Eaux et Forêts, a ratissé près de 50 km2 de forêts, avant de mettre la main sur un groupe de 5 personnes qui opéraient illégalement dans la forêt au compte d’un exploitant de bois résidant à Bamako. Bien planqués dans un cratère provoqué par l’érosion hydrique, car cette forêt est arrosée par un cours d’eau (le Baoulé), les malfrats étaient assurés de travailler en toute tranquillité, à l’abri des regards indiscrets, notamment des gardes forestiers.
Mais c’était sans compter avec le talent de fouilleur des chasseurs traditionnels. C’est grâce à la perspicacité des éléments de la confrérie des chasseurs de Siby que la délégation ministérielle a découvert cette véritable forteresse à l’accès difficile. Usant de l’effet de surprise, deux éléments des Eaux et Forêts ont maîtrisé les 5 personnes qui faisaient fonctionner « l’usine » de production de charbon. Interrogés sur place, ces quidams ont expliqué qu’ils travaillaient pour un exploitant de bois qui résiderait au quartier Banconi. Ils ont avoué avoir coupé et stocké près d’une vingtaine de stères de bois souvent composées de karité. Ils sont aussi les artisans de tous les puits de charbon qui parsèment la forêt. Pour produire un kilogramme de charbon, il faut brûler 7 kilogrammes de bois.
Le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable a immédiatement pris des mesures pour mettre fin à cette entreprise de dévastation de la forêt classée. Il sera mis en place un dispositif de surveillance accrue de nos forêts et de lutte contre leur occupation et leur exploitation anarchique, a annoncé le ministre Keïta Aida M’Bo.
La dégradation du couvert végétal et de ses ressources a atteint un niveau alarmant dans notre pays à cause des actions illégales et néfastes des hommes. Si nous n’agissons pas maintenant, avec les effets couplés des changements climatiques qui nous affectent déjà à tous les niveaux, la situation sera irréversible dans quelques années, a alerté Mme Keïta Aida M’Bo. « Mais ce travail ne peut pas se faire sans les hommes et les moyens, mais aussi avec la collaboration des populations locales qui sont les plus touchées par les conséquences de la perte de la biodiversité due à l’exploitation anarchique des forêts », a-t-elle ajouté.
Le manque de moyens au niveau du service des Eaux et Forêts est frappant. Pour la surveillance des 80.000 ha de forêts (réserve de Kénié-Baoulé 67.500 ha, forêt classée de Talikourou, 13.500 ha), il n’existe qu’un poste forestier tenu par deux agents équipés d’une moto pour la patrouille. Alors que le ratio normal est de 1 agent pour 5000 ha. C’est pourquoi, le général Boureïma Camara a demandé d’étoffer l’effectif des agents des Eaux et Forêts. « Le nombre existant est dérisoire face au défi de notre mission », soulignera-t-il.
L’officier supérieur des Eaux et Forêts a estimé qu’il est nécessaire aussi d’augmenter les moyens matériels et financiers de son service afin de lui permettre d’assurer l’exécution correcte de ses missions de surveillance et de protection des forêts et des aires protégées, de veille à la bonne gestion des ressources forestières à travers l’encadrement et l’accompagnement technique des exploitants et l’application strict des textes.
Le ministre en charge de l’environnement a promis de tout mettre en œuvre pour aider le service des Eaux et Forêts à jouer son rôle de dernier rempart pour contre l’avancée du désert et faire reculer la déforestation. Parmi les exploitants illégaux qui ont été surpris sur place, deux d’entre eux ont été interpellés par le service local des Eaux et Forêts et remis à la direction nationale des Eaux et Forêts, à la grande satisfaction des populations riveraines des forêts. Ils seront retenus pour des besoins d’enquête afin de démanteler un important réseau d’exploitation illégale du bois.
C. A. DIA
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