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Mali: La mort de Zeid et Belmokhtar ne mettrait pas fin aux activités de leurs groupes
Publié le dimanche 3 mars 2013  |  AFP


© Autre presse
Abou Zeid, le responsable d`aqmi qui aurait été tué par l`armée française au nord-Mali.


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BAMAKO - La mort présumée de deux des principaux chefs islamistes dans le nord du Mali, les Algériens Abou Zeid et Mokhtar Belmokhtar, ne signifie pas pour autant la fin des activités de leurs groupes bien structurés qui devraient être dirigés à terme par leurs plus proches
lieutenants.

La mort au cours de combats dans le nord-est du Mali d'Abou Zeid et Mokhtar Belmokhtar, dit "Le Borgne", a été annoncée par les plus hautes autorités du Tchad, sans être confirmée par l'Algérie, la France et le Mali.

Tous deux, issus des groupes islamistes qui ont terrorisé l'Algérie dans les années 1990, ont été ensuite à la tête de leurs katibas (unités combattantes) respectives les maîtres d'oeuvre d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au Mali, où ils se sont implantés, au Niger et en Mauritanie.

Ils y ont commis depuis près de dix ans de nombreux enlèvements et exécutions d'Occidentaux, d'attentats ou tentatives d'attentats, s'y sont également livrés à divers trafics, dont celui de la drogue.

"Le Borgne", qui a perdu un oeil dans des combats en Afghanistan, a quitté Aqmi fin 2012, pour créer son propre groupe, "Les signataires par le sang", dont la première action d'envergure a été une prise d'otages massive et sanguinaire en janvier sur un site gazier du sud de l'Algérie, In Aménas.

Pendant les neuf mois d'occupation du nord du Mali en 2012 par trois groupes islamistes armés, dont Aqmi qui coordonnait leurs activités, ils ont été vus dans les grandes villes de la région, Gao et Tombouctou, où leurs partisans se sont livrés à de nombreuses exactions au nom de la charia (loi islamique).

Ils étaient à la fois concurrents et complémentaires, Abou Zeid étant considéré comme bien plus radical que Belmokhtar, plus attiré par l'argent que par la religion, selon des experts du terrorisme et de l'Afrique de l'Ouest.

Des experts qui soulignent que, si elle était confirmée, leur mort constituerait "un coup très dur" pour les islamistes armés dans le nord du Mali, mais certainement pas la fin de leurs activités.

Profil bas

"Ce sont deux leaders importants dans le dispositif terroriste. Leur mort pourrait démotiver les autres combattants et un noyau dur de combattants pourrait avoir été tué avec eux", déclare Gilles Yabi, responsable d'International Crisis Group (ICG) pour l'Afrique de l'Ouest, basé à Dakar.

"Mais le nord Mali n'est qu'une partie" de l'espace sahélo-saharien, théatre d'opérations d'Aqmi et autres groupes qui lui sont liés, souligne-t-il. "La neutralisation du nord du Mali ne veut pas dire neutralisation de tous les terroristes de la région qui peuvent se déployer dans d'autres pays comme l'Algérie et la Libye", selon Gilles Yabi, qui ajoute: "On a toujours eu des disparitions de leaders qui ont ensuite été remplacés".

Selon Mamadou Samaké, de l'université de Bamako, "les jihadistes vont dans un premier temps adopter un profil bas, mais cela ne signifie pas qu'ils disparaitront pour toujours. La guerre asymétrique se fait toujours sur la durée, et les jihadistes sont nombreux".

Abou Zeid, s'il était un chef important d'Aqmi au Mali, n'en était pas le responsable: il travaillait sous les ordres de l'Algérien Yahya Abou el-Hammam, désigné il y a quelques mois "chef d'Aqmi dans le nord du Mali" par le chef suprême de l'organisation, Abdelmalek Droukdel.

Après une période de deuil décrété par la hiérarchie d'Aqmi, cette dernière devrait désigner un remplaçant à la tête de la katiba Tarik Ibn Ziyad dirigée par Abou Zeid, probablement choisi parmi le carré de ses fidèles, tous Algériens comme lui et Droukdel.

Des notables et des sources de sécurité régionales citent en particulier "Abu Khalil", qui avait la confiance totale d'Abou Zeid, "C'est son éclaireur quand il voyage, mais ne le voit pas souvent avec lui", selon un notable régional.

Quant à Belmokhtar, qui avait récemment quitté Aqmi, il pourrait être remplacé par un de ses lieutenants en qui il avait une confiance aveugle, Hassan Ould Khalill, alias "Joulaybib", un Mauritanien, selon un journaliste de la région qui l'a connu. "C'est son bras droit. Il ne fait rien sans lui. Il est vraiment proche de lui", selon ce journaliste.

sd-stb-mrb/jpc

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