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Réunion d’information et d’échange du Parena sur la situation au Centre : Un état des lieux sans complaisance, des propositions concrètes
Publié le lundi 27 fevrier 2017  |  Le Républicain
Rentrée
© aBamako.com par Momo
Rentrée politique du PARENA
Bamako, le 20 février 2016 le PARENA a tenu sa rentrée politique 2016 au Palais de la culture
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Le Parti pour la renaissance nationale (PARENA) a organisé le dimanche 19 Février 2017 à la Maison des Ainés de Bamako, une réunion d’information et d’échange sur la situation qui prévaut dans la région de Mopti et dans les cercles de Ké-Macina et de Niono, dans la région de Ségou.




Ont pris part à cette réunion des responsables de plusieurs associations des régions concernées, notamment des peulh, Dogon et Bamana, ainsi que des associations de gestion des conflits et pour le développement. Ainsi suite à cette rencontre, un document précieux est en cours d’élaboration par le parti organisateur de ladite rencontre, prenant en compte les interventions des personnalités de plusieurs cercles, dont Mopti et Ké-Macina.
Parmi les participants on a noté également des députés et anciens Ministres, des universitaires, le Secrétaire Général adjoint des chasseurs du Kaareeri, et plusieurs éleveurs dont le président des éleveurs de Nyamana. En organisant cette rencontre, le PARENA souhaitait donner la parole aux ressortissants des zones affectées par le conflit, entendre leurs analyses et surtout leurs propositions de solutions. Les participants ont présenté un état des lieux – ce qui se passe chez eux –, un aperçu des causes, avant de formuler des recommandations pour une résolution durable de la crise. Le constat qui ressort des interventions des participants n’est pas reluisant.
La libération du nord du Mali du joug des djihadistes n’a pas eu l’effet escompté au centre. Peu de gens imaginaient qu’en 2017 – soit 4 ans après l’opération Serval – le centre du Mali se trouverait plongé dans un conflit qui s’aggrave de jour en jour. Le constat de l’absence de l’État dans la zone du delta s’est cristallisé avec l'impossibilité de tenir les élections communales de 2016 dans plusieurs localités. Les attaques ciblées contre des représentants de l'État, des citoyens, des notables, des élus et les forces de sécurité sont devenues courantes.
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Religion et Djihadisme : Kouffa un épouvantail ?
Ahmadou Kouffa (le chef présumé des djihadistes de la région) était à Konna le 10 janvier 2013 (veille de l'intervention Serval). Les jeunes qui ont combattu dans les rangs djihadistes en 2013 n'ont été ni désarmés ni pris en charge. Ils se sont cachés dans les villages avant de réapparaître avec leurs armes.
Pour certains intervenants, le Front de Libération du Macina n'existe pas, c'est une création des services étrangers "pour rendre le Mali ingouvernable" : "Ahmadou Kouffa n’est pas outillé pour une telle création". Pour d'autres, la nébuleuse djihadiste est une réalité dans la région.La religion est un des facteurs de la crise du centre du fait de l’existence et des actions d’Ahmadou Kouffa qui prône l’avènement d'un émirat islamique.
Centre du Mali : Plus de 170 écoles publiques fermées dans la région
Plus de 170 écoles publiques sont fermées dans la région : les enseignants ont peur. L'existence de nombreuses écoles coraniques avec maîtres et talibés (élèves) est une réalité palpable dans la région. La traversée des troupeaux dans le delta s'est effectuée cette année selon les règles édictées par les hommes de Ahmadou Kouffa. A cet égard, même si on ne le voit pas, la réalité Amadou Kouffa fait foi dans le centre du Mali.
Insécurité La paix ne se fera pas sans les populations
Beaucoup d'acteurs violents sont en fait des « opportunistes » qui profitent de l’absence des autorités pour substituer à elles et se livrer au banditisme. " Même si on installe Barkhane et la MINUSMA dans le Delta central, on n’y fera pas la paix, car on ne saurait faire la paix sans la participation des populations", selon des intervenants, des ressortissants. Selon eux, même si l’Etat est prévenu d’attaques imminentes contre des citoyens, il ne prend aucune disposition.
Mauvaise gouvernance : Le Mali un Etat failli
Selon un constat implacable et partagé, la mauvaise gouvernance aux niveaux national, régional et local est à la base de tout ce qui se passe : l’Etat absent, l'État injuste, l'État insuffisant et la corruption de ses représentants là où il existe. La non gouvernance : L'État n'assure pas son rôle de régulation, il est devenu un État racketteur. La justice : mal rendue, a provoqué frustrations, contestations et conflits.
L'indifférence de l'État : des associations locales ont adressé aux autorités nationales et régionales, à la Gendarmerie, à la Sécurité d'État des mémorandums et des lettres pour alerter au sujet de dangers. Ces correspondances adressées en 2013, 2014 et 2015 sont malheureusement restées sans suite. L'impunité est une caractéristique de la gouvernance au Centre.
Recommandations face au risque de déstabilisation du reste du Mali : L’implication des populations dans la recherche de solutions
L’implication des populations dans la recherche de solutions est le consensus qui s'est dégagé des échanges du forum. Le retour effectif de l’Etat et la réorganisation des forces de sécurité sont les thèmes phares.
Les risques d’une instabilité accrue et durable dans le delta central sont incalculables. Les déplacements forcés de populations dans cette zone avec ses 2,9 millions d’habitants déstabiliseront le reste du Mali et les pays voisins. Plusieurs scenarios sont possibles : déficit de la production agricole et renchérissement des prix des denrées partout au Mali (et dans la sous-région), climat d’insécurité permanent et traumatisme prolongé pour les populations vulnérables, conflit durable et violence accrue, déscolarisation forcée et recrutement d'enfants soldats, déplacement des conflits inter-ethniques au-delà de la région du Delta et déstabilisation généralisée.
L’implication des populations dans la recherche de solutions est le consensus qui s'est dégagé des échanges du forum. Le retour effectif de l’Etat et la réorganisation des forces de sécurité sont les thèmes phares. La justice et la bonne gouvernance sont également citées comme conditions du retour d'une paix durable.
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Les propositions émises par les participants :
l La bonne gouvernance par l’Instauration d’un État juste; le retour de l’Etat en termes d’administration, de justice et de services essentiels dans les localités abandonnées pour rassurer les populations; La libération des nombreux jeunes incarcérés du fait de la simple stigmatisation pour apaiser la situation; éviter le déni de réalités.
l Retour de l’État, les Préfets et sous-préfets doivent retourner à leurs postes et organiser en relation avec les populations la sécurité des localités; faire en sorte que la stigmatisation, l'amalgame et l'arbitraire cessent pour assurer et rassurer toutes les populations; la restauration de la confiance entre l’Etat et les populations, notamment les Forces armées et de sécurité, les juges, les agents des Eaux et Forêts.
l Dialogues Intercommunautaires
Forum régional dans la perspective de mettre en place les voies et moyens pour appuyer les autorités régionales pour endiguer le phénomène; mettre en place un cadre de dialogue et de concertation au niveau du Delta Central pour trouver ensemble les solutions idoines; éviter les querelles de leadership; dialoguer avec les chefs djihadistes locaux; dialoguer avec Ahmadou Kouffa; les programmes de la radio et de la télévision nationales doivent s'adresser à toutes les communautés du pays.
l Réorganiser la sécurité
Les FAMAS doivent s'appuyer sur la population. Elles doivent se réconcilier avec les populations; la diversité nationale doit être reflétée lors des recrutements dans l’armée; associer les populations à la sécurisation des zones où elles habitent.
l Une charte pastorale
Nécessité de légiférer pour actualiser la charte pastorale et faire en sorte qu’elle soit appliquée convenablement; il faut que les partis politiques se saisissent de cette question; baliser les couloirs de transhumance, aménager les gîtes d'étape en surcreusant les mares et les puits; sensibiliser les éleveurs sur les risques de conflits liés au retour précoce des troupeaux.
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