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Les familles des 4 otages demandent à la France d’ouvrir le dialogue avec Aqmi
Publié le lundi 4 mars 2013  |  AFP




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RENNES, Les familles des quatre otages enlevés au Niger en septembre 2010 par Al-Qaïda au Maghreb islamique ont plaidé lundi pour un dialogue avec Aqmi, mettant en position délicate le gouvernement français qui se refuse à céder "aux terroristes" au Mali.

Dans un communiqué diffusé au moment où les combats s’intensifient dans le
nord du Mali, accroissant leur angoisse, les familles de Pierre Legrand,
Thierry Dol, Daniel Larribe et Marc Féret ont estimé que la France devait
"donner à Aqmi des signaux clairs montrant une volonté de négocier, en lien
avec les sociétés Areva et Vinci".

Une position qui tranche avec la fermeté préconisée par le ministre des
Affaires étrangères Laurent Fabius. "Ce qui se joue au Mali est important pour
l’ensemble de l’Afrique parce que c’est là en particulier que nous montrerons
que nous ne céderons pas aux groupes terroristes", avait souligné le ministre
le 20 février, au lendemain de l’enlèvement de sept Français au Cameroun.

Pascal Lupart, qui préside le comité de soutien à Philippe Verdon et Serge
Lazarevic, deux autres otages enlevés en novembre 2011 au Mali par Aqmi, a
toutefois semblé prendre ses distances avec la position des familles des
quatre Français enlevés au Niger.

"Ça fait bientôt un an et demi que Philippe et Serge sont détenus et il n’y
a jamais eu aucune ouverture du dialogue de la part des ravisseurs quand ils
étaient en position de force", a-t-il dit. Il faut que les ravisseurs "sachent
qu’il n’y a plus qu’une porte de sortie, celle de la reddition", a déclaré M.
Lupart.

Mais pour René Robert, grand-père maternel de Pierre Legrand, "on considère
que les opérations militaires, de force, ne parviendront pas à sauver les
otages". "Après les opérations militaires, a insisté M. Robert, il faut une
pause, qu’il y ait une stratégie qui au lieu d’être une stratégie de force,
soit une stratégie d’ouverture de dialogue".

Pascale Robert, la mère du jeune homme qui aura 28 ans en avril, a renchéri
en demandant à François Hollande "de marquer un temps de pause pour dialoguer
avec les combattants restants, et sauver nos proches plutôt que d’aller
combattre à l’aveuglette en prenant le risque de mettre leur vie en danger."

"On s’appuie maintenant sur deux engagements du président de la
République", a-t-elle poursuivi. "Son objectif était d’éliminer les chefs
d’Aqmi, ce qui pourrait être chose faite si on considère que deux d’entre eux
sont annoncés tués, mais le deuxième objectif était bien de ramener (les
otages) sains et saufs à la maison".

René Robert s’est également dit "convaincu que peut-être grâce à la
pression qui a été conduite", les jihadistes sont peut-être "plus aptes à
accepter de négocier".

Et, estime-t-il, si la négociation ne peut pas être conduite directement
par lÉtat, il faut que celui-ci sollicite le groupe Areva et la société Satom,
filiale de Vinci, pour lesquels les otages travaillaient. Ils avaient été
enlevés à Arlit, un site d’extraction d’uranium. Areva et Vinci se sont
refusés à tout commentaire pour "raisons de sécurité".

A l’appui de leur requête, les quatre familles ont exprimé "leur angoisse
sans cesse grandissante", "au regard des événements militaires dans l’Adrar
des Ifoghas", région montagneuse du nord du Mali.

Un sentiment qu’avait déjà confié M. Robert samedi, après l’annonce de la
mort au Mali de l’Algérien Abdelhamid Abou Zeid, l’un des principaux chefs
d’Aqmi, mort jugée "probable" lundi par le chef d’état-major des armées,
l’amiral Edouard Guillaud, et confirmée par un jihadiste, sous couvert
d’anonymat.

Interrogé sur Europe 1, l’amiral Guillaud a affirmé ne "pas savoir où se
trouvent les otages" tout en assurant qu’ils n’étaient pas à l’endroit où les
forces militaires "frappent". "Nous organisons nos opérations uniquement pour
être sûrs de pouvoir les préserver", a-t-il insisté.

"Nous restons pleinement mobilisés pour obtenir la libération de nos
compatriotes", a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay Philippe Lalliot. "Le
président de la République et le ministre des Affaires étrangères ont à
plusieurs reprises rappelé notre détermination et la nécessité de travailler
dans la discrétion, condition de l’efficacité".
hg-ame-bur/am/bar

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