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L’Indépendant N° 3213 du 4/3/2013

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Conditions de vie des populations déplacées dans la 5 e région : A Mopti les déplacés dans les familles d’accueil broient du noir
Publié le lundi 4 mars 2013  |  L’Indépendant




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A Mopti, plusieurs personnes déplacées dans les familles d’accueil n’ont bénéficié d’aucun soutien depuis leur arrivée dans la région. La majorité vit dans des conditions précaires. Le constat a été fait lors d’une série de visites dans les familles d’accueil par le Réseau des communicateurs traditionnels pour le développement (RECOTRADE). Les problèmes sont nombreux. Il s’agit, entre autres, de l’insuffisance de nourriture, de la prise en charge médicale et surtout du manque de logement pour certains.

Si au camp des déplacés situé à Sévaré la population mange sa faim, tel n’est pas le cas de celle vivant dans les familles d’accueil à Mopti. Et ce n’est pas la famille Maiga qui nous dira le contraire. Dans une maisonnette située au quartier Gangal, la famille Maïga héberge huit déplacés dont six enfants. Selon la maitresse de maison, Nana Touré qui a accueilli son frère et ses deux femmes, elle n’a reçu aucune aide. » Ils ont été recensés dès leur arrivée depuis un an mais ils n’ont eu aucun soutien « a-t-elle indiqué. « Vous-mêmes vous voyez la maison est petite, nous dormons les uns sur les autres. Ce sont nos frères ont ne peut pas les jeter dans la rue, on s’y fait » nous a-t-elle lancé triste. « Aujourd’hui notre premier souci c’est comment trouver à manger « ajoute telle.

La deuxième famille d’accueil visitée est dénommée Adiabiyerkoy. Ici, la dame Adiabiyerkoy héberge six déplacés dont des élèves qui ont repris le chemin de l’école. Selon notre interlocutrice, elle se débrouille tant bien que mal à trouver à manger à ses neveux et nièces. « Même s’ils tombent malades je suis obligés de payer les frais de consultations et les ordonnances. Je n’ai aucune source de revenu. Ces enfants m’ont été envoyés par leurs parents qui sont restés à Tombouctou » a relevé Mme Adiabiyerkoy. La situation n’est pas reluisante non plus chez monsieur Maïga à Mossikoré commerçant de son état qui héberge trois ménages venus de Gao. » Nous avons été obligés de prendre des chambres en location pour loger nos déplacés. Avec cette période de vache maigre c’est vraiment dur pour nous » a affirmé Maïga. « Tous les jours je dois me débrouiller pour trouver à manger à 15 personne « a-t-il dit. Avant de souligner qu’ils sont oubliés. « Tous les jours nous voyons des remises de don à la télé. Mais nous on ne reçoit rien. Une seule fois nous avons reçu des nattes et des moustiquaires » a-t-il précisé. Soudain, une jeune fille au teint clair déplacée de son état s’invite aux débats. Elle a évoqué ses difficultés par rapport à sa scolarité. » Elle a fait savoir qu’on les renvoie souvent à la maison parce qu’elle ne parvient pas à fournir des dossiers. Nous avons tout laissé à Gao, on cherchait à sauver nos vies. Nous n’avons même pas amené nos actes de naissance avec nous « s’indigne t-elle.

D’autres familles comme celle de Amadi Kébé Diarra ont aussi reçu la visite des caravaniers. Ici les enfants déplacés suivent normalement les cours le seul problème soulevé est celui de l’alimentation.

Mopti comme la plupart des villes qui accueillent des déplacées est confrontée à un problème de gestion. La plupart des résidents se sont faits passer pour des déplacés pour bénéficier des dons. La chargée du recensement du Recotrade à Mopti, Mme Lalia Touré, a soutenu que le problème des déplacés de Mopti est difficile à gérer. A l’en croire la population de Mopti se fait passer pour des déplacées. Toute chose qu’elle trouvé regrettable et non catholique.

Il faut noter que suite à la crise et aux conflits armés dans la partie nord du Mali, les populations des régions de Ségou, Mopti et de Gao continuent de souffrir des problèmes de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Selon les estimations du Haut Commissariat aux Réfugiés, 90% des personnes déplacées sont hébergées dans des familles d’accueil dans les régions de Ségou, Mopti, Gao et du district de Bamako. Une autre source humanitaire rapporte que la plupart des personnes) déplacées dans le Sud sont installées à Mopti (24 540 personnes), soit 54% des personnes déplacées, à Bamako (9919 personnes). Soit 20% des personnes déplacées et à Ségou avec (8 400 personnes), soit 17% des personnes déplacées. De la même manière, les personnes déplacées, du fait de la montée de l’insécurité, ont trouvé refuge dans les principales villes autour de Gao. Ce qui provoque, une grave crise humanitaire avec une forte pression sur les ressources limitées des communautés d’accueil, qui souffrent déjà de l’insécurité alimentaire et du manque de services de base, notamment l’éducation, la santé, l’eau. Le ministère de l’Action humanitaire doit redoubler d’effort afin de venir au secours des plus vulnérables.

Rappelons que les visites étaient couplées aux séances de sensibilisations sur les gestes qui sauvent. A savoir les bonnes pratiques en soins essentiels dans la communauté en direction des populations déplacées et des communautés autochtones notamment les enfants et les femmes enceintes.

Cette visites aux déplacées dans les familles d’accueil entre dans le cadre de la caravane humanitaire initié par le réseau des communicateur traditionnels pour le développement du 25 au 28 février.

Ramata TEMBELY

Envoyée spéciale

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