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Immigration: les rapatriés décrivent l’enfer libyen
Publié le mercredi 8 mars 2017  |  Le Canard Déchaîné
Arrivée
© aBamako.com par A S
Arrivée de 150 Maliens de Libye
Bamako, le 30 décembre 2016 150 Maliens rapatriés de libye sont arrivés à l’école de Sogoniko
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Officiellement, 163 Maliens de Libye, accueillis jeudi dernier par les autorités, ont volontairement regagné la patrie. Pourtant, les rapatriés dépeignent une autre réalité, contrairement à celle savamment ventilée par les autorités.

Tortures, harcèlements sexuels, viols, extorsion de fonds, meurtres. Au micro de notre confrère de la Radio Fr3, les rapatriés maliens de la Libye décrivent l’enfer dans lequel ils ont vécu avant de ‘’ fuir ’’ le pays. Contraints de tout abandonner pour rentrer au pays pour ne pas y laisser leur vie. On peut difficilement parler de «retour volontaire» dans ces conditions. De décembre 2016 à mars 2017, en quatre mois, 322 Maliens ont pu fuir la Lybie. Plus souvent, grâce à l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), que grâce aux autorités maliennes.
«Même avec les pièces en règle, les Maliens sont pris et jetés en prison, en Lybie. Quand tu te rends à l’ambassade pour déclarer l’arrestation d’un compatriote, on te traite, dans le meilleur des cas, comme un malpropre, sinon tu n’as même pas d’interlocuteur. Les difficultés rencontrées par les Maliens sont le fait des autorités maliennes parce que nos compatriotes sont abandonnés. Personne ne sait, aujourd’hui, combien de Maliens sont emprisonnés dans les prisons libyennes. Tout ce que les autorités disent ici c’est du cinéma. Car sur le terrain, il n’y a personne», raconte Brouba Diakité de Kita, un des rapatriés du jeudi dernier.
«Dans les prisons libyennes, nous cuisinons le riz avec les mêmes pelles que nous utilisons pour enterrer les morts», raconte un autre rapatrié. «Savez-vous que les gardes interrompent votre prière parce que vos proches ne leur ont pas payé l’argent. Et ces mêmes gardes demandent des faveurs sexuelles aux détenus mâles. Quant aux femmes détenues, elles sont violées, parfois collectivement», raconte-t-il, en se demandant si la Libye est réellement un pays musulman.
Les rapatriés ont été transportés dans la cour de la Protection Civile de Sogoniko et en plus de l’avion affrété, l’OIM a donné à chaque rapatrié 38 400 FCFA pour regagner sa famille, a indiqué Nouhoum Daou, assistant aux opérations de l’OIM-Mali et chargé de la coordination du rapatriement des migrants.

Mamadou TOGOLA

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