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Bendougou et Sitafourou : Le régime impose l’enfer aux populations
Publié le jeudi 9 mars 2017  |  Le Pays
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Bendougou et Sitafourou dans la commune de Soroma. Ces deux villages sont situés à quelques 130 kilomètres de Kayes et 300 kilomètres de Bamako. En ces lieux, des comportements qui poussent à la désobéissance civile sont entretenus par l’Etat malien. A Bendougou, ils sont oubliés par le régime malgré qu’ils paient régulièrement leurs impôts. Ils reçoivent à tout moment la visite des bandits. La preuve, entre Bendougou et Sandaré d’une distance de 20 kilomètres, il y a eu plus de 7 morts en un laps de temps. L’Etat est absent. Pas de gendarmerie, de garde nationale etc. Hôpital, routes, écoles, château d’eau etc. Toutes ces réalisations sont l’œuvre des habitants du village de Bendougou. A Sitafourou, le grenier du village contenant les céréales a été brûlé sur la base d’une grosse de justice. Un acte qui viole toutes les conventions internationales. Et cela se passe dans ce monde du 21e siècle !

Il y a deux semaines, le Chroniqueur Ras Bath s’est rendu dans la commune de SOROMA à Bendougou et Sitafourou sur invitation des jeunes de ces villages pour s’enquérir de l’enfer vécu par les habitants.



Première étape, Bendougou. En ce lieu, les habitants, à l’accueil de Ras Bath et sa délégation, étaient habillés en teeshirt blanc avec la photo d’un jeune : Feu Ibrahim Danfaga. Ce jeune homme est le dernier des 8 habitants du village tués par des bandits armés entre Bendougou et Sandaré. Aucun poste de sécurité ne s’y trouve. Les habitants vivent la peur dans le ventre. Ils reçoivent quotidiennement la visite des hommes en arme qui commettent leur forfait et disparaissent dans la nature sans craindre qu’ils feront face un jour aux forces de sécurité de l’Etat malien. Dans ce village compte tenu de l’exacerbation de la situation, les notables avaient saisi les autorités compétentes afin de mettre en place un poste de gendarmerie capable de les sécuriser. Les démarches ont commencé depuis le temps de Salif Traoré, actuel ministre de la Sécurité intérieure, qui était à l’époque gouverneur de la région de Kayes. Des promesses, mais rien n’y fit ! Et aux dernières nouvelles, les autorités administratives ont proposé une seule condition de présence des forces de sécurité dans le village. Que Bendougou construise des locaux des porteurs.

Comment un Etat peut entretenir l’injustice entre les fils d’un même pays jusqu’à ce point ? Les habitants du village paient régulièrement leurs impôts alors où vont ces sous ? Inacceptable, en ce 21e siècle, l’est aussi la manière dont les impôts sont payés. Cela fait penser au temps de la colonisation. L’Etat envoie des porteurs d’uniformes, armes dans les mains, récupérer les sous de gré ou de force. Ceux qui sont incapables de pays sont amenés sur la place publique, N’Guèlèkôrô, humiliés et envoyés en prison.

Aujourd’hui les habitants du village sont meurtris. Ils sont laissés à leur triste sort. Ils sont obligés d’assurer leur développement, avec des investissements dans les infrastructures prioritaires à hauteur de centaines de millions, mais aussi leur sécurité. Les élus, députés de Bafoulabé, qui doivent porter haut leur doléance, les notables de Bendougou jurent n’avoir jamais reçu leur visite. Ils sont : Makan Ouley Traoré, Boubacar Diakiné Sissoko, Kissima Keïta. Ces hommes, par leur geste, ont trahi leurs frères qui vivent dans la terreur sans moyens de défense.

Pour le jeune homme d’une vingtaine d’année froidement abattu par les bandits, Ibrahim Dafaga, pour des raisons inconnues, les gendarmes de Sandaré selon des informations, ont fait le constat et autorisé l’enterrement du corps. Il n’y a pas eu de suite, pas d’ouverture d’enquête et les habitants du village disent n’avoir jusqu’à présent pas reçu la présence d’aucune autorité compétence pour des circonstances pareilles.

La seconde étape de Ras Bath a concerné le village de Sitafourou. En ce lieu, une partie du village a été complètement démantelée. Cela suite, disent-ils, à un différend réglé par la justice. Une grosse a été donnée autorisant la démolition des habitations. Dans cette aventure inhumaine, les habitants ont impuissamment assisté à la destruction de leur grenier rempli de céréales. Chose incompréhensible ! Comment peut-on détruire le vivre de toute une population quelle qu’en soit la nature du problème ? Un tel acte est condamné par toutes les conventions internationales des droits de l’homme.

Dans une vidéo dont nous détenons copie, les images lors de la visite de Ras Bath dans ces deux villages sont écœurantes. Elles poussent à une seule chose : la désobéissance civile. Mais la colère ne doit prendre le dessus sur la raison. Raison pour laquelle Ras Bath a appelé les populations à arracher leur droit à l’Etat par tous les moyens passifs possibles.

Au Mali, de telles scènes se passent dans beaucoup de nos villages. Nos frères victimes ne savent pas à quel Saint se vouer. Un Etat impuissant quand il s’agit des pauvres mais très actif lorsqu’il s’agit des tenants du pouvoir. Voilà à quoi nous faisons face dans le Mali d’IBK et ses alliés.

L’Etat doit changer à temps pour ne pas rendre les paisibles citoyens des bêtes féroces qui déstabiliseront tout sur leur passage lorsqu’elles se lèveront pour arracher leur part au régime.

A bon entendeur salut !

Boubacar Yalkoué

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