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La Nouvelle République N° 267 du

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Gestion de la situation d’après guerre : Quel sort pour les mouvements d’autodéfense ?
Publié le mardi 5 mars 2013  |  La Nouvelle République




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Le nord de notre pays se libère petit à petit du joug islamiste et des narcoterroristes, qui l’ont écumé pendant près de 9 mois. Et plusieurs points sont identifiés comme étant les plus épineux dans la gestion de l’après crise. Certains parlent de négociations, d’autres de réconciliation et de reconstruction du tissu social sérieusement atteint. Mais une question cruciale qui mérite beaucoup plus d’attention que toutes ces dernières semble être auscultée, il s’agit du sort des forces d’autodéfense créées au lendemain de la prise des régions du nord du Mali, pour libérer et défendre les territoires occupés.

Parmi ces milices on peut citer le Ganda Koy, le FLN ou encore du Ganda Izo. Cette dernière semble être la plus crédible et la mieux organisée que les autres et totalise un effectif avoisinant les 2000 combattants.

Aujourd’hui, où la guerre contre les islamistes semble touchée à sa fin, la gestion de ces forces d’autodéfenses bien formées et certainement bien armées se pose avec accuidité même si les autorités jouent à la politique de l’autrûche, force est de reconnaître que la question de leur gestion est cruciale, sensible et mérite une attention particulière. Au risque d’avoir des jeunes bandits bien formés au combats de self défense et aux maniements des armes dans la nature.

De leur coté le Ganda Koy dont nous avons rencontré le président, Ibrahim Abba Kontao pense que « les milices ne sont pas là pour s’amuser, car nous injectons toutes nos économies dans leur entretien et formation ». selon lui, Pourquoi il est devenu nécessaire que des forces d’autodéfense se créent ? Parce qu’en 1994, il a fallu Ganda Koy pour aider l’armée nationale dans le rattissage, a t-il repondu.

Avant d’ajouter que les touaregs ont crée la rebelion mais aujourd’hui, meme s’ ils sont depassés par les evenements, mais c’est parce que les mouvements d’autodéfense n’existaient plus. Et que c’est dû à la démilitarisation du nord incluse dans les différents accords signés entre eux et l’Etat, donc les rebelles ou islamistes sont logiques dans leurs actions, car ils ont été encouragé dans ça.

M. Ibrahim affirme que le mouvement dont il a la charge, le Ganda Izo (enfant du terroir) est né avant les evenements du nord pour lutter contre le vol de bétail et autres formes de banditisme dans le nord.

Selon lui, en janvier et février derniers, l’armée a utilisé son mouvement, Ganda Izo pour executer des missions sensibles dans le nord et qu’aujourd’hui, elle fait semblant de pas le reconnaitre, les autorités militaires sont conscients de ça.

Il affirme que ces éléments connaissent le terrain et les populations du nord mieux que quiconque, car ils sont tous issus de ces zones. Mais qu’aujourd’hui, l’armée a peur de leur donner les premiers rôles.

« Quand Gao tombait, les combattants du Ganda Izo étaient les derniers à quitter la ville. Ils étaient engagés et veulaient se battre » a-t-il dit.



« Le Ganda Izo pour nettoyer les villes »

Aujourd’hui, les forces militaires engagées dans le nord sont confrontées à des sérieuses difficultés, avec une nouvelle forme de terrorisme « la guerria urbaine » avec des kamikazes prêts à tout pour atteindre leurs objectifs. Toute chose qui complique un peu les efforts de la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) et angoisse les populations qui étaient galvanisées par la fuite des islamistes.

Pour le président du Ganda Izo « Juste après la prise des villes du nord l’armée pouvait se réarmer et retourner récupérer le nord en s’appuyant sur les mouvements déjà en place à savoir le Ganda Izo et autres. Mais, Il y a beaucoup de maliens qui pensaient que c’était pas une bonne chose. Ils pensaient qu’on envoyait les enfants à la boucherie. Avec l’occupation, les resistances dans les villes étaient l’œuvre de nos elements sous couverture, pour leur sécurité ».

Il pense que les islamistes se sont evaporés dans la nature sans combattre, donc ils ne sont pas morts malgré la force de frappe de la France. Ils sont dans les villages, et les hameaux. Et qu’avant de fuir, Ils ont eu tout le temps de cacher des armes dans les villes et d’endoctriner des populations. Que les actions kamikazes ne sont pas finies, il y en aura certainement comme à la police ou à la mairie, car les islamistes ont des caches d’armes que Ganda Izo peut aider à retrouver. Et que leurs jeunes combattants ont pris des islamistes en fuite qu’ils sont remis à l’armée.

La guerria plutôt que la guerre

Notre interlocuteur pense que ce n’est pas la guerre qu’il faut mener aujourd’hui mais une guerria dans les rues et dans les cases.

Il est formel qu’« Il faut utiliser les autochtones pour débusquer les islamistes. C’est le bon moment de remettre le mouvement Ganda Izo en scelle pour rattisser large. Il faut donner la chance à ces jeunes patriotes de retourner dans leurs villages traquer les islamistes ».

Toute chose qu’autorités politiques et militaires clament aujourd’hui à savoir la collaboration sans étroite des populations avec l’armée pour dénicher l’ennemi de sa tannière.

« Les jeunes combattants dans la nature, une bombe à retardement »

Ibrahim Kontao soutient qu’après 10 ou 11 mois de formation, les jeunes combattants du Ganda Izo sont aguerris, qu’ils n’ont peur de rien et ne tolereraient jamais des vols dans leurs localités.

Il pense qu’il faut utiliser cette force que constitue ces jeunes et la canalyser au lieu de dire au président Dioncounda que c’est du folklore.

Il ajoute que les jeunes sont pressés de partir au front, et qu’ils auront du mal à les retenir plus longtemps, car ils ont leurs camarades qui sont déjà sur place avec qui ils sont en contact permanent.

Qu’aujourd’hui, ces jeunes combattants aguerris dans la nature constituent un gros risque, car ils sont bien formés et mieux vaut les canalayser et les controler que de les laisser à eux-mêmes dans la nature.

Pour ce qui est des efforts de reconcilliation, devenu le cheval de batail de certains, Ibrahim pense que le meilleur moyen d’y parvenir est de s’apaisentir sur ces jeunes en les formant à la sensibilisation pour recoudre le tissu social, c’est la seule alternative.

Il conclu qu’ils préparent le redéploiement des jeunes combattants au nord pour aider l’armée mais pas sans formation. Et que pour ce faire, ils y travaillent avec certaines organisations de défense des droits de l’Homme. Histoire déviter de jeter des dangers potentiels dans la nature.

Dans tout les cas, force est de reconnaitre que ces jeunes gens sont des bons soldats sans uniformes et constituent un danger permanent pour la stabilité et la sécurité des personnes et de leurs biens dans les régions du nord. Et qu’il est impératif que l’Etat s’assume et de trouver une solution idoine à leur sort. Sinon, il y a péril en la démeure. Affaire à suivre.

Harber Maïga

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