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Grève dans les hôpitaux: « Vous aurez notre mort sur la conscience! »
Publié le mercredi 15 mars 2017  |  Le Canard Déchaîné
Cérémonie
© aBamako.com par Androuicha
Cérémonie de lancement du Projet 1 du P2RS
Bamako, le 16 décembre 2015 au CICB. Le ministre du Développement Rural a présidé la cérémonie de lancement des activités du Projet 1 du Programme de Renforcement de la Résilience à l`insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel. (P2RS)
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Les hôpitaux sont paralysés depuis le 09 mars. Non contents de la sourde oreille faite par le gouvernement face à leurs doléances, les deux syndicats de la Santé sont en grève illimitée. Les couloirs de l’hôpital du Point G, de l’hôpital du Mali ou encore du CHU Gabriel Touré sont devenus des mouroirs. Pendant ce temps, les membres du gouvernement prennent au petit-déjeuner des biscottes avec du fromage blanc, accompagné de Kiwi, à côté d’un verre de thé.



8h, lundi dernier au CHU Gabriel Touré, les taxis arrivent en cortège. Les malades et leurs accompagnateurs se bousculent à l’entrée principale. C’est l’affluence habituelle des lundis. Du moins, à première vue. Car, à l’intérieur, les chaises du hall d’accueil qui refusent du monde, d’ordinaire, sont vides. Assis en blouse blanche, un homme apostrophe tous ceux qui tentent de franchir ce seuil: «y a pas travail !». Cette phrase, prononcée avec une telle banalité qu’on jurerait que l’homme est indifférent au sort des malades.
«Un médecin doit-il aller en grève?». Arrêté du côté droit de la sortie, un sexagénaire pose la question à ses interlocuteurs, assis, eux, sur le banc des chauffeurs de taxi pour Point G. L’homme tient à la main, une grande enveloppe kaki sur laquelle, on peut lire: «Radiographie». «Ce sont les dirigeants qui sont mauvais. Dans ce pays quand tu ne dis rien, tu n’as rien», rétorque un des interlocuteurs. «Oui, mais tous ceux qui sont en grève, sont dans les cliniques, en ce moment. Ce n’est pas normal. C’est pourquoi Moussa Traoré avait interdit les cliniques privées», répond l’homme, en haussant le ton. Avant d’aider son garçon muni d’une béquille en bois, à monter dans un taxi.
Mme-Diarra-Raky-Talla
La pomme de la discorde

Le Syndicat national de la santé, de l’Action et de la Promotion de la famille (SNS-AS-PF) et la Fédération des Syndicats de la Santé et de l’Action Sociale (FESYSAM) demandent une augmentation de primes. Selon le Pr Mamady Kané, Secrétaire général du SNS-AS-PF, il s’agit du point 9 du cahier des doléances soumis au gouvernement. Les syndicalistes exigent l’augmentation des primes de fonction spéciale, de garde et de monture ainsi que l’intégration des émoluments des bi-appartenant dans le salaire. Après 21 jours de négociation, le gouvernement propose une hausse de 25% sur les primes. Pour les syndicalistes qui réclament une hausse de 100%, c’est peu. Très peu.
Pourtant, certains points avaient fait l’objet d’accord. Il s’agit entre autres: du maintien et l’extension des ristournes; l’octroi d’autorisation et de congés de formation à tous les travailleurs ayant respecté la réglementation. le paiement des primes de grade des agents de santé chargés du contrôle sanitaire de la maladie à virus Ebola; l’abrogation de mutation abusive de syndicalistes en cours de mandat.
Le gouvernement continue la politique de la sourde oreille. Le dialogue est rompu avec les syndicats. Madame le ministre, vous qui avez reçu, la semaine dernière, le Yéléni d’Or de la Santé, la population a le regard tourné vers vous. Le désespoir engendré par le silence, votre silence, les tue plus vite que la maladie. Elle, qui n’a droit qu’aux hôpitaux publics pour se soigner, attend dans le couloir de la mort. Les morts, vous, Madame et tout le gouvernement, en avez sur la conscience. Elle pèse chaque jour de grève qui passe.

Mamadou TOGOLA

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