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Sergent Amadou Diallo de Fafa. Celui dont la mort a précipité la chute du nord du Mali en 2012
Publié le lundi 20 mars 2017  |  L’enquêteur
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L’annonce de la mort du sergent Amadou Seydou Diallo, chef d’Etat-major du mouvement d’autodéfense armé Ganda Iso, près d’une mare située à 5 km de Tin-Hama sème la panique dans les rangs de l’armée régulière qui, malgré le massacre d’Aguelhok, tenait bon jusqu’alors face aux indépendantistes du MNLA et leurs alliés d’Aqmi et d’Ançar-Eddine.

Quatre jours plus tard, le 30 mars et le 1er avril 2012, comme des châteaux de carte, les villes de Gao et de Tombouctou tombent entre les mains des terroristes…pour au moins neuf mois d’occupation.
Après deux mois d’intenses combats entre l’armée régulière malienne et les groupes rebelles et terroristes dans la région de Kidal, la ville d’Ansongo, dans la région de Gao est menacée par les rebelles qui y visent un homme qui a constitué par le passé une terreur pour les voleurs de bétail essentiellement touaregs et donc pour leur communauté : le sergent Amadou Seydou Diallo de Fafa, chef militaire du mouvement d’autodéfense armé Ganda Iso (les enfants du pays).
Dans la matinée du 25 mars 2012, à la demande de l’armée malienne qu’ils appuyaient pour leur connaissance du terrain notamment, un convoi du mouvement d’auto-défense majoritairement peule Ganda Iso est en mission de reconnaissance avec l’armée malienne dans le secteur de Tin-Hama, à une cinquantaine de kilomètres d’Ansongo.
Mais, la tête de l’homme étant mise à prix par les rebelles et leurs alliés narcoterroristes, déterminés à porter un coup dur au regain de confiance au sein de l’armée régulière, ses moindres mouvements sont rapportés aux ennemis par des collabos et indics déguisés en civils innocents.
En guerrier téméraire, l’enfant de Fafa pilotait l’équipe de patrouilleurs composés de 100 hommes et de 13 pick-up. Près d’une mare située à 5 km de la ville de Tin-Hama, la patrouille tombe sur une embuscade tendue par des combattants rebelles et leurs alliés terroristes. Le véhicule de celui que certains appelaient le lieutenant Amadou Diallo aurait été détruit d’entrée par une roquette. Les rebelles au nombre 400 combattants et à bord de 46 pick-up lourdement équipés, avaient à leur tête un déserteur de l’armée malienne, bien connu du sergent Amadou Diallo. Il s’agit du lieutenant-colonel M’Barek Ag Akly, qui appartenait comme le sergent Diallo au corps de la Garde Nationale.
A l’issue des combats, les corps sans vie du chef militaire de Ganda Iso Amadou Seydou Diallo et de cinq de ses hommes sont retrouvés. Il s’agit de son chauffeur N’Tjo Diarra, de Mamadou Hamadou Maiga, de Mahamane Touré, de Mohamed Dicko, d’Abdoul Karim Alhousseyni Touré.
Les rebelles déplorent une vingtaine de morts, mais l’issue de la bataille de Tin-Hama a été très déterminante dans la suite de la guerre qui opposait alors l’Etat malien à des rebelles sécessionnistes appuyés par des alliés narcoterroristes d’Aqmi et d’Ançar-Eddine. La mort du lieutenant Diallo finit par démobiliser les troupes maliennes au front, déjà traumatisées par le massacre sauvage à Aguelhok de leurs frères d’armes deux mois plus tôt. Pour ne rien arranger à la situation, le coup d’Etat militaire du CNRDRE du 22 mars 2012 a porté un coup dur au commandement militaire positionné à Gao.
Conséquences immédiates de la mort du sergent Amadou Seydou Diallo, les mouvements rebelles et leurs alliés prennent sans combattre les positions de l’armée malienne. Gao est tombée le 30 mars 2012. Tombouctou, deux jours plus tard. De son côté, le mouvement, sans meneur, est miné par des querelles de leadership et se disloque. Il ne réussira jamais à se reconstituer véritablement. C’était l’objectif des rebelles.

Boniface Dembélé
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