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Moussa Alassane Diallo, Président Directeur Général de la BNDA : « Pour le financement des entreprises, c’est aux banques de s’adapter aux PME… »
Publié le vendredi 24 mars 2017  |  Le Tjikan
Cérémonie
© aBamako.com par Androuicha
Cérémonie d`ouverture de la 6è édition de la journée des banques et établissements financiers du Mali
Bamako, le 03 juin 2016 au parc des Expositions. Il a été procédé à l`ouverture de la 6è édition de la journée des banques et établissements financiers du Mali autour du thème: financement des projets structurants pour une croissance économique soutenue et durable.
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Lors de la 7ème rencontre entre les dirigeants de banques et établissements financiers et les patrons de presse dans la capitale des balanzans, nous avons recueilli les impressions de Moussa Alassane Diallo, Président Directeur Général de la Banque Nationale de Développement Agricole (BNDA) non moins président de l’Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers du Mali (APBEF). Aussi, il nous a parlé des défis et contraintes liés au financement des entreprises. Lisez plutôt.
Le Tjikan : Que peut-on retenir de cette 7ème rencontre entre les banques et la presse ?
Moussa Alassane Diallo : Je pense que je dois commencer par saluer le ministre de l’Economie des Finances qui a accepté de faire le déplacement à Ségou pour présider la cérémonie d’ouverture de cette 7ème édition de la rencontre banque-presse. Mais aussi de participer personnellement aux travaux et aux débats. Ensuite, je voudrais remercier l’ensemble des directeurs de publication de la presse privée pour avoir accepté de participer à cette activité. Nous sommes à notre 7ème édition et cette initiative a été prise par l’Association des Banques pour assurer à la fois une meilleure information, une meilleure sensibilisation et même une éducation financière des populations.
Egalement, on cherche à travers ces rencontres, à traiter toutes les questions liées au développement de la bancarisation de façon à assurer un développement économique et social harmonieux du pays. Nous avons compris très tôt que la presse est un instrument, un canal par lequel les banques peuvent passer pour assurer à la fois la promotion et le développement des produits et services bancaires. Donc, si nous regardons le métier du banquier et du journaliste, il y a une forte convergence entre les deux.
C’est cette convergence qu’il faut assurer. Et c’est cette synergie d’action que nous avons cherché à mettre en place à travers un partenariat au seul intérêt du développement économique du Mali par la promotion des produits bancaires, par le développement des services bancaires et des services financiers. Donc cela fait 7 ans que nous conduisons ce chantier et je pense que nous avons obtenu des résultats extrêmement importants parce que aujourd’hui, le ministre dans son discours d’ouverture, a demandé officiellement que cette initiative soit institutionnalisée.
Donc, au delà des hommes qui passent l’APBEF va rester, la profession des journalistes va rester. Nous, on a eu à allumer ce flambeau, il faut que cela soit une continuité pour assurer toujours cette synergie d’action entre la presse et le système financier du Mali dans l’intérêt du développement économique et social du pays. C’est le défi que nous voulons relever et c’est pour cela que je suis très heureux. Depuis 7 ans, nous conduisons cette initiative et depuis 7 ans, nous avons des résultats assez probables.
Pourquoi le thème « financement bancaire des entreprises : défis et opportunités » ?
Le financement de l’économie passe par le financement des entreprises, des ménages et de l’Etat. Voilà les trois agents économiques. Lorsqu’on parle des agents économiques, il s’agit de ceux qui constituent le tissu économique. L’Etat est un agent économique, les entreprises sont des agents économiques et les ménages sont des agents économiques. Alors, lorsqu’on n’assure pas le financement de ces trois agents économiques, on ne peut jamais obtenir une croissance économique durable et inclusive.
C’est la combinaison du financement de ces trois agents qui assure à un pays, une croissance durable. Et c’est ce qui est traduit par la lutte contre la pauvreté et l’amélioration du revenu des populations. Donc, le financement bancaire des entreprises est une problématique qui est posée au Mali parce qu’il y a beaucoup de critiques, beaucoup d’observations sont faites aux banques, disant que les banques ne financent pas assez l’économie. Quelque part, ce n’est pas faut. Pourquoi ? Aujourd’hui, 80% des entreprises sont des PEM-PMI et ces PEM-PMI sont dans le secteur informel.
C’est ce secteur qui n’est pas financé. Alors quand vous ne financez pas 80 % dans une économie, les gens ont le droit de dire que l’économie n’est pas financée. Par contre, les banques aussi financent l’économie car le financement bancaire de l’économie est passé de 1175 milliards FCFA en 2012 à 2205 milliards FCFA aujourd’hui, soit une progression de 88%. Donc il y a un financement bancaire de l’économie, mais la problématique qui est qui posée est qu’il faut rendre ce financement inclusif. Et pour le rendre inclusif, il faut qu’il couvre les besoins de financement des PME.
Alors quelle solution préconisez-vous ?
La solution est simple. Aujourd’hui, comme je l’ai dit, ce sont les PME qui sont dans le secteur informel. Donc, cela veut dire que ce sont des PME qui ne tiennent pas de comptabilité, qui n’ont pas de bilans, pas de comptes d’exploitation, pas de plans de trésorerie. Or, globalement, un banquier a besoin de ces instruments financiers pour analyser le risque (bilan, compte d’exploitation, plan de trésorerie prévisionnel..). Comme cela n’existe pas, les banques ne peuvent pas analyser le risque. Alors, est ce que c’est aux banques de s’adapter aux PME ou le contraire ? Moi, j’ai définitivement tranché la question. J’ai dit que c’est aux banques de s’adapter aux PME. Mais en quoi faisant ?
En sortant de l’analyse du risque sur la base d’éléments financiers (bilan, compte d’exploitation, plan de trésorerie) pour essayer d’analyser le risque des PME sur un plan simplement physique sur trois éléments. Le premier c’est la connaissance du client (les banquiers doivent apprendre à connaitre les clients), connaitre son outils de travail, sa production et connaitre son chiffre d’affaires.
Une fois que l’on maitrise ces trois éléments, le banquier arrivera à ouvrir un compte pour la PME informelle pour qu’elle domicilie ses recettes. Et sur la base de la domiciliation de ces recettes, il pourra apprécier son cash-flow et sur la base de ce cash-flow, il pourra analyser sa capacité d’endettement et sa capacité de remboursement. Et en ce moment, la banque pourra le financer. Donc, tout doit se faire sur la base de la maitrise de ses recettes.
Quelles sont vos relations avec les entreprises de presse ?
Les entreprises de presse doivent être aidées par les banques. Je ne le dis pas par démagogie, parce que aujourd’hui, j’ai beaucoup parlé du rôle de la presse dans la promotion et le développement des services financiers, mais aussi dans la l’éducation financière de la population. Quelque part, c’est une mission de service public que joue la presse (éduquer la population). Et cette vocation, cette mission de la presse à travers les entreprises doit être soutenue aussi par les banques.

Donc à ce niveau, les banques doivent aussi développer des instruments financiers adaptés à la couverture des besoins de financement du secteur de la presse. Mais, cela ne peut pas se faire sans analyse appropriée pour aussi mieux connaitre l’entreprise de presse. Comme je l’ai dit, une fois que vous connaissez mieux l’entreprise de presse, il faut toujours chercher à analyser la crédibilité du promoteur, ensuite la fiabilité de son projet de presse. Une fois que le promoteur est crédible et que le projet est économiquement fiable, en ce moment le financement est bien possible.
Propos reccueillis par M.A. Diakité
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