Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

IBK : « je ne laisserai personne prendre le pays en otage ! »
Publié le mercredi 29 mars 2017  |  Le Canard Déchaîné
Ouverture
© aBamako.com par Momo
Ouverture de la Conférence d’entente nationale
Bamako, le 27 mars 2017 le président IBK préside la Conférence d’entente nationale au palais de la culture
Comment


Ladji Bourama, comme l’appelle notre estimé confrère le « Sphinx », affiche l’humeur de ses mauvais jours. Bonnet noir vissé sur la tête, un jus d’orange pressé dans une main et, dans l’autre, sa lunette à grosse monture, il fixe la télévision avec son regard de braise. En zappant, il tombe sur un débat, organisé par une chaine de télévision locale. Sur le plateau, juristes, constitutionalistes et scribouillards discutent à gorge déployée. Une véritable cacophonie, qui en rajoute à la colère de Ladji Bourama. Qui jette la télécommande de son poste-téléviseur sur le canapé, en maugréant : « Il n’y a pas de débat contradictoire à la télévision malienne, me rabâche-t-on les oreilles, nuit et jour ! Mais ça, c’est tout sauf un débat. Un débat civilisé, au cours duquel les uns et les autres prennent, au moins, le temps d’écouter les arguments de leurs interlocuteurs, avant de raconter leur vie sur l’opportunité de la conférence d’entente nationale ou de la révision constitutionnelle ». C’est en essuyant ses lunettes, qu’il remarque notre présence, juché que nous étions à l’entrée du salon. D’un geste nerveux, il nous invite à le rejoindre dans le jardin, non loin d’une petite piscine au bord duquel deux gros caïmans prennent leur bain de soleil. Ladji Bourama leur caresse la tête, avant de faire les présentations : « lui, le plus gros, c’est Coulibaly ; l’autre, le plus vilain et le plus noir, c’est Touré. Mais attention, évite de les regarder dans les yeux ; ils adorent croquer des journalistes ».

Mr le président, donc vous nourrissez vos caïmans avec des journalistes ?

Ça dépend ! Si c’est un journaliste qui pose les bonnes questions pour, en retour, recevoir les bonnes réponses, il n’a rien à craindre ; par contre, si c’est un journaliste « emmerdeur », alors là……

C’est une menace, à peine voilée, à mon endroit, Mr le président ?

Appelle ça comme tu veux ! J’espère qu’on s’est bien compris. Si tu me poses les bonnes questions, tu es sûr de rentrer chez toi, peinard. Auquel cas, tu pourras finir dans l’estomac de « Coulibaly » ou de « Touré ». C’est toi qui vois !

Pourquoi avez-vous baptisé l’un « Touré » et l’autre « Coulibaly » ?

Je suis sûr que tu connais la réponse à ces deux questions.

Pouvez-vous être plus clair, Mr le président ?

Parce que les « Touré » et les « Coulibaly » sont les plus gros bouffeurs de haricot de la République.

Mr le président, je trouve, curieusement, que le « Touré » ressemble à un de tes cousins, qui t’avait offert, en 2010, une calebassée de haricot, et le « Coulibaly » un de tes proches, dont je tais le nom pour ne pas servir de friandise à ces deux colosses.

Tu as tout compris ! C’est pour cela que j’ai dit que tu connais la réponse à cette question.

Mr le président, à quoi bon tenir cette conférence d’entente nationale, si les partis politiques de l’opposition et les groupes armés n’y participent pas ?

Parce que je ne laisserai personne prendre en otage, ce pays qui a tant souffert de cette crise, qui ne finit pas de finir.

L’opposition justifie son refus par les termes de référence de cette conférence d’entente nationale qui, selon elle, entérine pour de bon la partition du pays ; quant aux groupes, c’est à cause, disent-ils, du calendrier établi.

Je le dis et je le répète : cette conférence nationale d’entente nationale se tiendra avec ou sans eux !

Mr le président, est-ce que la charte qui en sera issue aura l’adhésion populaire et sera partagée par tous ?

Elle le sera !

Mr le président, peut-on aller à une conférence d’entente nationale lorsque les populations de Kidal sont prises en otage par la CMA, lorsque le pays est sous occupation djihadiste, lorsque les populations réfugiées dans les pays voisins n’y participent…

Une autre question de ce genre, et tu finiras là où tu sais ! « Coulibaly », « Touré », calmez-vous ! Je crois qu’il ne me posera plus une question de ce genre. S’il le fait, même par inadvertance, il sait ce qui l’attend : finir dans votre estomac.


Propos recueillis
par Le Mollah Omar
Commentaires

Sondage
Nous suivre
Nos réseaux sociaux

Comment