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En demandant au gouvernement de négocier avec Iyad Ag Ghali et Amadou Kouffa : La CEN donne raison à Tiébilé Dramé et à Mahmoud Dicko
Publié le mardi 4 avril 2017  |  Le Tjikan
Centenaire
© aBamako.com par Momo
Centenaire du Président Modibo Keita.
Bamako, le 04 juin 2015 le parti US-RDA a organisé une conférence de presse sur le centenaire du Président Modibo Keita au mémorial Modibo Keita.
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Clôturée le dimanche 2 avril dernier au Palais de la Culture ‘’Amadou Hampaté Ba’’ sous la présidence du chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keïta, la Conférence d’Entente Nationale, dans ses recommandations a invité le gouvernement à ouvrir le dialogue avec Iyad Ag Ghali, chef du groupe terroriste Ançar Eddine et son allié Amadou Kouffa. Une demande précédemment faite par l’opposant politique, Tiébilé Dramé, président du PARENA et par Mahmoud Dicko, président du Haut Conseil Islamique (HCI).

Après une semaine de débats souvent houleux entre les participants représentants toutes les composantes la société malienne sur la paix, l’unité et la réconciliation nationale, les travaux de la Conférence d’Entente Nationale ont pris fin le dimanche 2 avril dernier au Palais de la Culture ‘’Amadou Hampaté Ba’’. Présidée par le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta, la cérémonie de clôture a enregistré la présence effective des représentants des groupes signataires de l’Accord, la Plateforme et la CMA, ceux de la société civile, des partis politiques de la majorité et de l’opposition, du chef de file de la médiation internationale, Ahmed Boutach, du haut représentant du secrétaire général des Nations Unies au Mali, Ahmed Saleh Annadif, entre autres.
« Aucune composante de notre Nation n’a manqué à cette rencontre », s’est réjoui le président de la commission préparatoire de la conférence, Baba Hakib Haïdara. Qui a déclaré que l’engouement a été tel que les prévisions de la commission préparatoire ont été largement dépassées.

« Nous espérions avoir 300 participants, ils ont été trois fois plus à se présenter résolus chacun en ce qui le concerne à venir dire sa part de vérité sur les causes du mal vivre du pays et sur les nécessaires remèdes que son traitement nécessite », a-t-il déclaré.
Ainsi, après avoir débattu durant une semaine sur les problématiques de la paix, de l’unité et de la réconciliation nationale, la CEN a adopté des recommandations consignées dans un rapport général concluant l’ensemble des travaux. Rapport dans lequel, la CEN impute les causes profondes de la crise à la mauvaise gouvernance, au clientélisme, à la corruption, au trafic de drogue et au manque de suivi de l’application des accords précédents.
Pour le rapporteur général Nouhoum Sangaré, plusieurs milliards FCFA ont été déversés au Nord du pays, mais les populations n’ont jamais senti l’effet de changement.

Ainsi, dans ses recommandations, la CEN prône non seulement plus de transparence dans la gestion des affaires publiques, mais aussi a invité le gouvernement à ouvrir le dialogue avec le chef du groupe terroriste Ançar Eddine, Iyad Ag Ghali et son complice, Amadou Kouffa qui sèment la terreur au Nord et au Centre du pays dans les régions de Mopti et Ségou.
Une recommandation qui, depuis longtemps avait été souhaitée et publiquement exprimée par l’opposant politique, Tiébilé Dramé, président du PARENA et Mahmoud Dicko, président du Haut Conseil Islamique (HCI), qui ont toujours estimé que la paix ne serait pas possible sans l’implication de Iyad Ag Ghali et de Amadou Kouffa.

S’agissant du terme ‘’Azawad’’ qui a suscité d’intenses polémiques lors des débats, la CEN a décidé que le mot ne renverrait plus à un projet politique et ne peut englober toutes les régions du Nord du pays. Mais recouvre une entité humaine, mémorielle et socioculturelle tel que indiqué dans l’Accord de paix et de réconciliation, issu du processus d’Alger.
Par ailleurs, la CEN a invité le gouvernement à résoudre la crise qui existe entre les groupes armés de la Plateforme et de la CMA pour régler définitivement la question de Kidal entre autres.
Des recommandations que le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a jugées pertinentes et exhaustives.

« Votre diagnostic a été porté sans complaisance et vos propositions de solutions ont été formulées avec courage et précision. Tout comme lors de la phase préparatoire de la Conférence, vous avez à juste titre insisté sur l’amélioration de la gouvernance. Celle-ci constitue, à n’en pas douter, la condition indispensable à l’adhésion des populations ainsi qu’à la restauration d’une relation de confiance entre décideurs et citoyens », a déclaré le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta. Qui a promis de prendre sous peu des décisions qui permettront de capitaliser au mieux les recommandations de la Conférence d’Entente Nationale.
IBK appelle les grévistes du secteur de la santé et de l’éducation à la raison

Actualité oblige, le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta, dans son intervention a appelé les grévistes du secteur de la santé et de l’éducation à la raison. Car selon lui, nul n’a le droit de priver les citoyens de leurs droits à l’éducation et à la santé pour quelques raisons salariales que ce soit.
« Quelque soit la légitimité du droit de grève et la prétention salariale catégorielle, nul n’a le droit de prendre le Mali en otage. Nul d’entre nous n’a ce droit, la démocratie, c’est aussi le respect de l’ensemble, du collectif. Tout se dit en démocratie de la manière la plus courtoise, la plus avenante et la moins agressive possible. Mais lorsqu’on attente à la santé d’autrui, il y a violence quelque part. Gardons nous-en !», a déclaré le président Ibrahim Boubacar Keïta. Qui a ajouté que tout est légitime lorsque cela est dit et conduit dans la sérénité et dans le respect réciproque.

Pour rappel, cet appel du chef de l’Etat fait suite à celui de l’opposition politique qui avait, dans la même dynamique, invité les médecins à sursoir à leur mot d’ordre de grève illimitée pour des questions humanitaires durant au moins trois mois. Mais jusque là, les responsables syndicaux sont restés sourds à tous les appels y compris celui de la société civile dont les leaders religieux. Insensibles qu’ils sont à la souffrance des populations.
Lassina NIANGALY
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