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En hommage au Professeur Dialla Konaté
Publié le mardi 4 avril 2017  |  Le Reporter
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Je voudrais partager avec vous l'excellent texte de mon jeune frère Yachim Maïga, lu en exergue d'une conférence tenue à Bamako le 1er mars 2012, autour du problème ayant pris naissance au Nord du pays qui s'est entendu à l'ensemble du pays depuis. Cette conférence animée par mon fiston Me Mamadou Konaté est une parmi plusieurs assises populaires se tenant partout à travers le pays. Je suis particulièrement encouragé de voir que le peuple malien est en train de se saisir de cette question importante et ose le débat très loin du microcosme politicien et gouvernemental. Samedi, il y a eu un forum des intellectuels autour du même sujet. Il y a une semaine c'était une assemblée des populations originaires du Nord. Cette connotation régionale gêne toujours le républicain que je suis. Mais pour l'instant, ce qui est important est l'expression plurielle de nos opinions. Je voudrais en profiter pour placer quelques mots.

Le premier mot
C'est de dire à nos sœurs et frères que nos compatriotes du Nord posent certaines des questions qui sont excellentes : (1) le manque d'éducation, (2) le manque d'emplois, (3) l'inégalité sociale, (4) la criminalisation de la vie publique, (5) l'expansion de la corruption. J'avais dissuadé nos frères, à travers Moussa Ag Assarid, de ne pas lancer cette rébellion en leur disant de se joindre à nous. Nous sommes dans la même analyse. Mais nous ne sommes plus dans le même combat. Eux ont pris des armes avec toutes ses conséquences dont nous voyons une partie.

À certains de nos frères et sœurs du Nord qui ne sont pas des rebelles, comme mon jeune frère Aboubacrine, je veux les mettre en garde contre la tendance au régionalisme. Par exemple, Aboubacrine dit que "le régime Modibo avait empêché les ressortissants du Nord de se ravitailler en riz à l'Office du Niger autour des années 1964". Mon jeune frère se trompe. Aucun Malien, à l'époque, qu'il soit de Kayes, Sikasso, même de Bamako, ne pouvait accéder à ce riz. La raison est que la France avait retenu nos devises que nous avions au trésor français. Pour acheter des médicaments, des pièces de rechange, le Mali avait comme seul produit d'exportation sous son contrôle, le riz RM40, de qualité internationale. Il a été décidé de l'exporter exclusivement en attendant mieux. Voilà comment d'une réalité, on crée de la haine par défaut d'information.

Second point
La nécessité de la transition. Il y a des Maliens qui considèrent que tout va très bien dans notre pays. J'ai vu à la télévision le président Touré dire cela dans son interview à Tv5-RFI. J'Ai entendu un de ses conseillers (je crois) du nom de Ahmed Sow (que je ne connais pas) dire la même chose. La situation est très claire. Je n'ai rien à discuter avec des personnes ayant cette opinion. Je suis convaincu qu'il existe de nombreuses Maliennes et de nombreux Maliens qui pensent que l'avenir du Mali est sombre en raison de la faillite de l'école, qui pensent que la corruption a détruit notre pays, que la justice n'existe pas, que la misère existe par manque d'emplois, que les banques s'enrichissent sur cette misère, les valeurs républicaines et les droits de l'homme n'ont jamais été aussi affaiblis. Voilà les personnes qui m'intéressent.

Malgré des différences d'opinion, ces personnes comprendront facilement que la rébellion et les autres problèmes résultent de cette longue liste de problèmes. Si vous croyez que qu'aller aux élections dans un mois pour élire une femme ou un homme qui a été fabriqué par le même système, qui a produit ces problèmes, alors vous condamnez le Mali à des difficultés extraordinaires pour les 20 à 30 ans à venir. Je ne suis pas en train d'exclure les hommes politiques et femmes politiques actuels. Je leur dis : nous voulons un pays où ces problèmes seront combattus. Travaillons à ce cela. Nous vous donnons la possibilité de vous amender et de choisir le côté du peuple. Je crois plus que jamais qu'il faut profiter de la crise actuelle pour poser les conditions d'une rédemption.

Professeur Dialla KONATE
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