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Incertitudes sur la tenue des élections en juillet au Mali
Publié le samedi 9 mars 2013  |  AFP




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DAKAR - L'avenir politique du Mali, dirigé par un
pouvoir de transition depuis près d'un an, reste incertain malgré la promesse
d'élections en juillet, un objectif qui semble difficile à atteindre, le nord
du pays occupé en 2012 par des islamistes restant encore en partie à sécuriser.

"Il y a une demande nationale et internationale d'élections le plus
rapidement possible pour remplacer un régime de transition pas très efficace,
car une vraie sortie de crise ne peut être conduite que par un pouvoir
légitime", observe Gilles Yabi, chargé de l'Afrique de l'Ouest à International
Crisis Group (ICG).

Mais "juillet, c'est très optimiste, très difficile à tenir et pas
souhaitable" vu l'ampleur des défis, explique-t-il à l'AFP.

Le régime à Bamako, dirigé par un président intérimaire, Dioncounda Traoré,
a été mis en place en avril 2012 après le retrait du pouvoir de militaires
putschistes qui avaient renversé le 22 mars le chef de l'Etat Amadou Toumani
Touré, mais qui ont longtemps gardé une forte influence dans la capitale
malienne.

Des élections générales devaient se tenir dans un délai d'un an après la
mise en place de la transition. Mais la situation a été bouleversée par la
prise de contrôle progressive, dès avril 2012, du nord du pays par des groupes
islamistes armés liés à Al-Qaïda.

Ces groupes ont été en grande partie chassés du Nord depuis le 11 janvier
grâce à une intervention militaire de la France, en appui à l'armée malienne,
et d'autres armées africaines, même si des poches de résistance demeurent.

Dioncounda Traoré et son Premier ministre Diango Cissoko, sous la pression
de leurs partenaires internationaux, expriment désormais à l'envi leur
intention d'organiser présidentielle et législatives en juillet.

Il faut que les élections "se tiennent dans le mois de juillet, du moins
les élections présidentielles", a exhorté samedi à Ouagadougou le ministre
français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, assurant en avoir eu la
confirmation du président Traoré vendredi à Bamako.


"réconciliation" nécessaire

Cependant, selon Gilles Yabi, "il faut trois mois supplémentaires" pour le
scrutin. Car s'il estime que, "techniquement", le fichier électoral "peut être
prêt pour juillet", les "conditions psychologiques et un état d'esprit
favorables à une campagne électorale" ne sont pas réunis. "La sécurité n'est
pas assurée dans beaucoup de localités du Nord libérées", affirme-t-il.
Et d'énumérer les tensions entre communautés du Nord, en particulier entre
Noirs d'un côté, Touareg et Arabes de l'autre, souvent assimilés aux
islamistes, l'absence des services de l'Etat, les quelque 400.000 réfugiés et
déplacés qui ont fui la région et ne sont toujours pas rentrés.
Les députés maliens ont voté fin janvier une "feuille de route" pour
l'après-guerre qui, en plus d'appeler à des élections rapides, prône une
discussion avec certains groupes armés du Nord dans le cadre de la
"réconciliation nationale".
Mercredi, une Commission dialogue et réconciliation (CDR), longtemps
attendue, a enfin été créée. "Il faut maintenant qu'elle se mette en place", a
insisté le ministre français de la Défense.
Pour Jean-Yves Moisseron, chercheur à l'Institut pour la recherche et le
développement (IRD), la France souhaite rapidement "se désengager et sortir la
tête haute". Or, "ce serait une erreur de précipiter le mouvement pour avoir
une apparence de démocratie sans que les problèmes politiques soient réglés",
dit-il.
Des compromis sont indispensables à la réconciliation, tout spécialement
avec la communauté touareg qui s'estime marginalisée depuis des décennies par
l'Etat malien. Une rébellion touareg laïque, le Mouvement national de
libération de l'Azawad (MNLA), a été en partie à l'origine de l'occupation du
Nord par les islamistes, ce qui lui vaut la forte hostilité d'une partie de la
population.
Il y a deux conditions pour que les élections puissent avoir lieu, avance
Jean-Yves Moisseron: "une situation sous contrôle dans les grandes villes du
Nord" et "une vraie intégration du MNLA dans les discussions, avec la volonté
d'aboutir à un accord politique".
stb-far/tmo/jmc

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