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L’Essor N° 17388 du 8/3/2013

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Guerre au nord : La France ira au terme de la mission
Publié le lundi 11 mars 2013  |  L’Essor


© AFP par HABIBOU KOUYATE
Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian s`est entretenu avec les autorités de transition maliennes
vendredi 08 mars 2013 à Bamako


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Le ministre français de la Défense l’a confirmé vendredi lors de la conférence de presse qu’il a animée à l’issue de son séjour de 48 heures dans notre pays



Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, en fin de séjour de 48 heures dans notre pays a animé vendredi une conférence de presse au cours de laquelle il a réaffirmé l’engagement de son pays à poursuivre le combat contre les islamistes. Dans la matinée, le ministre français avait été reçu par le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, et le Premier ministre Diango Cissoko. Auparavant, il s’était entretenu avec son homologue malien, les responsables de l’Opération Serval, de la Misma et de la mission de formateurs de l’Union européenne.

Le ministre avait entamé jeudi matin son périple malien par la vallée de l’Amettetaï au cœur du massif montagneux des Ifoghas, considéré comme le sanctuaire des groupes terroristes et le théâtre des « combats les plus violents ». Jean-Yves Le Drian s’est aussi rendu à Gao. Il entendait, dans ces deux régions, apporter son soutien aux troupes françaises qui combattent aux côtés des forces africaines et exprimer sa satisfaction pour le travail remarquable qu’elles effectuent sur le terrain (Voir l’Essor du 8 mars).

L’opération Serval, lancée le 11 janvier pour repousser des groupes islamistes armés qui voulaient sanctuariser le Septentrion malien, mobilise 4.000 soldats français sur le terrain. Quatre militaires français ont été tués depuis le début des opérations. Aux côtés des Français, combattent quelque 1800 soldats tchadiens qui ont perdu une trentaine d’hommes au cours des combats dans les massifs montagneux.

A l’ambassade de France où s’est déroulée la rencontre avec la presse, Jean-Yves Le Drian a félicité et encouragé les militaires français à poursuivre leur mission. Il avait, explique-t-il, quatre raisons de venir dans notre pays : la première c’est l’opportunité de féliciter les forces armées françaises qui « depuis le début des opérations au Mali ont fait preuve de réactivité et d’une capacité remarquable ». « Les Maliens m’ont renouvelé leurs considérations. Il était essentiel que le ministre de la Défense aille au Nord », a relevé Jean-Yves Le Drian.

La deuxième raison évoquée, c’est le fait de vouloir « se rendre compte des difficultés de combat sur le terrain ». Le ministre a rappelé qu’à Paris, il était régulièrement renseigné sur la situation au front et qu’il animait lui-même deux réunions par jour pour donner des orientations en prenant compte des nouvelles donnes. Donc, « il fallait bien que je me rende sur le terrain, voir physiquement la situation », a estimé l’orateur ajoutant que « c’est mieux de visualiser et se rendre compte des conditions d’hébergement, de vie et d’intervention à Tessalit et à Gao ». Ce n’est pas facile, reconnaît-il : « la température n’est pas la même et les conditions de combat sont difficiles…tout aussi violent ».

Après Tessalit et Gao, Jean-Yves Le Drian a avoué éprouver une grande fierté pour la qualité du moral de ses hommes et surtout leur comportement exemplaire sur le théâtre des opérations. Il y a toujours des combats, témoigne-t-il. « C’est le cas avant-hier et en ce moment dans le nord », souligne le ministre de la Défense.

Sa troisième raison, c’est de « soutenir moralement les forces françaises pour l’avenir ». « Nous avons fait 70 % mais il faut faire 100 % pour rendre au Mali son intégralité, donc il y aura encore d’autres combats » a-t-il averti en assurant les forces qu’elles peuvent compter sur leur ministre de la Défense et sur l’ensemble de la France. « On progresse tous les jours », a-t-il assuré en réitérant la volonté de son pays d’aller « jusqu’au terme » de cette mission.

« Je suis venu pour rencontrer les autorités politiques et les forces en présence au Mali pour discuter de la montée en puissance des forces. J’étais conforté de la volonté ferme du président Dioncounda Traoré d’aboutir à des élections présidentielles en juillet. Je suis frappé par sa volonté de mettre en place dans les villes libérées l’administration d’Etat pour qu’elles retrouvent leurs identités maliennes et de donner à l’armée malienne toute sa force », a noté Le Drian en guise de quatrième raison de sa visite « surprise » au Mali.

En réponse à une question d’un confrère, le ministre français a reconnu la détermination des jihadistes et surtout le danger constitué par leur important arsenal de guerre. La France, précise-t-il cependant, n’est pas surprise : « Nous pensions que nous avions à faire à des groupes très déterminés qui ont pour objectif de transformer le Mali en base arrière. C’était bien le cas ». Le Drian s’est dit frappé par le bon moral des militaires qui « sont déterminés parce qu’ils ont des résultats jour après jour ».

Evoquant la situation du jihadiste français arrêté au Mali, Jean Yves Le Drian a confirmé qu’il s’agit d’un prisonnier qui sera traité avec le respect intégral des conventions internationales, notamment celle de Genève.

La question de l’armée malienne a fait l’objet de plusieurs discussions, a-t-il indiqué le ministre en confirmant la nécessité de renforcer les capacités de cette armée dans sa structure et sa vocation. Elle doit être robuste, démocratique, c’est à dire sous l’autorité du pouvoir politique, avant de pouvoir occuper tout le territoire national, a résumé Le Drian,.

Interrogé sur l’opportunité d’un dialogue, le conférencier a révélé que le Premier ministre et le président de la République lui avaient confirmé leur volonté de mener un processus de dialogue et de réconciliation. « Tous ceux qui veulent bien faire partie de cette démarche sont les bienvenus car elle doit être menée par les Maliens eux-mêmes », a jugé le ministre français de la Défense avant de s’envoler pour le Burkina Faso.

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