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Grottes du Tighergar : Comment le MNLA a conduit les Tchadiens à la mort et complote contre la France
Publié le lundi 11 mars 2013  |  Le Procès Verbal


© Autre presse par DR
Des rebelles Touareg du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) en 2012


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Sur demande française, le président tchadien Idriss Déby a dépêché au Mali une force d’intervention de 2000 hommes dénommée FATIM (Forces armées tchadiennes d’intervention au Mali). Prépositionnée au Niger le 24 janvier 2013, elle a traversé Gao pour prendre ses quartiers à Kidal.
Le contingent, lourdement équipé, a pour commandant en chef le général Oumar Bikimo, basé à Bamako, où il assure la coordination avec la MISMA (force ouest-africaine).
Sur le terrain, l’unité antiterroriste, plus forte composante de la force, est commandée par le général Abdérahmane Youssouf Meïry, qui dépend des services de sécurité des institutions de l’État dirigés par le général Mahamat Idriss Déby, fils du président. A ces éléments s’ajoute une frange de la garde présidentielle tchadienne.


Depuis le 30 janvier, 1.800 soldats tchadiens occupent le camp 2, le plus grand de Kidal.

Il se situe légèrement en déhors de la ville, dans le quartier des Touaregs ifoghas. Quant au camp 1 de Kidal, sis à l’entrée de la ville et adossé à l’une des montagnes du Tighergar, il est occupé, au nez et à la barbe des forces franco-tchadiennes, par des combattants officiellement affiliés au mouvement séparatiste MNLA. Les forces françaises, elles, patrouillent à l’intérieur et aux alentours de la ville et ont transformé en pied-à-terre la villa-bunker de Cheick Ag Haoussa.
Quatre choses étonnent dans cet agencement des forces.

D’abord, la liberté donnée au MNLA d’occuper un camp entier qui, de surcroît, s’adosse à la chaîne montagneuse où sont censés se cacher les jihadistes en fuite. Ensuite, les Français traitent avec Cheick Ag Haoussa, numéro 2 du mouvement islamiste Ansar Dine, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la justice malienne et qui, selon nos sources, vadrouille tranquillement à Kidal. En outre, aucune force malienne n’est autorisée à pénétrer à Kidal alors que des militants du MNLA, sans réaction française, y ont récemment organisé une marche pour dénoncer, à l’avance, toute venue de soldats maliens en ce lieu.
En plus, le MNLA a entamé, on ne sait pourquoi, le creusement de tranchées autour de Kidal. Enfin, les soldats français se déplacent librement à Kidal, sans passer, aux yeux du MNLA ou de la population, pour une force d’occupation.
Ces constats ne laissent pas de doute sur l’alliance que la France a nouée avec le MNLA à Kidal.

La France croit que le MNLA la mènera à la cache des jihadistes ou servira d’intermédiaire à une négociation du sort des 7 otages français censément détenus dans les montagnes. La France mise aussi sur l’appui du MNLA pour éliminer les jihadistes les plus recherchés. C’est dans cette logique qu’elle a engagé un guide pour conduire des soldats tchadiens dans les grottes du Tighergar à la recherche de jihadistes planqués. Le guide s’appelle Sid Ahmed, surnommé Trois Trois. Le MNLA le connaît bien pour l’avoir toujours vu aux côtés d’Iyad Ag Ghali, dont, au même titre que Cheick Ag Haoussa, il est l’un des affidés.
En principe, le guide connaît comme sa poche les abris et caches du Tighergar; il sait où se trouve le gros des jihadistes en fuite. Au lieu prendre des chemins de contournement pour surprendre l’ennemi, il a préféré conduire les Tchadiens droit dans une embuscade qui, de toute évidence, s’est formée suite à des messages de trahison transmis aux jihadistes.
Un officier nous confie qu’au lieu de se faire surprendre, ce sont les jihadistes qui ont plongé, les premiers, les Tchadiens dans les flammes. « 15 soldats tchadiens sont morts sur le coup; ceux qui sont blessés le sont si grièvement que peu d’entre eux échapperont à la mort dans les prochains jours. Si les Tchadiens n’étaient pas aguerris, aucun d’eux n’aurait quitté les grottes le jour de l’affrontement », explique l’officier. Quand au fameux guide, il n’a pas subi une égratignure, preuve de sa complicité avec les jihadistes.
En se retirant des grottes, après avoir porté une riposte sanglante aux jihadistes (96 morts), les valeureux Tchadiens ont eu le loisir de récupérer un émetteur-radio jihadistequi donne les noms de code dont les terroristes affublent leurs ennemis: les Français sont ainsi appelés « chiens » et les Tchadiens « insectes ».
Autant le MNLA a, par guide interposé, provoqué un carnage dans les rangs tchadiens le 23 février, autant il prépare de mauvais coups contre les Français.

Défait, il y a quelques mois, par une coalitionjihadiste formée d’AQMI, du MUJAO et d’Ansar Dine, le MNLA n’a plus de combattants; mais comme il est cajolé par la France, il tient à se faire valoir en renforçant ses troupes par des jihadistes de retour. Nos sources s’étonnent de constater que malgré la guerre en cours, Kidal se remplit de jour en jour de personnes que l’on a connues dans les rangs islamistes. Ordre a, en effet, été donné aux Tchadiens par l’état-major français de ne pas s’en prendre à un Touareg non porteur d’arme.

Sous couvert de cet ordre très imprudent, Kidal est devenue la nouvelle capitale des jihadistes sans armes. Et comme, à tout instant, des armes peuvent surgir des montagnes, voire des stocks du MNLA, Tchadiens et Français se trouvent, sans s’en douter, en danger permanent de mort. Leur allié du MNLA a, par le passé, fait toute la preuve de sa versatilité en reprenant les armes contre le Mali avant même que ne sèche l’encre du dernier accord de paix.
L’erreur de la France est d’autant plus incompréhensible que si le MNLA connaissait les secrets des jihadistes, ceux-ci ne l’auraient pas si facilement chassé du nord.

Par ailleurs, les 7 otages français ne sont plus localisables après la mort, annoncée par le Tchad, des chefs terroristes censés les détenir : Abou Zéid et Belmokhtar. Il faut souligner, au passage, que les jihadistes, même en cas de négociation, ne se sépareront jamais des otages : ce serait donner à la France la permission de lancer dans les grottes du Tighergardes bombes chimiques ou bactériologiques destinées à éradiquer les dangereux habitants des lieux.

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