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Le gouverneur Sidi Mohamed Ichrach lors de la rencontre des communautés de Kidal à Bamako : «Au moment où je vous parle, rien ne marche dans la région de Kidal»
Publié le mercredi 19 avril 2017  |  Le Reporter
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© aBamako.com par Momo
Ouverture de la Conférence d’entente nationale
Bamako, le 27 mars 2017 le président IBK préside la Conférence d’entente nationale au palais de la culture. Photo: Gouverneur de Kidal, Sidi Mohamed Ag ICHRACH
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«La situation de délabrement de la région de Kidal est totale dans tous les domaines. Au moment où je vous parle, rien ne marche dans la région de Kidal. Les écoles, les dispensaires et autres sévices sociaux de base n’existent presque pas. Rien ne marche à Kidal». C’est le sentiment du gouverneur de la région de Kidal, Sidi Mohamed Ichrach. Il l’a exprimé lors d’une rencontre avec les communautés de Kidal, organisée par le collectif des ressortissants de cette région à Bamako.

La rencontre a eu lieu le samedi 15 avril au Palais de la culture, en présence du président du collectif des ressortissants de Kidal à Bamako, Akory Ag Ikanané, du député élu à Kidal, Abli Ahmoudène Ag Iknass, et Aïcha Belco Maïga, députée élue à Tessalit. L’objectif de cette rencontre entre les communautés de Kidal était de parler de la paix, de la justice, de l’unité et du développement à Kidal.

Au sortir des échanges qui ont eu lieu entre les communautés de Kidal, un certain nombre de recommandations ont été faites. Il s’agit, entre autres, de mettre en place une commission régionale de réconciliation ; d’identifier les rencontres entre les cadres de Bamako pour servir de modèle pour asseoir la cohésion et la paix dans la région ; de multiplier les rencontres intercommunautaires dans la région de Kidal ; d’organiser des rencontres entre les groupes armés ; de réactiver les réseaux sociaux pour presser la paix et la cohésion sociale.

Il a été également recommandé de rendre fonctionnel le mécanisme opérationnel de coordination (Moc) afin d’organiser le désarmement et la lutte contre la drogue ; de renforcer la collaboration entre les autorités intérimaires et le gouverneur pour ramener la paix ; d’initier des actions concertes de développement comme soubassement de la relance de la paix.

Pour le président du collectif des ressortissants de Kidal à Bamako, Akory Ag Ikanané, le développement de leur région nécessite l’engagement et la participation de tous ses fils. «Nous devons tous nous engager pour que nous donnions l’exemple de l’unité nationale, de l’amorce de la paix, indispensable pour tout processus de développement. Nous voulons un développement durable pour notre région. Nous voulons que l’école reprenne pour que nous laissions à nos enfants la possibilité d’un avenir meilleur. Nous voulons que les services sociaux de base reviennent à Kidal pour que le même soleil qui brille sur les autres régions puisse briller sur Kidal», a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que Kidal est l’élément clé pour l’instauration de la paix, et lorsque ses fils se donnent la main, cela va permettre aux autres régions de s’unir dans la paix.

M. Ikanané a en outre constaté que l’insécurité grandissante au Nord se trouve aujourd’hui dans le centre et le Sud du pays. À l’en croire, la région de Kidal va être celle qui va donner l’exemple de la paix au Mali. «Nous allons tous ensemble œuvrer pour que la paix, l’unité nationale et la réconciliation soient une réalité», a martelé Akory Ag Ikanané.

Selon le gouverneur de Kidal, Sidi Mohamed Ichrach, cette rencontre est importante car elle va permettre de mettre ensemble les idées, les énergies afin que les communautés de Kidal puissent s’entendre sur un processus qui puisse aboutir à la paix à Kidal et au reste du Mali. Il a fait néanmoins un distinguo entre deux aspects de la situation que le Mali vit.

Le premier aspect, à l’en croire, c’est celui relatif à la mise en œuvre de l’accord pour la paix. Aux dires du gouverneur de Kidal, s’il est vrai que les autorités locales de la région de Kidal, l’administration régionale devraient être une force de proposition en ce qui concerne la mise en œuvre de l’accord de paix, il n’en demeure pas moins que cet accord de paix est avant tout une affaire entre les signataires. Le second aspect, selon lui, c’est de dire que si les actions des ressortissants de Kidal sont limitées dans la mise en œuvre de l’accord de paix, elles sont essentielles dans la réconciliation entre les communautés.

Sidi Mohamed Ichrach estime par ailleurs que la réconciliation entre les communautés de Kidal relève essentiellement des ressortissants de Kidal. Et le gouverneur de Kidal de souligner la situation de délabrement total de la région dans tous les domaines. «Au moment où je vous parle, rien ne marche dans la région de Kidal. Les écoles, les dispensaires et autres sévices sociaux de base n’existent presque pas. Rien ne marche à Kidal», a-t-il déclaré.

Quant à Aicha Belco Maïga, députée élue à Tessalit, elle a indiqué que si «on ne fait pas attention, la région de Kidal va simplement disparaître, parce qu’elle est en train d’être autodétruite par ses ressortissants. De 2012 à aujourd’hui, les enfants ne vont pas à l’école et c’est toute une génération qui va être sacrifiée».

Le député élu à Kidal, Abli Ahmoudène Ag Iknass, dira pour sa part que Kidal est totalement délaissé par tout le monde. À l’en croire, «Kidal ne reçoit pas de projets, de partenaires, de services techniques». Abli Ahmoudène Ag Iknass a fait savoir que les Kidalois ne créent rien pour remplacer les actions des autres. «On ne crée que la haine, la séparation. Il est temps que nous réfléchissions et voyions comment faire la paix entre les populations de Kidal», a-t-il ajouté.

Diango COULIBALY

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