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Mali-Niaiserie: Face à la lente agonie de la République: Mettre fin au règne des rentiers ethniques
Publié le mercredi 19 avril 2017  |  Le Reporter
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© aBamako.com par FS
Point de presse du parti FARE -AN KA WULI
Le Président du parti FARE-AN KA WULI, Modibo SIDIBE a animé un point de presse au siège du parti, le 13 Janvier 2016
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Dans la campagne présidentielle de 2007, le candidat IBK, n’avait eu de cesse de stigmatiser ce qu’il appelait le régionalisme dans la conduite de l’Etat. C’était la première fois au Mali qu’on entendait une personnalité de son rang se prononcer publiquement sur une telle question. Arrivé à la magistrature suprême, il a codifié dans un prétendu accord pour la paix, une pratique qu’il croyait voir en face. En effet, l’article 5 de l’Accord d’Alger dispose qu’il faut «…une plus grande représentation des populations du nord au sein des institutions nationales…». L’article 6 dispose également qu’il faut «assurer une meilleure représentativité des populations du nord du Mali dans les institutions et grands services publics, corps et administrations de la République.»

Il faut croire que dans l’application ces dispositions de l’Accord d’Alger, qui heurtent toutes les valeurs républicaines, le fameux train de IBK ne trouve de compétence que dans la «Famille d’abord». Il en est ainsi quand on regarde les récentes nominations : le Haut conseil de lutte contre le SIDA =Maïga ; le Procureur Général =Maïga ; le Secrétaire Général de la Présidence =Maïga ; le Premier ministre =Maïga, ce dernier est montré du doigt comme le représentant de la Première Dame, elle-même Maïga*. Ce post, du 9 avril dernier titré «la lente agonie de la République : le train de IBK à la grande vitesse», a valu un nombre de commentaires qui sonnent comme autant d’hommage du vice à la vertu.

Nous savons très bien que les membres de la camarilla de faux républicains tapis derrière ces commentaires, sont justement ceux qui, à la recherche de pitance négocient à longueur de journée leur appartenance ethnique contre des positions stratégiques dans l’administration. Qui ignore dans cette logique que des départements ministériels sont presque devenus des fiefs ethniques ?

À peine ce constat fait, toute une bande d’opportunistes, de faire-valoir et d’obligés sont montés sur leurs grands chevaux pour crier la patrie en danger. Inutile de souligner que l’essentiel de ces intervenants, très intéressés, gravitent autour de «la famille d’abord». Il se trouve que ce sont eux qui sont en danger désormais. Car le temps est venu de débusquer tous ces rentiers ethniques jaugés au sommet des appareils politiques dans notre pays. Un ou deux freluquets ne se souciant que de leurs propres intérêts croyait découvrir dans le post, le sésame pour une popularité politique à bon frais sur les valeurs cardinales de la République.

Mais évitent soigneusement de se prononcer sur les dispositions incriminées de l’accord. Pourquoi ? Parce qu’en vérité ce fameux accord fait recette au sens propre comme au figuré. Il fait nourrir par mille ficelles toutes ces crapules qui sucent le sang du Mali, tous les mafieux qui constituent aujourd’hui un kyste dans le cœur et au cœur de l’Etat. C’est la fin d’une époque, il faut s’y faire.

Au Mali, il n’y aura plus de question taboue. Tout sera dit, analysé et justifié, accepté ou rejeté. Ce pays souffre et a longtemps souffert de faux -semblants, d’hypocrisie de toutes sortes. Où étaient-ils tous ces rentiers de la politique quand le candidat Ibrahim Boubacar Keita reprochait en 2007 au président ATT un régionalisme.

Où étaient toutes ces bonnes consciences quand votre serviteur dénonçait le «duo Keita» dans «le Mali se désagrège quand IBK et son Gouvernement tournent à vide»? Vous n’avez que de l’indignation sélective et l’hypocrisie en bandoulière. Maintenant que le gouvernement Abdoulaye Idrissa Maïga, entre autres anomalies compte 10 ministres du nord sur un total de 36 membres et cela malgré le refus de la CMA et de la Plateforme d’y figurer, qui peut convaincre les Maliens que le quota de 30% contenu dans l’accord d’Alger n’est pas en application ? Nous sommes entrés dans le temps des rentiers ethniques. Il faut les débusquer pour libérer la République.

Le régime qui dirige le Mali depuis le coup d’Etat fomenté contre la démocratie et la nation, fait fi des lois et des règlements régissant l’Administration, il a installé notre pays dans les vertus d’une République bananière. Il a toujours été signalé ici que le premier échec du Pouvoir IBK est dans la nomination des hommes. Son régime a cultivé la primauté de l'allégeance à la place de la légalité, la compétence et la moralité dans les administrations et les charges publiques.

C’est ainsi que notre pays quitte allègrement la République pour un régime clanique sans légitimité. L'allégeance ayant remplacé la légalité, c’est l’ambiance que la gestion patrimoniale fait régner dans l’Administration qui explique l’effacement continue de l’Etat au profit des cercles mafieux qui ont entrepris une politique d’épuration administrative des compétences et toute morale publique depuis 2013. Elle se traduit par une insécurité des fonctionnaires, obligeant ainsi ces derniers à quêter des protections auprès des leaders patrimoniaux liés au système la «Famille d’abord».

Toutes les analyses montrent que la clientélisation du personnel administratif a atteint un point tel qu’aucune nomination ne peut avoir lieu, à aucun endroit de l’administration, sans avoir été voulue ou agréée par les leaders patrimoniaux ci-dessus mentionnés. Le dernier remaniement ministériel le démontre à souhait.

Quiconque a lu la récente chronique, dans Mali-Niaiserie, intitulée «Le Mali sous IBK : Patrimonialisation de l’Etat et clochardisation de l’Administration», se serait rendu compte avant la lettre que la dénonciation concerne aussi ces rentiers ethniques qui ont transformé notre Administration en sanctuaires pour journaliers. «Les différents secteurs de l’Administration ne reconnaissent plus des impératifs nationaux auxquels leur action doit être soumise. La logique particulariste, voire communautaire opère dorénavant dans le cadre d’une administration qui ne répond que virtuellement de ses actes devant une autorité centrale.

Elle paraît être faite de fiefs autonomes qui maintiennent avec l’autorité centrale des rapports distendus, et dans lesquels les logiques particularistes et patrimoniales sont et/ou font la norme. À cela, il faut ajouter le fait que le fonctionnement de l’Administration dans son ensemble paraît aussi obéir à une logique de réseaux. Des individus se sentant suffisamment forts se donnent les moyens de former un réseau et soumettre l’Administration, ou un secteur de l’Administration à leurs volontés. Ils peuvent au mieux réorienter son activité pour la rendre conforme à leurs intérêts du moment. De toute évidence de cette façon, ils constituent un réseau de malfaiteurs. C’est ce qui explique la montée vertigineuse de la corruption, de l’augmentation sans commune mesure précédente des coûts des marchés publics.

Le début d’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger, vient déjà amplifier les effets de ce phénomène. L’article 5 de l’accord d’Alger 2015 dispose que dans le cadre des mesures destinées à instaurer la paix et la réconciliation nationale, le règlement définitif du conflit nécessite une gouvernance qui tienne compte d’une «plus grande représentation des populations du Nord au sein des institutions nationales».

Pour ce faire, l’article 6 prévoit «d’assurer une meilleure représentation des populations du Nord du Mali dans les institutions et grands services publics, corps et administration de la république». C’est le temps des marionnettes. Le pouvoir déroule le tapis rouge devant les représentants des assassins, comme dans un film d’horreur, ruinant ainsi l’avenir du pays et jetant le discrédit sur des institutions complètement fragilisées.

Pour arriver à ses fins, il mobilise dans son entourage des larbins prêts à dire publiquement une chose pour peu qu’on leur jette des os à ronger, et son contraire en privé. Peu importe l’obstacle qu’une telle démarche constitue au recrutement des meilleurs talents aux plus hauts postes de responsabilité. Le soutien communautaire dont peuvent s’assurer les candidats à une telle promotion dans la fonction publique fausse la norme de choix des plus qualifiés d’entre les Maliens, et nuit à l’objectif d’efficience qui est la vocation de toute administration.

La finalité de cette cooptation communautaire est de servir les groupes armés et non pas le développement des régions du nord encore moins le Mali dans son ensemble. Elle sera incapable de promouvoir un projet de construction nationale, sa pratique va à l’encontre de toute construction d’un projet national. Pour réaliser le sursaut national, et sortir de la guerre civile psychologique contenue dans l’Accord d’Alger, il faut un climat nouveau, un nouveau souffle politique dont il est du seul ressort de la classe politique de créer. Ce sursaut suppose l’existence d’un projet chez cette élite, et l’ambition de transformer le pays.

Or, manifestement, cela n’est pas à la portée de cette équipe gravitant autour du Pouvoir IBK, vu que son essence même le lui interdit, et parce qu’elle n’a pas d’autre horizon que le partage de ce qu’il y a. Voilà ce qui était dit dans cette même page le 27 mars dernier. Que les rentiers de toutes sortes et ethniques en particulier se le tiennent pour dit leurs faits et gestes seront désormais traqués et révélés au grand public. C’est une obligation citoyenne, aucune couverture politique ne sera un obstacle.
__________________
*Des lecteurs nous ont transmis, sous le couvert de l’anonymat des noms, des situations et mêmes certaines pratiques et leur prolongement dans le secteur privé.
Souleymane KONE
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