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La France veut aussi une solution politique au Mali
Publié le mardi 12 mars 2013  |  Lefigaro.fr


© AFP par HABIBOU KOUYATE
Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian s`est entretenu avec les autorités de transition maliennes
vendredi 08 mars 2013 à Bamako


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Parallèlement à l'opération «Serval», la France espère également que le Mali règle ses problèmes politiques. Jean-Yves Le Drian a jugé impératif un président légitime dans le pays.

Il y a un an presque jour pour jour, l'Afrique assistait, médusée, à l'effondrement de la démocratie malienne.

Le président Amadou Toumani Touré, le «général de la démocratie», était renversé après une mutinerie de soldats du rang et d'officiers subalternes ayant tourné au putsch. Comme dans un enchaînement déjà écrit, le coup d'État entraîna la poussée des rébellions islamistes, la division tribale et l'intervention de l'armée française pour éviter que le pays ne sombre dans le chaos.

«Tout ça, c'est la rançon d'un système qui ne fonctionnait pas. Depuis 1991 (date du retour à la démocratie, NDLR), il reposait sur des hommes et non pas des institutions, avec un clientélisme très fort, explique Nohom Traoré, professeur à l'Université privée Mandé Boukari. Cela n'a pas permis la mise en place de vrais partis politiques ni de véritables débats.» Alors que des élections doivent se tenir avant le 31 juillet, le chercheur se veut circonspect. «Il faut faire attention à ce que les mêmes causes ne reproduisent pas les mêmes effets», souligne-t-il.

Paris le sait. Il apparaît malgré tout comme une priorité de doter le pays d'un véritable gouvernement, alors que la fin des opérations militaires commence à se dessiner. «Il faut impérativement un président légitime au Mali, et le plus tôt possible», a insisté le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian lors de sa visite à Bamako la semaine dernière.

Le calendrier ne semble pas un problème. «On peut mettre sur pied un scrutin dans les délais, auquel 90 % des Maliens pourraient participer. Pour le reste…», glisse un haut fonctionnaire. Au-delà des questions techniques, la vraie question qui se pose est celle de l'organisation d'une campagne. Car la machine politique malienne est un champ de ruines: la belle vitrine de la démocratie a volé en éclats et personne ne semble savoir par où entamer la reconstruction.

Un «forum» où tout le monde pourra parler
Le Mali a certes échappé à la dictature. Le capitaine Amadou Haya Sanogo, qui s'était emparé du pouvoir au lendemain du coup d'État, n'a pu se maintenir. Sous la pression internationale, cet officier, alors quasi inconnu, a dû laisser place à une transition présidée par Dioncounda Traoré. Pour beaucoup, le régime n'est cependant qu'un trompe-l'œil au pouvoir limité.

L'ex-junte conserve une réelle influence. Au printemps dernier, Dioncounda Traoré a été laissé pour mort dans son palais après une agression organisée par les partisans du capitaine Sanogo. En décembre, les officiers ont déposé le premier ministre, Cheick Modibo Diarra, sans même s'en cacher. Un mois plus tard, les rumeurs de putsch enflaient dangereusement dans Bamako. Les attaques des combattants islamistes contre Konna et Diabaly et l'intervention militaire française y ont mis un terme.

Les officiers mutins n'en sont pas moins relativement populaires. Au lendemain de leur coup de main, nombre de manifestants, certes soigneusement «recrutés», avaient crié leur soutien. Chaque fois, les mots étaient les mêmes: un ras-le-bol de la corruption et de l'enrichissement des seules élites. Les menaces contre la France, accusée de soutenir le système, étaient légion. Au Mali, la révolte des «petits soldats» contre des officiers supérieurs qui se bâtissaient des fortunes a trouvé un écho chez les civils.

Les Maliens, lassés, ne croient plus guère en leur classe politique. Les élections affichent rarement plus de 25 % de participation. «Le vote est indispensable et il doit être rapide. Mais avant il faut mettre en place un forum national où tout monde pourra parler. C'est cela qui servira à relancer le Mali et à définitivement tourner la page de la junte», souligne le professeurNohom Troaré. Pour l'heure, ce forum, régulièrement annoncé, tarde à se concrétiser.

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