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Insécurité : 30 bandits interpellés, des armes saisies à Kalabancoro
Publié le jeudi 20 avril 2017  |  Le Pays
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Une descente de police dans le marché principal de Kalabancoro, cercle de Kati, a permis de mettre hors d’état de nuire des bandits, qui avaient récupéré cet endroit laissé à l’abandon pour en faire un repaire.

Machettes, pistolets artisanaux, Talkie-Walkie, appareil radio, gourdin, médicaments non autorisés(le Tramadol), chanvre indien. C’est le butin d’une descente policière menée, le samedi 15 avril, par le Commissariat de Kalabancoro avec le soutien du Groupement mobile de sécurité (GMS) dans le nouveau marché principal de cette commune rurale située au sud-est du district de Bamako.

Selon une source à la Brigade de Recherches du commissariat, la descente « musclée » qui n’a duré que deux heures (16heures et 18h30) a permis d’interpeller une trentaine de bandits dont 2 filles. La plupart serait des récidivistes.

Il y a neuf mois, jour pour jour, des échanges de tirs ont eu lieu entre des éléments de la Brigade de gendarmerie et les malfrats dans ce marché démoli par le maire, mais dont la reconstruction a fait l’objet de beaucoup de spéculations. Ainsi, selon un notable du village de Kalabancoro, « à la place des hangars ont poussé des immeubles appartenant au maire, à ses conseillers et autres opérateurs économiques ».

“Un monde à part“

Le jeudi 25 mars 2010, l’ancien maire de cette la commune rurale, Issa Bocar Ballo, a décidé de démolir le marché principal de Kalabancoro sur fond de tensions avec une partie de la population opposée à son projet. Depuis, si ce n’est les alentours, l’intérieur du marché reste inhabité et abandonné. « La nature a horreur du vide, comme on dit. Ces vagabonds ont récupéré le marché, en ont occupé les magasins à l’intérieur. Ils y gardaient les motos braquées avant le rendez-vous avec les receleurs. », explique une source au Commissariat de police, pour qui le marché était devenu un “un monde à part“ à cause, notamment, de la vente d’alcool, de chanvre indien ainsi que des médicaments non autorisés. Mais il n’y a pas que ça. Souleymane, qui occupe un magasin près du marché, confie qu’à une certaine heure, y compris en plein jour, « les gens ont peur de rentrer dans le marché, celui qui y entre est braqué » par les délinquants qui ont érigé cet endroit en « nid criminogène » au nez et à la barbe de tous ou presque.

Parmi les bandits appréhendés, certains auraient reconnu être des voleurs de motos. Ils se sont spécialisés dans le braquage des motocyclistes, un phénomène qui est à la mode, surtout à Bamako et dans les quartiers périphériques, et qui donne du fil à retordre aux forces de sécurité. « C’est difficile de combattre ce phénomène, reconnaît cet agent d’un commissariat à Bamako, interrogé par Les Echos. Les populations doivent collaborer en donnant des informations. Les motos braquées sont amenées dans les familles. Les braqueurs sont dans les familles aussi. Mais, malheureusement, les populations ne collaborent pas. »

Pourtant, c’est suite aux multiples dénonciations des populations des cas d’infractions et d’agressions que le marché a été mis sous surveillance par le commissariat de police, opérationnel depuis fin 2016, assure une source au Commissariat, qui ajoute que même l’uniforme, les rangers militaires et Talkie-Walkie retrouvés dans le marché appartiendraient à une société de gardiennage : « Ces agents ont probablement abandonné leur poste pour non-paiement d’arriérés. Et ils ont commis pas mal de forfaits en se faisant passer pour des policiers. »

Chanvre indien, le mal

Outre le marché, les berges du fleuve sont aussi ratissées en permanence par la police. Des lycéens de 14 à 15 ans, sèchent les cours, y viennent pour consommer le chanvre indien. Un phénomène qui inquiète dans les lycées. Au point que l’année dernière, en 2016, un lycée privé de Kalabancoro avait décidé d’organiser sur le sujet une conférence destinée à sensibiliser les élèves. La conférence devait être animée par le mouvement “Cercle de réflexions et d’action des jeunes (CRAJ) “, mais le lycée y a renoncé au dernier moment, craignant pour sa réputation.

« C’est un véritable problème pour les lycées à Kalabancoro. Je pense qu’il faut des campagnes de sensibilisation à l’endroit des élèves. », explique Souleymane Coulibaly, secrétaire général du CRAJ, qui devait animer la conférence.

Pour cet enseignant résidant à Kalabancoro, ayant requis l’anonymat, la police, à travers ces opérations, montre une réelle volonté de lutter contre l’insécurité. Il s’avance jusqu’à pointer la responsabilité des autorités communales : « Quelques part, cela montre aussi que les autorités n’ont pas fait de la sécurité une priorité à Kalabancoro. Elles étaient plutôt occupées à faire autres choses. On peut comprendre qu’il y ait des bandits à la périphérie, mais au cœur même du village de Kalabancoro ! Tout le monde était au courant de ce qui se passait dans ce marché. », déplore-t-il.

BS

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