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Sites miniers de la Région de Kayes : fortunes diverses à LOULO et TABAKOTO
Publié le vendredi 21 avril 2017  |  L’Essor
L`orpaillage
© Autre presse par DR
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Si dans la première mine tout marche comme sur des roulettes, dans la deuxième les problèmes sont nombreux. Le ministre des Mines a promis d’agir avec diligence pour trouver des solutions




Le ministre des Mines, Pr Tiémoko Sangaré, a effectué, au cours du week-end dernier, une visite dans les sites miniers de la Région de Kayes. Après Sadiola et Yatela, le ministre et sa délégation ont visité le gisement de Loulo qui constitue, aujourd’hui, l’une des plus grandes mines du Mali en matière de réserves exploitables. La Société RandGold Ressources détient le complexe minier Loulo-Gounkoto qui a démarré ses activités en 2005. Aujourd’hui, la mine emploie plus de 400 personnes dont 5% seulement sont des expatriés.
Abbas Coulibaly, le directeur des opérations par intérim de la mine de Loulou, a expliqué que de 2005 à 2017, plus d’un milliard 500 millions de dollars ont été investis dans les deux mines. L’objectif de l’investissement, selon lui, est d’augmenter la production. « Sur l’année 2016, nous avons pu dépasser les 700.000 onces, notre ambition pour l’année en cours est de porter la production à 731.000 onces », a souligné le directeur des opérations par intérim. Munis des équipements nécessaires, certains membres de la délégation ont effectué une descente souterraine à 285 mètres sur les 500 de la mine de Loulou. Cette mine souterraine est un immense réseau de tunnels verticaux et horizontaux permettant d’atteindre le gisement minier. « Ici, nous sommes en dessous de la nappe souterraine. 50 personnes reparties en deux équipes travaillent ici chaque jour. Une équipe monte de 6 h à 18h et une autre prend le relai de 18h à 6 h du matin. Nous disposons de 8 chambres de refuges blindées pour la sécurité et d’une chambre pour la restauration. Nous sommes dotés de tous les équipements nécessaires ici », a assuré Issoufou Willy, directeur de la maintenance de mine souterraine, qui nous a conduit à bord d’un véhicule conçu pour descendre dans la mine souterraine. Cette descente souterraine est forcément impressionnante pour le visiteur. Le ministre des Mines l’était à l’issue de la visite. « Je suis émerveillé par ce que nous avons vu au cours de la visite dans cette mine souterraine. Ici, nous avons beaucoup de raisons d’être satisfaits de voir une société gérée par des jeunes cadres maliens, cela augure des lendemains qui enchantent, parce que le gouvernement s’est fixé comme objectif que le secteur minier soit géré par des nationaux. Je voudrais féliciter la société AngloGold qui est précurseur dans ce domaine. Le secteur minier a de beaux jours devant elle », a commenté le Pr Tiémoko Sangaré. Notons que la mine de Loulou a lancé l’année dernière, un projet Agrobusiness RandGold qui fonctionne comme un centre de développement communautaire. Il a déjà formé 57 jeunes en pisciculture, jardinage, élevage des bœufs et des poules, etc. Le centre dispose aussi de 5 champs dans lesquels, les pensionnaires pratiquent l’agriculture. Le but recherché, selon le responsable du développement communautaire de la mine de Loulou, Youssouf Angoïba, est de permettre aux communautés d’avoir d’autres opportunités de sources de revenus après la vie de la mine. Si à Loulou, les problèmes sont maitrisés, tel n’est pas le cas à Tabakoto, 3è étape de la visite. C’est une société canadienne, Endeavour Mining qui exploite la mine de Tabakoto et celle de Kofi. Aujourd’hui, les problèmes sont nombreux, pour la mine qui emploie plus de 1300 personnes dont 1200 Maliens. Plus de 50% des postes stratégiques sont détenus par des expatriés ; les travailleurs nationaux dénoncent aussi la mauvaise gestion des agents de la restauration qui ont vu leur salaire divisé par 3 de 2005 à nos jours, avec les frais médicaux en moins. Les autorités locales réclament la construction d’une route communautaire, etc.
Audit de la mine. La directrice du bureau Endeavour de Bamako, Maïga Aïssata Koné tient tout de même à rassurer. « Nous avons commencé la production en 2007. Aujourd’hui, la production se porte à merveille. En 2013, nous avons augmenté notre production de 2000 à 4000 tonnes de minerais par jour. Pour l’année en cours, nous envisageons de produire 5 tonnes d’or », a-t-elle indiqué, avant d’ajouter que l’entreprise « se concentre maintenant sur la réduction des coûts de production pour pouvoir faire des profits, dans le but de prolonger la vie de la mine ». Le ministre de Mines n’a pas caché son mécontentement. « J’ai tout compris, ma visite ici est un début de réponse à vos préoccupations, a dit le Pr Tiémoko Sangaré en s’adressant aux employés. Il a, par ailleurs, décidé que la société lui fournisse une présentation détaillée de la situation de la mine, avant d’annoncer qu’une mission sera dépêchée dans deux semaines pour faire un audit de la mine. « Notre rôle est de faire en sorte que ces sociétés puissent permettre aux travailleurs surtout Maliens de se valoriser. Tout sera fait pour que cette mine puisse fonctionner comme les autres mines dans le respect strict de la réglementation malienne, surtout dans le respect de la législation du travail dans notre pays », a martelé le ministre des Mines.
A Fekola où il a bouclé sa tournée, le Pr Tiémoko Sangaré a visité les installations de la mine en chantier et appartenant à la société canadienne B2Gold. Les travaux sont exécutés à 85%. La base de la mine est située à 40 km au Sud-Ouest de Kéniéba et à 2 km du village de Fadougou. Le projet Fekola prévoit en effet une production de 350 000 onces par an soit environ 11 tonnes d’or. Le premier lingot d’or est prévu pour le mois d’octobre prochain. Ici, le ministre a visité le site qui va accueillir le village de Fadougou, avant d’échanger avec les notabilités de Fékola dont le chef du village, Yoro Sangaré, âgé de 130 ans. Au cours de cette rencontre, les populations ont salué le bon climat de cohabitation avec la mine. Ils ont exprimé aussi des doléances relatives au recrutement des jeunes du village au sein de la mine, la construction des routes communautaires ainsi que la réalisation des projets de développement économique et social au profit des villageois.
Le directeur général de B2Gold, Bill Lytle a annoncé que la société aurifère prévoit d’employer 884 personnes dont la majorité serait des nationaux. « Nous sommes dans la construction du projet. Depuis deux ans, nous travaillons avec des nationaux qui ont beaucoup appris. Les Maliens ont déjà une bonne expérience dans la gestion minière », a indiqué le parton de B2Gold, avant d’annoncer que dans le cadre d’un partenariat avec le gouvernement canadien, ils envisagent de créer un centre de formation axé sur les métiers des mines au Mali. « Dans le futur, je suis sûr que B2Gold sera dirigée par des Maliens », a confié Bill Lylte, avant de se réjouir de la visite du ministre qui montre à suffisance, l’importance que le gouvernement accorde au développement de l’industrie minière au Mali. « Je constate que c’est le chantier de l’une des plus grandes mines de notre pays et voire de la sous région. Le mode de fonctionnement est assez original, avec une proportion des Maliens dans les positions de responsabilité. Les travaux sont en train d’évoluer conformément au calendrier établi », a déclaré le ministre Sangaré. En réitérant la disponibilité du département à accompagner la mine dans les procédures administratives, Tiémoko Sangaré dira qu’au Mali, « nous avons l’opportunité de faire en sorte que le secteur minier joue son véritable rôle de moteur de l’économie ». Pour atteindre cet objectif, il a réitéré l’engagement du département à réunir les conditions de bases, à intensifier la formation à tous les niveaux afin que les Maliens puissent se familiariser avec l’ensemble des processus du secteur.
Envoyé spécial
Seydou TANGARA
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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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