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Mise en œuvre du projet AEB au Mali : L’IPR/IFRA de Katibougou à la rencontre des acteurs nationaux de l’agriculture écologique
Publié le vendredi 21 avril 2017  |  Le Tjikan
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Dans le cadre de la mise en œuvre du Projet Agriculture Ecologique et Biologique au Mali, l’IPR/IFRA de Katibougou, dans son volet communication et information a entrepris depuis le vendredi 14 avril dernier, une série de visites à l’endroit des acteurs nationaux de l’agriculture écologique et biologique. L’objectif étant de mettre en place un réseau national d’acteurs de cette pratique agricole qui se veut protectrice de l’environnement.

Cette série de visites conduite par Amadou K. Coulibaly, enseignant à l’IPR /IFRA de Katibougou (spécialiste de l’Agriculture Ecologique et Biologique) a commencé chez les les femmes de la COFERSA (Convergence des Femmes Rurales pour la Sécurité Alimentaire) de Sikasso. La délégation a été reçue dans la ferme agro-écologique de la COFERSA, située à Bougoula par les responsables de la COFERSA dont sa présidente, Alima Traoré. Selon qui, la COFERSA créée en 2009, est composée d’une quarantaine de coopératives avec plus de 4000 femmes rurales. Avec comme activités principales, l’agriculture écologique et biologique. Une agriculture sans intrants chimiques et qui prend en compte la protection de l’environnement. C’est pourquoi explique-t-elle, elles ont aménagé des espaces pour protéger les espèces animales et végétales en voie de disparition. Comme c’est le cas à Bougoula avec une ferme de 4 hectares.



La COFERSA à l’œuvre à Bougoula

Aux dires d’Alima Traoré, la COFERSA a à son actif, plus de 20 hectares de terres agricoles dans le pays. Et c’est sur ces espaces qu’elles pratiquent l’agriculture écologique et biologique et la protection des espèces animales et végétales.

A sa suite, Amadou K. Coulibaly dira que leur visite s’inscrit dans la mise en œuvre du Projet Agriculture Ecologique et Biologique dont l’IPR/IFRA de Katibougou a en charge le volet communication et informations. Selon lui, ils sont venus prendre contact avec les acteurs de cette agriculture sans intrants agricoles qui tient compte de la santé des consommateurs et de la protection de l’environnement. Ainsi, la délégation a pu visiter une case de semences paysannes bio, un forage, une unité de séchage de mangues de la ferme agro-écologique de Bougoula. La délégation a été impressionnée par le savoir-faire des femmes de la COFERSA qui ont exposé les produits transformés par l’organisation. Il s’agit entre autres du miel, du beurre de karité, etc…

Après deux jours à Sikasso, la délégation s’est rendue à Bougouni pour rencontrer d’autres acteurs qui évoluent dans le domaine de l’Agriculture Biologique et Ecologique. Il s’agit de la Fédération Nationale des Producteurs de l’Agriculture Biologique et Equitable au Mali (FENABE-Mali). La délégation a été reçue au siège de l’organisation par Louka Cissé, président du Conseil d’Administration et Toumani Sidibé, responsable de la certification et du suivi-évaluation de la FENABE.

La FENABE maintient le cap à Bougouni

A cette étape aussi, Amadou K. Coulibaly après avoir présenté les membres de la délégation, a rappelé l’objectif de cette visite qu’est l’identification des acteurs nationaux de l’Agriculture Biologique et Ecologique dans le but de mettre en place un réseau national. Mais aussi, pour animer le site web de l’AEB dont le projet est très avancé.

Les responsables de la FENABE pour leur part diront que leur organisation a été créée en novembre 2015 suite à la demande des producteurs afin de sortir définitivement de la crise du Mouvement Biologique Malien (MOBIOM). Mais aussi pour assurer la continuité des activités de promotion de l’Agriculture Biologique surtout du coton bio au Mali. Selon eux, la FENABE, composée d’une soixantaine de sociétés coopératives des producteurs de l’agriculture biologique et équitable, couvre quatre (4) régions administratives du Mali à savoir Kayes (Kita), Koulikoro (Zone OHVN), Sikasso (Bougouni, Kolondieba, Yanfolila et Yorosso) et Ségou (Bla). Sa vision disent-ils est d’être une organisation durable et rentable afin de permettre aux producteurs de mettre sur le marché des produits biologiques et équitables de qualité tout en offrant à ses membres, un meilleur cadre de vie sociale, environnementale et économique. Mais aussi en les aidant à s’intégrer dans le système de production biologique et en commercialisant leurs produits sur les marchés biologiques et équitables.

Comme principales difficultés, Louka Cissé a cité celles relatives aux financements et à la commercialisation des produits bio surtout le coton. Selon lui, le coton bio est vendu au même prix que le coton conventionnel. C’est-à-dire le coton cultivé avec de l’engrais ou d’autres produits chimiques. Toute chose qu’il ne trouve pas du normale à cause de la différence qu’il y’a au niveau de la qualité des deux produits. Comme solution à ce problème, ils ont suggéré la libéralisation de la vente du coton pour leur permettre de fixer leurs propres prix bio et de rentrer en contact directement avec leurs potentiels acheteurs. Ils ont également demandé le soutien de l’Etat dans ce combat à travers des financements et d’autres appuis.

A Bougouni aussi, la délégation de l’IPR/IFRA a découvert les produits bio de la FENABE. S’en est suivie une visite dans un verger de 12 hectares de mangues biologiques à Sibirila, un village situé à une quarantaine de kilomètres de Bougouni. C’est une plantation qui appartenant à feu Moussa Odjouma Samaké et certificiée par ECOCERT SA par le code ‘’3225631011’’.

Après Bougouni, la délégation a mis le cap sur le Centre Sahelien de Formation et de Recherche AgroEcologique de Banancoroni, dans la commune Sanankoroba, l’Association Malienne pour la Solidarité et le Développement et le Centre de Formation Multifonctionnelle pour un Développement Durable de la Femme Rurale.

Partout où la délégation de l’IPR/IFRA a passé, le constat est le même : une réelle volonté des acteurs pour ce combat malgré un maque crucial d’accompagnement. C’est pourquoi, ils ont tous demandé à être accompagnés pour l’atteinte de leurs objectifs. Au Centre Sahelien de Formation et de Recherche AgroEcologique de Banancoroni, le Centre Sahélien de Formation et de Recherche en Agroécologie a été créé par le Docteur vétérinaire, Oumar Diabaté dans le but de promouvoir une agriculture écologique et moderne qui puisse nourrir la population malienne en quantité et en qualité. Il est composé d’une Ferme Agroécologique Pierre Rabhi de Satinebougou, une Ecole de la Terre et un Jardin expérimental et médicinal.

Quant à l’Association Malienne pour la Solidarité et le Développement (AMSD), c’est une association qui évolue dans deux domaines. Le premier est le développement durable à travers le recyclage des pneus pour en faire des produits consommables comme les fauteuils, les tables, les chaussures en plastique, etc. Son 2ème domaine est l’Agriculture Ecologique et Biologique à travers son jardin aménagé à cet effet et un village qu’il a converti dans la pratique agro-écologique à travers la sensibilisation.

S’agissant du Centre de Formation Multifonctionnelle pour un Développement Durable de la Femme Rurale, c’est un centre de formation en techniques de micro jardin appelé maraichage hors-sol et la pisciculture hors-sol avec une technique très pratique, la transformation agro-alimentaire des céréales, fruits, légumes et poissons ainsi la gestion d’entreprises. Le centre est dirigé par une femme dotée d’un courage hors du commun qui s’appelle Mme Sirebala Fatoumata Diallo. Il est situé à Kalabancoro-Plateau. Comme difficultés, la directrice a cité entre autres, le manque d’espaces. L’équipe de l’IPR/IFRA a été impressionnée par sa pratique de la pisciculture et de l’agriculture hors du commun. Selon la directrice, le centre a déjà formé plus de 50 femmes dans la pisciculture hors-sol.

Après Bamako, la délégation de l’IPR/IFRA va continuer se rendre à Sélingué du 21 au 23 avril et à Safo du 25 au 28 avril prochains pour participer à deux rencontres importantes sur les semences paysannes.

A tire de rappel, c’est l’Association des Organisations Professionnelles Paysannes (AOPP) qui a en charge la Coordination du projet AEB-Mali. Un projet financé par l’Union Africaine. Le volet ‘’Recherche’’ est confié à l’IER de Sikasso tandis que le REMATRAC_Bio (Réseau Malien des Transformateurs de Cotons Bios) s’occupe de la Chaine de Valeur. Et le volet Communication et Informations est géré par l’IPR/IFRA de Katibougou.



Modibo Dolo
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