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Marche contre marche : Le football malien au creux de la vague
Publié le mercredi 26 avril 2017  |  Le Combat
Marche
© aBamako.com par Momo
Marche du collectif des ligues et clubs majoritaires
Bamako, le 25 avril 2017 Le collectif des ligues et clubs majoritaires a organisé une marche en vue de soutenir la décision de dissolution de la femafoot par le gouvernement.
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Comme une réponse du berger à la bergère, les supporters du Ministre Amion Guindo, ceux qui approuvent sa décision ont riposté à la marche du pro-Baba Diarra. Les organisateurs à travers une marche pacifique ont pris le départ hier mardi du monument de l’Indépendance nationale jusqu’à la Primature.

Le football malien est malade. C’est une lapalissade. Les crises à répétition ont conduit à la suspension de notre football par la FIFA. Nos U17 sont menacés de ne pas participer au mondial de leur catégorie si, avant le 30 de ce mois d’avril 2017, la décision du Département des Sports visant à suspendre le Bureau de la Fédération Malienne de Football (FEMAFOOT) n’est pas levée. Mais, à l’allure où vont les choses, il faut craindre la suspension pour ces jeunes. Quels gâchis ! De gâchis déjà enregistrés dans les clubs du Djoliba AC et des Onze Créateurs de Niaréla qui étaient, respectivement, victorieux du Rayon sport du Rwanda et El-Mesry d’Egypte et en pôle position pour rejoindre les prochains tours de la coupe CAF. Cette crise a fini par diviser le monde du Sport en deux camps d’ennemis mortels. Les pros-Baba Diarra et les pros-Ministre Amion Guindo. Même la presse, censée informer objectivement sur le fond de la question et de façon impartiale, est aujourd’hui divisée en deux blocs antagoniques avec des articles qui puent le parti pris. Dans cette confusion, impossible pour le citoyen de se faire une religion sur le bien-fondé de la crise et de savoir ses tenants et ses aboutissants. A défaut, donc, de savoir réellement ce qui se passe et qui a tort et/ou qui a raison par manque d’informations fiables, les supporteurs et d’autres acteurs ont vite fait de prendre le parti qui, de leurs Présidents de clubs, qui de leurs clubs, qui par affinité avec l’un des deux camps. Résultat des courses : on parle pour s’entendre parler et c’est à crier le plus fort.

En milieu de semaine dernière, il était quelques milliers, selon les organisateurs, à battre le pavé pour contester la décision de dissolution de la FEMAFOOT par le Chef du Département de tutelle Poulo. Cette marche a pris le départ à la Bourse du travail pour s’arrêter à la cité administrative où les marcheurs ont été reçus par le Premier Ministre Abdoulaye Idrissa Maïga à qui ils ont remis une déclaration. Selon Bissi Sangaré, le Président de la Commission d’organisation qui s’exprimait dans Info-Matin, l’objectif de cette marche était d’«attirer l’attention des plus hautes autorités sur l’ampleur et les conséquences de la décision du Ministre des Sports sur le secteur du football malien». Avec des slogans hostiles comme «Monsieur le Ministre libérez notre football», «Poulo dégage», tout au long de la marche, les pros-fédération ont eu le mérite de susciter l’envie de marcher chez les partisans du Ministre des Sports. Ces derniers, hier mardi 25 avril, sont sortis massivement pour soutenir la décision du Gouvernement dans sa décision de dissoudre la Fédération et de mettre en place un Comité de normalisation. A leur tour, eux aussi, avec des slogans favorables au Ministre Poulo et hostiles à l’autre camp sont partis du monument de l’Indépendance nationale pour rallier la cité administrative tout comme leurs rivaux. Sur place, ils ont lu une déclaration dont voici la quintessence «….déclarons, ici et maintenant, soutenir la décision du Gouvernement de la République du Mali, de dissoudre, conformément à la législation malienne, le Comité exécutif de la Fédération Malienne de Football (FEMAFOOT). C’est pourquoi, engagés pour l’instauration de la transparence dans la gestion du football et dédiés à la promotion du Mali et de son football, nous vous faisons le serment de tout mettre en œuvre pour que plus jamais l’avenir des enfants soit compromis (sic) par des comportements égoïstes et irresponsables. ….Nous avons le souci de l’avenir des jeunes footballeurs… ».Des belles paroles et de belles phrases qui tranchent, malheureusement, avec la réalité du terrain. Déjà, le Djoliba et les Onze Créateurs en ont fait les frais, les jeunes U17 sont en passe de rater un mondial. De quel avenir parle-t-ils, alors ?

Il est plus que jamais temps que les acteurs qui se cachent derrière des intérêts crypto-personnelles en les couvrant par «l’intérêt du football malien» qu’ils passent et que le football demeure. Il faut savoir que l’Histoire se chargera de retenir la responsabilité de tout un chacun dans cette crise.

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