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Le Combat N° 571 du 18/3/2013

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Anti-presse : Le gros coup des autorités
Publié le lundi 18 mars 2013  |  Le Combat


© AFP
La presse malienne
Un homme en train de lire ses journaux


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Nous venons de vivre une semaine impossible. Avec chaque jour qui passait, un peu plus, les autorités nous donnaient l’impression de faire reculer les frontières de l’hospitalité entre elles et nous. Les réputations s’acquièrent dans les bagarres, dit-on, et l’affaire dite Boukary Daou avait atteint une pointe de vitesse. Quelles conséquences pouvait-on en tirer ?

La plus sublime forme de liberté, nous assure-t-on, est la liberté de la patrie. La question est importante car elle va nous permettre de définir les intérêts que vous et nous devons prendre en compte. Invraisemblable aveuglement, ont crié certaines personnes. Voici une affaire de journaliste du Républicain qui n’était même pas une part d’histoire dans cette transition que déjà (par deux fois), le Président Dioncounda Traoré en personne était amené à donner son sentiment. L’exercice de la responsabilité est de nature politique. Le risque est (aussi) du ressort du politique. Cette affaire est navrante parce qu’ici, la grande interrogation est la suivante : la responsabilité administrative est-elle désormais inversement proportionnelle à la responsabilité politique ? La Sécurité d’Etat (SE) ne serait responsable que de l’arrestation proprement dite du journaliste Daou. Y a-t-il eu des irrégularités de procédure ? Y a-t-il eu subornation de témoin ? Enfin, est-ce que la SE peut être instance de poursuite ?

Nous avons un EID, nous aurons la réplique SE

Ce service est-il un espace d’interpellation ou d’interrogation ? Boukary Daou n’était plus tout à fait en odeur de patriotisme. Si l’on regarde tous ces mouchoirs sortis, à l’occasion, du côté des gouvernants, il était sous le poids de fortes présomptions. Voulues par qui ? Aujourd’hui, nous apprenons qu’il est renvoyé à la BIJ. Il n’y serait pas un témoin ordinaire puisqu’on nous assure qu’il ne parlera plus qu’en présence de ses avocats. Qu’importe le spectacle de ce bras de fer actuel. Il nous traîne à cette audience nationale qui ne débouchera sur aucune amélioration concrète de la vie quotidienne de nos populations. A travers les tribulations de notre confrère, on va dire qu’en fin de compte, la privation de liberté ne saurait être un principe républicain, comme elle devrait être une fatale et généreuse nécessité dans d’autres circonstances. Pourquoi une telle urgence pouvait-elle rassurer les autorités dans ces moments de précipitation ? Dans quels «liens» le confrère Boukary Daou avait-il été retenu jusqu’à présent ? Si le Président Dioncounda Traoré, en premier magistrat du pays, a évoqué le sujet comme en passant, ce qu’il faut retenir, c’est que le pouvoir envoyait ainsi un coup de semence. Voici donc une histoire entre les tenants de l’autorité et nous et qui aura abouti à une dilution de toute définition claire de la responsabilité. On s’arcbouta de part et d’autre autour de principes pour éviter les brise-rêves, les reculades et autres compromissions. Sont-ils suivis aujourd’hui par cette demi-mesure d’un repassage à la lumière de la légalité dans les locaux de la BIJ ? Nous avons résisté à un cyclone, englués dans une cessation de travail d’une semaine que nous dictait ce prix du sacrifice à donner. Autour de notre confrère Boukary Daou, une chaîne affective orientée vers lui et censée, pour notre part, résister plus à toutes les épreuves. Le compagnonnage de la Presse a pris du pli, et si c’est le pouvoir qui érige la protection en valeur dans notre société, alors sans doute nous donnera-t-il une autre preuve de cette évidence ?

S. Koné

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