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Coup de gueule : Revers incessants de l’armée : trop c’est trop !
Publié le dimanche 14 mai 2017  |  Aujourd`hui
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© aBamako.com par A.S
Sortie de promotion au GTIA Al Farouk de Koulikoro
Koulikoro, le 21 février 2015. Le Groupe Tactique Interarmes 6 est désormais opérationnel à l`issue de la cérémonie de sa sortie de promotion.
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“Coup de gueule”, est la nouvelle rubrique de votre journal. Il dénoncera tous les maux de la société en fonction de l’actualité. Loin d’être une tribune pour régler des comptes, la rubrique “coup de gueule” se fera le devoir de remuer le couteau dans la plaie, pour contribuer à corriger certaines dérives de notre société.
L’Accord pour la paix signée en 2016 entre l’Etat malien et les groupes armés du Nord avait suscité en son temps un réel espoir chez l’opinion. Parce que, logiquement, il devait mettre fin à la guerre. Raison pour laquelle la communauté internationale s’est réjouie dudit accord. Cependant bientôt un an après la signature de cet accord, les espoirs ont tendance à voler en éclats. Parce que nous ne cessons d’assister, chaque jour, à une pléiade de situations confuses et incompréhensibles créées par certains acteurs signataires dudit accord. Autrement dit, l’accord ne cesse d’être entravé par la Coordination des mouvements de l’Azaouad (Cma).

L’une des conséquences de ce comportement désastreux des groupes armées demeure l’insécurité grandissante au nord. L’Etat est absent à Kidal, la Cma fait la loi et son drapeau flotte dans ladite région. La semaine dernière on a enregistré plusieurs attaques sur les différentes positions de l’armée. En plus de bilans lourds caractérisés par des morts, des blessés, des prises d’otage et des matériels de l’armée malienne emportés, s’ajoute malheureusement la débandade de nos soldats au premier coup de fusil. Cela est paradoxal et incompréhensible, parce que nous sommes en temps de guerre. Tous les soldats à tous les niveaux ne doivent-ils pas être en état d’alerte maximale ? Et cela pour ne pas être surpris par l’ennemi.

Le manque de réaction, sinon d’anticipation face aux multitudes attaques crée la désolation. Chaque jour, c’est le même mode opératoire : embuscade, attaques sporadiques, etc…et avec comme conséquence la défaite de l’armée malienne. Et la question qui se pose est de savoir : comment fonctionne la hiérarchie militaire ? Il est évident que l’armée est un secteur clé entouré de beaucoup de mystère et de discrétion. Mais l’on n’a pas besoin de sortir d’une école de guerre pour comprendre que chaque attaque de l’ennemi est une leçon pour l’avenir. Autrement dit, tous les jours les positions de l’armée sont attaquées et on ne se rend pas compte qu’en amont des mesures avaient été prises pour repousser l’ennemi au cas où celui-ci récidivait.

Une série de questions

La récente attaque de Nampala et de Diabali dans la région de Ségou est assez illustrative, pour démontrer que la prudence a manqué dans cette zone. Eu égard à tout ce que cette zone a connu l’année dernière. Finalement, le peuple malien exacerbé par ces défaites incessantes de son armée, et convaincu que trop, c’est trop, veut savoir si réellement l’armée malienne dispose de moyens adéquats pour faire la guerre ? Au-delà, est-ce la hiérarchie militaire qui est défaillante dans sa politique de défense du territoire du pays ? Qu’est ce qui explique les défaites incessantes de nos soldats ? Est-ce un problème d’hommes aguerris ? Est-ce un problème de moyens ? Est-ce un manque de stratégie pour la hiérarchie de contenir l’ennemi ? Toujours est-il qu’il est grand temps pour les différents ministres chargés de la Sécurité et de la Défense, de changer de fusil d’épaule. Le Mali a perdu assez de soldats et les multiples attaques contre notre armée mettent en évidence une logique que tout le monde est censé comprendre. Les positions de la force Barkhane et de la Minusma sont tellement ambigües, qu’on a de la peine à se faire une idée sur leurs rôles dans notre pays.

Au départ, certes, elles devaient opérer en tant que force d’interposition et de lutte contre le terrorisme. Mais les données ont changé au nord du pays. Tout le monde est unanime sur un détail: indivisibilité du Mali. Mais pourquoi l’Etat est-il absent à Kidal ? Les terroristes ne cessent de saboter ou d’attaquer les positions de l’armée malienne, mieux ils persécutent de façon sporadique la force Barkhane et la Minusma. Comme pour dire que nul n’est au-dessus de leurs agissements. Alors question: qu’est ce qui empêche l’Etat malien de revoir auprès des Nations Unies le mandat de ces deux forces étrangères dans notre pays ? De cette réponse, découlera sans nul doute une solution aux incessantes attaques et actes de terrorisme au nord de notre pays. En attendant ces terroristes continueront leur sale besogne et à l’armée malienne de se ressaisir pour relever le défi de la sécurité dont la population a besoin, pour réinstaurer la confiance.

O. Roger Sissoko

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