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Mort d’un 5e soldat français au Mali : Hollande face à son opinion publique
Publié le mardi 19 mars 2013  |  lobservateur.bf




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Nom : Van Dooren
- Prénom : Alexandre
- Age : 24 ans

- Situation matrimoniale : une compagne enceinte, Killing in action, pour paraphraser le titre du film de Chuck Noris.

Le 14 mars dernier, la France enregistrait la mort de son 5e soldat, tué au Mali dans le cadre de l’opération Serval, où plus de 2 000 soldats tricolores font la chasse aux djiadistes dans le Nord-Mali, et plus spécifiquement dans les massifs rocailleux des Adrars et Ifoghas.

La mort étant consubstantielle à toute guerre, même celle censée être chirurgicale, où les frappes sont aussi précises que le bistouri ou le scalpel du toubib, le chef de guerre, François Hollande, en s’engageant dans ce combat savait bien que tout comme en Afghanistan, autant les ennemis, en l’occurrence les narcotrafiquants, subiraient les foudres de l’arsenal hexagonal, autant les phalangistes d’Abou Zeid ou de Moctar Belmoktar feraient le coup de feu contre les «impies envahisseurs».

«Quand la France commencera à compter ses morts», titrions-nous dans notre édition du 21 février 2013. L’avant-veille, le second soldat français était fauché par les tirs des mêmes katibas.

5 morts en deux mois de guerre dans le septentrion de l’ex-Soudan, c’est toujours des morts de trop. Certes, face à la bérézina que subit le camp d’en face, «ya pas photo», comme dirait l’homme de la rue, mais pour la France, bien qu’ayant accueilli favorablement cette intervention, la fréquence des retours de cercueils au pays pourrait avoir un effet repoussoir. Et le langage sondager est là pour l’attester. En tout cas, François Hollande le ressentira, quelle que soit l’issue de cette opération.

Déjà, le lendemain du début de cette intervention, l’opposition, notamment l’UMP, s’était exprimée : elle approuvait du bout des lèvres cette opération, tout en restant dubitative et sur le timing et sur la position de l’Union européenne. Cette circonspection de l’ex-parti présidentiel traduisait en fait l’opinion de la majorité des Français, qui redoutaient l’enlissement. Car dans un pays comme la France où l’opinion publique regente le baromètre de la vie nationale, via les sondages, un tel drame produit toujours une petite secousse sismique à l’échelle du landernau politique.

Une appréhension d’autant plus grandissante qu’avec l’avènement de la guerre assymétrique, l’incertitude taraude les esprits sur deux points :

- la fin de Serval et le retour des militaires au bercail ;

- la normalisation du septentrion, après le départ des Français.

Sur le premier point, bien que la France ait repoussé à plusieurs reprises son retrait du Mali, compréhensible du reste, tôt ou tard, elle s’en ira et laissera assurer le service après-vente par la MISMA ou par une force onusienne.

Il est vrai que le hic demeure, car cette MISMA ahane à mobiliser le nerf de la guerre, tandis que la Communauté internationale se presse lentement dans la formation d’une entité onusienne.

Le second volet, le plus corsé, est redouté et par les Maliens et par tous les autres acteurs.

Comment sécuriser de façon pérenne Gao, Tombouctou et Kidal ainsi que le reste du Nord-Mali sans qu’aparaissent de nouveau des velléités autonomistes ou djiadistes ? Bien qu’AQMI ait été étêté et que les Touaregs indépendandistes semblent revenus à de meilleurs sentiments, le risque d’un retour à la situation ante est grand, ce no man’s land étant la région naturelle de ces djiadistes.

En tout cas, que ce soit en avril ou plus tard que la France quittera le Mali, elle devra préablement s’assurer d’une normalisation continue de la situation dans ce pays. Au nom du devoir d’assistance à peuple en danger.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

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