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Des propositions pour lutter contre le terrorisme et pour le retour définitif de la paix au Mali
Publié le mercredi 17 mai 2017  |  Le Reporter
Dialogue
© aBamako.com par Momo
Dialogue intergénérationnel
Bamako, le 02 Août 2014. Musée national. une rencontre intergénérationnelle parrainée par le Premier ministre Moussa Mara a eu lieu dans le but était de jeter un regard rétrospectif sur nos us et coutumes, afin que la nouvelle génération puisse en tirer profit.
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«La lutte contre le terrorisme est en réalité un champ d’affrontement et de complicité entre deux impérialismes, l’un occidental et l’autre arabo-salafiste. L’impérialisme arabo-salafiste est celui où les cadres arabophones servent de relais pour le financement des pétromonarchies du Golfe. Ceux-ci distillent un Islam réactionnaire et sectaire dans la conscience de la jeunesse malienne désorientée par la crise économique, la faillite de notre système éducatif, la dégradation de nos cultures et valeurs de civilisation. Les tentatives de substitution de l’arabe à nos langues nationales jusque dans les salutations donnent une idée des tentatives d’acculturation au Mali. La prolifération des medersas et des mosquées d’obédience salafiste, surtout dans les quartiers déshérités, constitue un des leviers. Le paysage idéologique malien est saturé par les sectes et par les leaders religieux. L’argent des pétromonarchies du Golfe circule sans aucun contrôle jusque dans les villages les plus reculés. On parle de djihadisme dans le Nord du pays alors que la menace couve partout dans le Sud. Il faut donner un coup d’arrêt à l’arabisme agressif et sectaire.

La prolifération des regroupements à base ethnique un peu partout dans le pays, sous des patronymes divers, constitue elle aussi une menace dangereuse pour la cohésion nationale. Seules nos cultures endogènes et nos langues peuvent nous en protéger. Les langues d’un peuple constituent sa racine, sa sève de vie. Y renoncer conduit inévitablement au suicide collectif. Il nous faut aussi sortir des analyses réductrices sur la lutte contre le terrorisme. Derrière ce vocable se cache une stratégie de chaos, de dislocation et d’émiettement de nos pays. Les mouvements djihadistes et leurs leaders sont sortis, pour la plupart, des laboratoires des services secrets occidentaux. On le sait depuis longtemps.



D’un côté, on crie au terrorisme, de l’autre, on vend des armes et on ferme les yeux sur les financements colossaux qui alimentent les forces djihadistes utilisées comme fantassins dans des guerres d’agression qui ne disent pas leur nom. La collusion entre ces deux impérialismes est stratégique même si quelquefois apparaissent des contradictions. Il nous faut sortir de ces prétendues guerres contre le terrorisme. Elles nous enferment dans un cercle de dépendance sans fin et nous plongent dans un cycle infernal de violences inouïes.

Avec la base militaire française de Tessalit, la France a obtenu un avantage stratégique décisif qui permet de tenir dans sa ligne de mire, tous les pays de la région, surtout l’Algérie, principal obstacle à la domination française dans cette partie de l’Afrique. Il est clair qu’il n’y aura pas de paix au Mali sans une coopération au minimum avec l’Algérie. Les errements politiques du Mali et ses renversements d’alliance à répétition tantôt avec la Lybie, tantôt avec le Maroc ou avec l’Algérie, voire avec d’autres pays, ont largement contribué à décrédibiliser l’Etat malien. Le rétablissement de la paix et de la sécurité au Mali passe nécessairement par une alliance stratégique avec l’Algérie. Il ne s’agit pas d’être bêtement pro-algérien ou anti-français. Il s’agit de faire ce qui est dans l’intérêt du pays. Il ne faut pas se leurrer. Il n’y a pas d’autre alternative. Il convient d’en discuter avec l’Algérie directement et en toute franchise en tenant compte des impératifs nationaux des deux pays. La condition essentielle à cette alliance stratégique passe par la fermeture de toutes les bases étrangères au Mali. Il n’y aura ni de souveraineté nationale ni de paix avec des troupes étrangères sur notre sol. Il revient au Mali d’en créer les conditions. Et cela ne relève pas du miracle. Aux Maliens d’aimer le Mali et de s’en soucier réellement. Pas uniquement dans des discours mais par des actes posés.»

Professeur Issa N’DIAYE
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