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Kalabancoura Sud : Salimata Djiré en passe d’être dépossédée par des personnes mal intentionnées
Publié le mercredi 17 mai 2017  |  Le Reporter
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Des personnes mal intentionnées sont en passe de déposséder Salimata Djiré et son fils de leur maison à Kalabancoura Sud.

Cette maison est l’héritage de Salimata Djiré et son fils. Elle est située à Kalabancoura Sud. La parcelle a été achetée par Modibo Traoré, époux de Salimata Djiré, le 25 avril 1996. C’est Hamadou Mamadou Cissé, détenteur de la lettre d’attribution de la parcelle, signée par le gouverneur Yaya Bagayogo, le 13 septembre 1990, qui l’a vendue à Modibo Traoré. Hamadou Mamadou Cissé, n’ayant certainement pas pu mettre en valeur la parcelle, avait jugé nécessaire de la revendre, d’autant plus que le délai de mise en valeur de 3 ans était expiré et que toutes les constructions devraient être faites obligatoirement en matériaux durables, les réalisations en banco et matériaux non durables étant prohibés.

C’est ainsi que Modibo Traoré, l’époux de Salimata Djiré, a acquis la parcelle sur laquelle il parvient à faire des réalisations. Une maison en dur a été construite jusqu’au niveau du dernier chaînage. Les travaux se sont alors arrêtés pour cause de maladie qui a emporté Modibo Traoré. Le bâtiment ainsi non achevé resta debout pendant plus d’une dizaine année, voire dix-sept ans, selon un habitant du quartier qui dit connaître le maçon dont M. Traoré utilisait les services.

Lorsque la semaine dernière, Salimata Djiré décida de visiter le chantier, elle a été surprise de constater qu’une personne a couvert le toit de la maison et entrepris des travaux secondaires pour en faire une maison à étage. Les maçons du chantier ont indiqué à Salimata Djiré que c’est Khalil Diallo qui est le propriétaire de la maison.

Interpellé à son tour, le nommé Khalil Diallo avoue que le terrain lui appartient et qu’il l’a vendu à Koly Sissoko, un capitaine de l’armée et qui serait le régisseur des éléments des Forces armées maliennes à Koulikoro. C’est ce dernier qui a entrepris les travaux de construction sur la maison.

Les voisins de la maison litigeuse sont convaincus que ces personnes veulent déposséder une femme sans défense. En effet, Salimata Djiré affirme n’avoir aucun soutien dans ce combat contre ces personnes sans foi. Lorsque l’affaire fut portée à la police du 11e arrondissement, l’inspecteur en chef avait déjà deux autres cas de litiges fonciers similaires, le même jour et dans le même quartier. C’est pourquoi, au commissariat, il a été jugé utile d’ouvrir une enquête, d’autant qu’il pourrait s’agir d’un réseau d’escrocs qui opèrent à Kalabancoura. Leur stratégie consisterait à identifier les maisons non achevées ou les parcelles non mises en valeur pendant des années et à se faire des documents avec probablement la complicité d’agents des domaines.

Animé de la volonté de prouver qu’il est vraiment propriétaire de la maison, Khalil Diallo, dans un premier temps, affirme l’avoir achetée avec le géomètre Feu Modibo Traoré. Dans un second temps, il soutient l’avoir achetée avec un lieutenant. Dans un troisième temps, il dit avoir acquis la maison et l’avoir offerte gratuitement au capitaine Sissoko. Ce dernier dément cette version de Khalil Diallo. Tout comme Mme Djiré dément les propos de Khalil relatifs au géomètre de Modibo Traoré.

Certains propos et comportements de Khalil Diallo et de son compère de capitaine donnent à réfléchir. Lorsque Khalil Diallo a été interpellé pour la première fois, il a proposé deux lots en compensation à Kalaban Adeken à la veuve Salimata Djiré. Aux dires de Khalil, Salimata Djiré pourrait vendre un lot pour construire l’autre. Cette offre a été refusée par Mme Djiré. «Quand je vois cette maison, je vois mon mari. Je ne peux pas l’abandonner. Je veux cette maison», a-t-elle déclaré.

Le capitaine, qui en est aux travaux de finition de la maison et qui devrait être le plus concerné, ne s’est pas rendu à la police pour faire sa déposition. Il affirme détenir des documents, tout comme Mme Djiré, qui lui ont été délivrés par l’administration malienne. Un huissier a été commis pour la requête des héritiers de Feu Modibo Traoré. L’huissier a évalué les travaux réalisés par le capitaine et l’affaire est transmise à la justice.

Diango COULIBALY
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