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Le Républicain N° 4582 du 20/3/2013

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Pr Adama Kéita, Recteur de l’Université des Sciences, des Techniques et des Technologies de Bamako (USTTB) / « Les difficultés sont liées à l’effectif et à la capacité d’accueil »
Publié le jeudi 21 mars 2013  |  Le Républicain


© aBamako.com par as
Début de session d`examen dans les Universités du Mali.
Mardi 7 aout 2012. Bamako. Faculte des Sciences Economiques et de Gestion. 30.000 etudiants ont débuté les sessions d`examen le 6 aout sur 8 sites. Le ministre de l`Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Pr Harouna Kante a visité les différents centres.


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Mettre au centre l’intérêt des étudiants, surmonter rapidement les difficultés auxquelles l’université fait face, inviter chacun à se sacrifier pour une bonne année universitaire 2013. Ce sont, entre autres, les messages donnés par le Recteur de l’Université des Sciences, des Techniques et des Technologies de Bamako (USTTB), Pr Adama Kéita, lors de l’interview qu’il nous a accordée.
Le Républicain: Comment la rentrée universitaire 2013 a été faite à l’Université des sciences, des techniques et des technologies ?
Pr Adama Kéita : Permettez-moi d’abord d’adresser mes condoléances à la famille des disparus au niveau du front des soldats maliens et des pays amis qui sont venus nous appuyés. Concernant la rentrée 2013, elle se déroule au niveau de l’USTTB avec quelques difficultés. En ce sens que nous avons pu démarrer au niveau de la Faculté des sciences techniques (Fst) et au niveau de l’Institut des sciences appliquées. Pour ce qui concerne la Faculté de médecine d’odontostomatologie et la Faculté de pharmacie, les cours n’ont pas véritablement commencés même si les activités pédagogiques continuent.
Quelle explication avez-vous à donner à cette rentrée tardive à la FMPOS?
Ce retard s’explique par le fait que les résultats des examens de l’année scolaire 2011-2012 ne sont pas entièrement proclamés. Nous avons pu proclamer les résultats de la deuxième session des étudiants de la deuxième année à la fin du cycle, il reste maintenant les résultats des étudiants de la première année. La difficulté est à ce niveau là. D’abord à l’effectif. On a 2.500 étudiants qui ont composé dans dix matières environs, ce qui fait 25.000 copies. Ces 25.000 copies, il faudrait procéder au classement, poser des numéros d’anonymat sur toutes les copies et avec ce numéro qui varie en fonction des matières, pour minimiser les fraudes et pour le maximum de sécurité pour les résultats, car c’est une session unique. Pour les 2500 étudiants, nous devons autoriser le passage de 700 étudiants en deuxième année. Ce qui fait que c’est un sujet sensible, nous devrons prendre des précautions pour que les résultats soient fiables. Ils seront d’ailleurs proclamés ce 15 mars 2013. Ils vont rattraper leurs aînés de la 3è en classe terminale qui ont démarré l’année le 11 mars.
Elle ne risque-t-elle pas de poser de problème dans la formation des étudiants ?
Comme on a l’habitude de faire les années passées, quand de telles difficultés se présentent, nous procédons à un réaménagement de l’année universitaire. Et l’objectif étant de boucler 25 semaines d’études académiquement requis par le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES). Donc nous sommes à mesure de boucler l’année sur ces 25 semaines.
De façon générale, quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontés et que préconisez-vous pour y remédier?
Les difficultés sont d’abord liées à l’effectif et à la capacité d’accueil, parce qu’il y a inadéquation entre la capacité d’accueil et l’effectif. Ce qui nous oblige de diviser l’effectif en deux et à répéter les cours dans deux sites différents. Le site de l’Eni et de la faculté de médecine. C’est ça la difficulté majeure. La solution à ces problèmes est envisagée sous deux angles: l’angle d’utilisation des nouvelles technologies de l’information. En ce sens on veut occuper les salles afin que les étudiants puissent voir en temps réel et l’image du professeur qui donne les cours et entendre sa voix de façon virtuelle. On compte construire également des amphithéâtres et salles de TD (Travaux dirigés).
Quelles sont les innovations que vous comptez apporter cette année à l’USTTB ?
Les innovations qui sont à apporter, c’est de mettre au centre l’intérêt des étudiants, de faire en sorte que l’on sorte du cycle de la violence et que tout le monde réfléchisse à des solutions pérennes pour que notre formation soit de qualité, pour que les étudiants qui sortent aient des diplômes compétitifs sur le marché de l’emploi. Mais très prochainement, nous allons créer et lancer notre site web. Les inscriptions pourront se faire en ligne, toutes les informations sur les filières, les débouchés seront mises en ligne afin que les étudiants, les parents d’élèves, le secteur privé puissent consulter ce que nous avons comme offre de formation.
Quel est votre commentaire du fait que les enseignants et les étudiants ont regagné les amphithéâtres?
C’est une bonne impression, parce que vu l’état du pays, je pense qu’il faudrait que chacun fasse des sacrifices pour que les cours continuent sans gros problèmes tant au niveau des enseignant que chez les étudiants. C’est une bonne impression afin que l’année puisse se dérouler normalement.
Le système LMD semble tarder à être compris par les étudiants. Il y a quelques jours à la Fast, les étudiants critiquaient son fonctionnement. Qu’avez-vous à dire ?
Le Système LMD est une innovation. C’est un passage obligé, car tout le monde y adhère. Sa particularité est qu’il ne faut plus revenir en termes d’année universitaire, c’est des semestres. Ces cours sont donnés de façon modulaire et avec des unités de valeurs. Ce qui permet à l’étudiant de boucler un semestre, il peut le valider ou passer en classe supérieure. Par exemple de S1à 2 il peut passer même s’il n’a pas le total de crédit validé. Quitte à valider avant la fin de son cursus. Là, c’est des chances à saisir. Mais les gens ont l’impression d’être 3 ans dans la même classe. Non ! C’est le système qui veut que ça se passe comme ça. Les gens peuvent passer d’un semestre à un autre en étant créditaire d’un enseignement qu’ils n’ont pas validé. Mais, ils n’auront pas le diplôme sans valider ces choses.
Quel est votre mot de la fin pour une bonne année universitaire 2013 ?
Le mot de la fin est un encouragement à l’endroit des étudiants d’abord. Nous savons la difficulté qu’ils vivent, mais cela ne peut être surmonté qu’en faisant des sacrifices, en mettant de coté les jeux, les grèves intempestives pour des causes qui ne sont pas des véritables causes. Par exemple, la gestion des parkings, des kiosques, etc. Cela donne l’impression que les étudiants ont autres objectifs que l’étude. Cela est une mauvaise image surtout pour les étudiants qui sont dans les classes des sciences. Il faudrait qu’ils se départissent de ces comportements là et s’adonner aux études pour avoir de bons résultats. Après, ils auront toute la vie devant eux pour être soit des opérateurs économiques ou faire même l’auto emploi, ou être employé dans la fonction publique. On est sûr qu’avec les filières qu’on a mises en place, s’ils travaillent normalement, ils ne peuvent pas chômer. Je ne dirai pas que les 100% des étudiants sortant de ces filières auront du travail, mais la majorité sera employée. Pour les enseignants, il y a des difficultés, car vu la massification, le volume horaire à enseigner est très important. Des efforts seront faits au niveau des outils didactiques pour qu’ils puissent mettre à profit les nouvelles technologies d’information pour dispenser des cours en ligne. Des formations ont été données dans ce sens. A la date d’aujourd’hui, tous les chefs de DER ont été formés à dispenser des cours en ligne.

Réalisée par Hadama B. Fofana

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