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Art et Culture

Films documentaires : Les bénéfices d’une production massive
Publié le lundi 22 mai 2017  |  L’Essor
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Le cinéma a la spécificité d’offrir des formes d’expression variées pour rendre possible la communication avec les spectateurs. Si le long métrage, surtout de fiction, constitue le moyen le plus en vue, force est de reconnaître que les films documentaires se taillent une part appréciable des réalisations. Peu de grands réalisateurs ont directement imposé leurs griffes sans passer par le film documentaire ou le court métrage. Au Mali, les grands metteurs en scène ont fait leurs premières armes par cette voie de la réalité visuelle. Nous nous garderons de les citer, au risque d’en oublier. Une omission qui pourrait nous valoir encore des foudres, comme lorsque quelqu’un nous est tombé dessus, le couteau entre les dents, pour avoir, selon lui, donné des noms de réalisateurs« et même des morts (sic) » dans un précédent article, en l’omettant, lui, sciemment, comme si c’était un article de commande. Le monde du cinéma malien n’est pas bien immense. Mais, il est d’une sensibilité inouïe qui rend parfois la moindre initiative sujette à des interprétations loin de l’idée émise. Le cinéma de fiction a fait la grande renommée du Mali. Mais, le pays a aussi à son actif de grands films documentaires. On peut citer entre autres « l’Office du Niger » réalisé dans les années 1970 par Hamala Kéita et Moussa Camara. Ce film porte sur les potentialités de cette zone exploitable de plus d’un million d’hectares et des efforts fournis par l’Etat et les colons, pardon les exploitants, pour les mettre en valeur. Un film de grande qualité qui est pourtant passé inaperçu au festival de films documentaires de Tamanrasset en 1979. La cause : selon les confidences que nous ont faites un membre du jury, le film a été jugé très bon, mais, il a été desservi par le mot colon énoncé tout au long de son déroulement. Ce vocable est très polémique en Algérie du fait du triste souvenir des affres subies lors de l’occupation du pays par les colons français. L’on n’y retient souvent que son sens de confiscation des libertés et de répression sanglante. Nous nous sommes évertués à lui expliquer que les colons dans ce film, n’étaient autres que des exploitants de périmètres rizicoles, de braves paysans maliens, tout en le renvoyant au dictionnaire pour plus de précision. Mais, le mal était déjà fait. Le cinéma a permis par ses réalisations, d’étoffer le programme de la télévision. Ce huitième art ne se contente plus de se servir chez le voisin du septième art. Il a développé ses propres réalisations de films de fiction et documentaires. L’ORTM a fourni des efforts pour réaliser des téléfilms et des films documentaires dans tous les domaines de la vie nationale. Cependant, le champ est si vaste que ces réalisations ne constituent qu’une goutte d’eau dans le désert. Jusque-là, il n’a été exécuté que des opérations ponctuelles à partir d’idées proposées de temps à autres ou de commandes de reportage. On peut se réjouir que la télévision nationale prévoie dans son nouveau programme la réalisation de reportages et films documentaires dans des domaines variés de la vie économique, sociale et culturelle du pays. C’est une initiative louable qui n’arrivera à tenir longtemps la route que par l’adoption d’une politique de planification de la production avec les moyens matériels et financiers conséquents. Ce sera alors la voie ouverte vers une production massive permettant d’étoffer le programme de la télévision nationale un peu trop dépendant des réalisations extérieures, offrant ainsi aux Maliens l’opportunité d’étendre leur savoir sur le pays de leurs ancêtres et de fournir les images du Mali aux autres télévisions d’Afrique et du monde. On se trouve là face à un des meilleurs investissements dans une entreprise qui affirme quotidiennement sa passion du service public. Une pensée qui suppose que la rentabilité se trouve ailleurs qu’au niveau du bénéfice financier.

Kabiné Bemba Diakité
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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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