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Moussa Ag Acharatoumane : «L’accord est piétiné et le constat est alarmant sur le terrain»
Publié le mercredi 24 mai 2017  |  Le Reporter
Cérémonie
© aBamako.com par DR
Cérémonie de signature de l`accord de paix au Mali.
Bamako, le 20 juin 2015 au CICB. La rébellion à dominante touareg du nord du Mali a signé à Bamako l’accord de paix entériné le 15 mai par le camp gouvernemental et la médiation internationale.
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Du 15 au 20 mai, les premiers responsables du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA), le Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia) et le chef de la Tribu Kel Ansar ont séjourné dans la capitale française. Moussa Ag Acharatoumane, El Hadji Gamou et Abdoul Majid Mohamed dit Nasser étaient accompagnés de l’ambassadeur du Mali au Niger, Alhamdou Ag Ileyene. Cette mission avait pour but de faire bouger les lignes, permettre à l’accord caduc de prendre le chemin souhaité. C’est à la fin de cette tournée que nous avons échangé avec Moussa Ag Acharatoumane afin qu’il nous explique le bien-fondé de leur démarche.

Quel était le but de votre mission à Paris ?



Moussa Ag Acharatoumane : Nous avons échangé avec tous ceux qui se sont intéressés au Mali dans le cadre de la résolution de la crise et du retour de la paix au Mali, pour relancer le processus. Nous avons échangé avec d’autres partenaires afin que les choses puisent bouger et aller de l’avant. Mais, en prenant l’exemple sur ce qui se passe à Ménaka. Bien qu’elles s’inscrivent dans le cadre de l’application de l’accord d’Alger, les patrouilles mixtes «hybrides» commencent à porter leurs fruits. Ainsi, Ménaka, contrairement aux autres régions du Nord, connaît une grande accalmie. Outre les terroristes, une lutte sans merci a été engagée contre les braqueurs, coupeurs de route et autres malfaiteurs qui empêchaient la libre circulation des personnes et de leurs biens. De plus, des mesures ont été prises pour réguler la circulation des véhicules et des engins à deux roues parfois très utilisés par les malfaiteurs pour commettre leurs exactions. À cette situation, il faut ajouter que Ménaka est l’une des rares régions avec celle de Tombouctou où les autorités intérimaires ont déjà commencé à travailleur conformément aux missions qui leur sont assignées. Dans ce contexte, même les prochaines élections de proximité pourront se tenir sans aucune inquiétude sur le plan sécuritaire.

Pourquoi la France, et qui étaient vos interlocuteurs ?

Nous avons eu des échanges informels, juste sur la situation avec beaucoup d’acteurs ici à Paris. Nous avons surtout mis l’accord sur la nouvelle dynamique enclenchée à Ménaka dans le cadre du retour de la paix. Notre volonté de faire la paix car nous sommes en train de le prouver sur le terrain à travers l’exemple de Ménaka

Votre mission se passe au moment où l’accord fête son 2ème anniversaire, et les attaques terroristes continuent. Pour vous, est-ce qu’il faut négocier avec les terroristes ?

L’accord est piétiné et n’avance pas, et le constat est alarmant sur le terrain. Raison pour laquelle nous avons pris nos responsabilités, et nous avons avancé à Ménaka dans le domaine de la sécurité et de la réconciliation. Pour nous aujourd’hui, il faut faire un travail local, c’est ce qui pourra apporter la paix. Ces gens-là n’ont pas demandé à discuter avec qui que ce soit. Je ne vois pas pourquoi certains pensent discuter. Je ne sais sur quoi et pourquoi ? Il faut que les gens prennent l’exemple sur Ménaka, s’occupent de leurs populations pour asseoir un système de sécurisation des villes et des populations. C’est la réponse à toutes les questions et préoccupations.

Kassim TRAORE
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